| * Dans l'article "MÉDECINE,, subst. fém." MÉDECINE, subst. fém. A. − Science qui a pour objet l'étude, le traitement, la prévention des maladies; art de mettre, de maintenir ou de rétablir un être vivant dans les meilleures conditions de santé. La médecine vaut mieux pour les hommes que les sacrements (...) le médecin qui s'expose à la mort pour procurer à ses semblables le salut du corps est supérieur au prêtre qui confère le salut de l'âme (Renan,Drames philos., Eau jouvence, 1881, ii, 1, p.460).L'expérience d'un médecin est merveilleusement riche, mais toujours trouble et ambiguë. (...) ceux qui seraient le mieux placés pour faire avancer la science ne possèdent à la fin qu'un art mélangé de savoir et de sorcellerie. C'est pourquoi la médecine (...) ne peut avancer que par les travaux de ceux qui ne pratiquent point (Alain,Propos, 1924, p.580).Si la médecine veut bien (...) devenir enfin une médecine humaine au lieu d'errer, sous prétexte de réalisme, entre la cuisine et la boucherie, de couper après avoir intoxiqué, elle doit hiérarchiser toutes ses connaissances organiques et physico-chimiques dans les perspectives de l'homme total (Mounier,Traité caract., 1946, p.224).V. aussi docte C ex. de Faral et empirisme ex. 1: 1. La médecine a été diversement définie (...). Suivant Hérophile, la médecine est la science des choses qui sont bonnes à la santé, ou qui lui nuisent ou qui sont indifférentes. C'est l'art de conserver la santé présente, dit Galien, et de rétablir celle qui est altérée (...). Pinel (...) a donné la définition suivante: une maladie étant donnée, trouver sa place dans un cadre nosologique (...). On voit donc que la physiologie, la pathologie et la thérapeutique renferment toutes les données des problèmes que le médecin est appelé à résoudre.
Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p.132. SYNT. Médecine actuelle, ancienne, antique, contemporaine, moderne; académie, chaire, cours, école, études, faculté*, professeur, société, système de médecine; enseignement de la médecine; connaître, étudier la médecine. ♦ Loc. à valeur adj. De médecine. Qui traite de sujets propres à la médecine. Ouvrage, revue, thèse de médecine. Le médecin, qui craignait ces crises, avait mis un signet, dans un livre de médecine (...) à la page où elles sont décrites et où il nous avait dit de nous reporter pour trouver l'indication des premiers soins à donner (Proust,Swann, 1913, p.122).On a pu écrire les traités de médecine. (...) les traités, décrivant des entités pathologiques, contiennent seulement une partie des connaissances nécessaires à celui qui soigne des malades (...). Il faut aussi qu'il distingue clairement l'être humain malade, décrit dans les livres médicaux, du malade concret en face duquel il se trouve (Carrel,L'Homme, 1935, p.298). − [La médecine dans ses objets d'étude ou ses modes d'organisation] ♦ Médecine + adj. de relation.Médecine dentaire, géographique, libérale*, militaire, néonatale, périnatale, vétérinaire*. Médecine aérospatiale. Branche de la médecine qui s'occupe des problèmes de santé soulevés par les voyages spatiaux. Au Centre d'Essais en vol et au laboratoire de médecine aérospatiale de Brétigny (Téléguide, 16 juin 1981, p.34).Médecine générale*. Un certificat délivré par un médecin de médecine générale assermenté (Encyclop. éduc., 1960, p.365).Médecine globale. Médecine qui, se référant à une conception pseudophilosophique, s'adresse à «l'homme entier» qu'elle considère comme une union indissoluble entre un corps et un esprit (d'apr. J.-Ch. Sournia, fiche CLIF, févr. 1977 ds Clé Mots). Des médecins et un «patron», professeur de médecine «générale», admettent que ce dernier terme a vieilli et se trouve délaissé, au profit d'abord de «médecine globale», expression assez peu utilisée, sinon par les syndicats médicaux, − et surtout de «médecine interne», terminologie adoptée officiellement par le Ministère de l'Éducation depuis une quinzaine d'années (Télé-Langage (ORTF), 15 déc. 1976, no81 ds Clé Mots).Médecine infantile. Synon. de pédiatrie. (Dict. xxes.).Médecine interne. ,,Médecine qui a pour objet les phénomènes pathologiques qui atteignent l'organisme dans son ensemble au-delà de l'altération de telle ou telle de ses fonctions. La «médecine interne», bien qu'elle ait toujours existé, est une spécialité récente, officiellement reconnue par l'ordre des médecins depuis deux à trois ans et qui groupe environ six cents médecins français`` (Le Monde, 3 oct. 1973 ds Clé Mots). Médecine légale. Branche de la médecine qui a pour objet d'éclairer la justice (notamment par des expertises en cas de sévices ou de morts suspectes). Le professeur de médecine légale chargé de faire l'autopsie de tous les gens qui, sur la voie publique, meurent de mort violente − crime, suicide ou accident − (Nocard,Tubercul. bovine, 1903, p.1).Évaluer un dommage corporel après un accident, un traumatisme, une névrose, (...) un diabète post-traumatique, la perte d'une partie ou de la totalité de l'acuité auditive ou visuelle, (...) l'identification de victimes au cours de grandes catastrophes sont les principaux cas qui relèvent de la médecine légale et mettent en relief le rôle du médecin dans les affaires judiciaires (Télé 7 jours, 30 mai 1980, p.86).Médecine mentale. Synon. de psychiatrie.V. médecin ex. de Nizan.Médecine opératoire. Branche de la médecine qui a pour objet les opérations chirurgicales. Il est de règle en médecine opératoire, lorsqu'on veut faire une incision cruciale, de la pratiquer en trois temps pour éviter le froncement de la peau (Journ. de méd. et de chir. pratiques, 1834, p.217).Médecine préventive. Branche de la médecine qui s'efforce de déterminer et de favoriser les conditions d'épanouissement de la santé et, secondairement, de dépister précocement les modifications, les altérations de cette santé. La médecine préventive est l'étude et l'application des moyens médicaux destinés à protéger la santé (R. Sand,La Méd. soc., 1950, p.227).Médecine psychosomatique. Branche de la médecine qui a pour objet les rapports entre troubles physiques et facteurs psychiques. Paroles d'Alexander, fondateur de la médecine psychosomatique, sur les influences émotionnelles (Amadou,Parapsychol., 1954, p.255).Médecine scolaire. ,,Organisation médicale ayant pour objectif principal d'assurer la surveillance médicale et la prophylaxie des maladies chez les enfants depuis leur entrée dans les classes maternelles jusqu'à la fin de leurs études (...). La médecine scolaire est exercée par des médecins contractuels plein temps en province`` (Lafon 1963 et 1969). Médecine sociale. Branche de la médecine qui s'occupe des rapports entre les conditions économiques, sociales et la santé. La médecine sociale appliquée ou pratique recherche les moyens individuels ou collectifs propres à éviter ou à combattre l'action des facteurs sociaux défavorables (R. Sand,La Méd. soc., 1950, p.6).Médecine sportive. Branche de la médecine qui a pour objet la physiologie, la pathologie du travail musculaire intense et la prévention des troubles que celui-ci pourrait faire apparaître chez des sujets non entraînés. La médecine sportive acquiert actuellement des lettres de grande noblesse. Cette médecine peut être considérée comme constituée de trois branches: physiologie sportive, pathologie sportive et contrôle médical (J. Masson,Allocution au IXeCongrès internat. de Méd. sportive, 1952, p.15). ♦ Médecine + prép. + subst.Médecine d'équipe. ,,Réunion de médecins de disciplines différentes, créant une maison médicale polyvalente`` (Barr. 1974). Médecine de groupe. Médecine exercée par plusieurs praticiens d'une même discipline, ayant mis en commun locaux et matériel. Le conseil de l'ordre (...) a été impuissant devant une certaine dégradation de la qualité de la médecine générale. On peut même affirmer qu'il y a contribué en freinant les tentatives faites dans l'amélioration (...) des conditions d'exercice en s'opposant, il y a quelques années, au développement de la médecine de groupe (Le Monde, 3 déc. 1975, p.21, col.3, 4).Médecine de ville. Médecine exercée en dehors de l'hôpital, en milieu urbain. Tout concourt aujourd'hui à élargir le champ de la médecine de ville et à faire du praticien, autant qu'un technicien de la santé, un conseiller de vie (Le Monde, 2 mai 1979, p.10, col. 6).Médecine du travail. Branche de la médecine qui a notamment pour objet la détection et la prévention des maladies professionnelles, la surveillance des conditions de travail dans les entreprises. La Médecine du travail a pour but de promouvoir et de maintenir le plus haut degré de bien-être physique, mental et social des travailleurs dans toutes les professions, de prévenir tout dommage contre la santé de ceux-ci, de les protéger dans leur emploi, de placer et de maintenir le travailleur dans un emploi convenant à ses aptitudes physiologiques et psychologiques (Comité de l'O.M.S. et Office Internat. du Travail,1950, art. 10). ♦ Loc. En médecine. V. docteur ex. 7, médecin ex. 2.Docteur en médecine. V. docteur ex.9.Doctorat en médecine. V. doctorat A ex. de Encyclop. éduc. B. − 1. Mode de traitement ou de prévention des maladies. Médecine allopathique*, homéopathique. Baglivi reconnaissait que d'une ville à l'autre, on est forcé souvent de varier ses moyens de curation, et qu'il n'y a pas plus de médecine universelle pour tous les climats, que pour toutes les maladies (Cabanis,Rapp. phys. et mor., t.2, 1808, p.195).Le vieux Paré préconisait la médecine des sachets, ordonnait à ses clients de porter des médicaments secs et pulvérisés dans un petit sac dont la forme variait, suivant la nature des maladies (Huysmans,Là-bas, t.1, 1891, p.160): 2. ... personne ne doutera sans doute, que les progrès dans la médecine conservatrice, l'usage d'aliments et de logements plus sains, une manière de vivre qui développerait les forces par l'exercice, sans les détruire par des excès; qu'enfin, la destruction des deux causes les plus actives de dégradation, la misère et la trop grande richesse, ne doivent prolonger, pour les hommes, la durée de la vie commune, leur assurer une santé plus constante, une constitution plus robuste.
Condorcet,Esq. tabl. hist., 1794, p.236. − [Avec déterm.] ♦ Médecine + adj.Médecine chinoise. C'est à hauteur des reins qu'il réalise son vide, à la place même où l'acupuncture chinoise diffuse les engorgements du rein. Puisque la médecine chinoise ne procède que par vide et par plein (Artaud,Théâtre et son double, 1938, p.162).Médecine douce/officielle. Cette autre médecine existe (...) on l'appelle médecine douce parce que, à la différence des traitements d'urgence que privilégie la médecine officielle, elle veut aller dans le sens de ce que le corps réclame (Le Nouvel Observateur, 7 avr. 1980).Médecine expérimentale. Médecine qui, par des moyens artificiels, s'occupe de la genèse des maladies ou de leur guérison. La médecine d'observation ne pouvant suffire dans la pratique au médecin (...) la médecine est devenue par la force des choses médecine expérimentale, c'est-à-dire qu'au lieu de se borner à la simple expectation, les médecins ont employé des remèdes plus ou moins actifs pour modifier le cours de la maladie ou pour l'enrayer (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p.4).Médecine nucléaire. Médecine employant les isotopes radioactifs comme moyen de diagnostic ou de traitement. L'hôpital américain offre de nombreux services (...) dont certains sont à la pointe de la médecine actuelle: (...) médecine nucléaire, physiothérapie (Le Monde, 3 mars 1976, p.20, col.2).Médecine physique. Pratique thérapeutique s'exerçant essentiellement par des moyens physiques (massages, gymnastique, etc.). Nul ne songerait plus à nier les bienfaits de la médecine physique et de la rééducation (...). Faut-il pour autant que cette «médecine physique» soit toujours pratiquée par les médecins eux-mêmes? Et ne serait-il pas préférable que les kinésithérapeutes se voient reconnaître, et par leur formation et par leur statut, le rôle d'indispensables auxiliaires (Le Monde, 17 déc. 1975, p.16, col.2, 3).Médecine traditionnelle empirique. La médecine empirique admet nécessairement la tradition en médecine ou la médecine traditionnelle, parce qu'en effet dès qu'on ne cherche pas à comprendre ce qu'on fait, la tradition suffit (...). Mais la tradition a toujours été l'opposé de la science en médecine comme ailleurs (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p.75). ♦ Médecine + prép. + subst.Médecine de pointe. Médecine qui utilise les techniques les plus modernes, les plus élaborées. [Les] dérivés plasmatiques (...) sont recherchés essentiellement par la médecine de pointe (traitement des grands brûlés, incompatibilités foeto-maternelles [...]) (Le Monde, 2 août 1978, p.9, col.3).Médecine des signatures (vx): 3. ... le docteur, lisant un vieux livre de médecine du xvesiècle, fut très frappé par une médication, dite «médecine des signatures». Pour guérir un organe malade, il suffisait de prendre à un mouton ou à un boeuf le même organe sain, de le faire bouillir, puis d'en faire avaler le bouillon. La théorie était de réparer par le semblable...
Zola,Dr Pascal, 1893, p.41. 2. P. méton., vieilli. Remède, médicament oral; en partic., purge. Médecine douce, forte; médecine de cheval; la médecine agit, opère. Une apothicairerie qui fournit des drogues, des médecines et des cordiaux (Crèvecoeur,Voyage, t.3, 1801, p.232).Si vous ne connaissez pas la cause du mal, comment voulez-vous le guérir? (...) j'ordonne une médecine sans savoir comment elle purge (Jouy,Hermite, t.5, 1814, p.5).[Je] suis décidée à n'avoir plus d'autre médecin que le bon sens et d'autre médecine que le lait d'ânesse (Mmede Chateaubriand, Mém. et lettres, 1847, p.225). ♦ Prendre (une, des) médecine(s). Argan, qui a pris médecine, interrompt plusieurs fois le dialogue pour aller à la garde-robe (Léautaud,Théâtre M. Boissard, t.1, 1926, p.171). 3. P. métaph. a) Chose ou personne qui remédie à des souffrances morales, qui réconforte, aide. Je lui ai donné pour médecine morale et physique un mari très tendre (Michelet,Journal, 1849, p.49).Si les chagrins sur la terre, Triste ronde vont menant (...) lève ton verre, Et bois-le (...) Contre iceux c'est médecine, C'est bonne drogue et cuisine (Muselli,Strophes Contre-Fort., 1931, p.81).V. consolament ex., s.v. consolation. ♦ Vx. Porter médecine. Être d'un grand secours. Ce vin porta bien médecine (Pourrat,Gaspard, 1925, p.190). ♦ Expr. proverbiale. L'argent comptant porte médecine. (Dict. xixes.). − Spécialement ♦ ALCHIM. Médecine universelle, médecine des trois règnes. Pierre philosophale. Guérir était l'objectif du Grand Œuvre, qui s'appliquait à la Médecine universelle. Or, la panacée portant remède à toutes les maladies intellectuelles, morales et physiques résidait dans la Pierre philosophale, préparation qu'il ne faut pas chercher en dehors de l'homme lui-même (O. Wirth,Le Symbolisme hermétique, Paris, Dervy-Livres, 1969, p.108). ♦ Arg. Conseil. Veux-tu que je te donne une médecine (...). Prends de l'air en passant devant les sondeurs (Sue,Myst. Paris, t.2, 1842, p.321).Ce document (...) qui est intitulé: Médecines pour les sinves, c'est-à-dire conseils aux gens naïfs (Paillet,Voleurs et volés, 1855, p.90). b) Chose désagréable mais qui peut produire des effets bénéfiques. La prison était un lieu favorable où le condamné faisait (...) une pénitence perpétuelle. Insensé celui qui, refusant d'y entrer (...) rejetait cette médecine salutaire! (A. France,J. d'Arc, t.2, 1908, p.372).La fuite? Le conseil classique? La vieille ordonnance de médecine morale (...). S'il fallait souffrir, autant le faire devant elle (Malègue,Augustin, t.2, 1933, p.77).On vous instruit à ce qu'il y a de plus élégant (...) dans l'immense trésor de notre littérature (...). N'y voyez pas une vile matière de programmes, une dose amère de médecine pour examens (Valéry,Variété V, 1938, p.154). ♦ Avaler la médecine. Accepter à contre-coeur une chose pénible, prendre son parti (de quelque chose). Synon. avaler la pilule (v. avaler1).Pyat a lancé un article foudroyant [contre Janin] (...). Janin se l'est attiré par son feuilleton indécent (...). Nous ne savons comment l'enfant gâté [Janin] avalera cette médecine (Sainte-Beuve, Corresp., t.5, 1844, p.417). ♦ Expr. proverbiale. Il ne faut pas prendre la médecine en plusieurs verres. Il faut faire sur-le-champ une chose ennuyeuse qu'on ne peut éviter. (Dict. xixeet xxes.). C. − P. méton. 1. Études de médecine. Faire sa médecine. Je quittai la salle des examens avec un certain désir de faire ma médecine. Ce désir, à la vérité, n'était pas assez ferme pour me pousser à entreprendre des études longues et difficiles (A. France,Vie fleur, 1922, p.435). 2. Exercice de la médecine, profession de médecin. Pratiquer la médecine. V. docteur II B 1 ex. de Cl. Bernard: 4. ... il n'exerçait sa profession que pour quelques amis et pour les indigents. Sa médecine n'était que de l'amitié ou de la charité en action. Cette profession est si belle, quand elle n'est pas cupide, elle exerce tant la sensibilité humaine qu'en commençant comme une profession elle finit souvent comme une vertu. La médecine était devenue pour le pauvre docteur Alain plus qu'une vertu, la passion de soulager les misères de l'âme et du corps.
Lamart.,Raphaël, 1849, p.296. ♦ Exercice illégal de la médecine. V. exercice B 2. 3. Ensemble des médecins, corps médical. Comme hommes, je puis les estimer et les considérer, mais, comme plénipotentiaires d'Esculape, je ne crois pas en eux (...). Une fois ou l'autre, il faut passer, soi ou les siens, par l'omnipotence de la médecine, comme par les mains de la mort (Amiel,Journal, 1866, p.346).La médecine a la surprise de constater que le microbe attaqué de front par les vaccins et les sérums leur oppose des obstacles inattendus (J.-R. Bloch,Dest. du S., 1931, p.308).La médecine, à renier toute particularité d'accoutrement, perd un peu de son prestige et, nécessairement, de son efficacité, erreur que la magistrature n'est pas encore près de commettre (Duhamel,Terre promise, 1934, p.81). Rem. Médecine est utilisé parfois en mot composé homme-médecine, pour désigner un guérisseur, un sorcier. Il ressemble à un homme-médecine (...) avec sa robe de tuyaux rouges et bruns (Morand, New-York, 1930, p.86). Chez les Esquimaux, c'est [le tambourin] l'emblème de l'homme-médecine; celui-ci bat du tambourin lorsqu'il appelle les esprits-gardiens qui l'aideront dans ses guérisons et prophéties (Lowie, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p.229). Mais nous autres, pas d'hommes-médecine pour nous faciliter les choses (Nizan, Conspir., 1938, p.245). REM. Médiquer, verbe trans.,péj., rare. Synon. de médeciner (infra dér.).Soigner le malade, le lever, le changer, le médiquer (Balzac,Cous. Pons, 1847, p.193). Prononc. et Orth.: [meḓsin], [mε-]. V. médecin. Ac. 1694, 1718: medecine; 1740: medecine en vedette, médecine dans le texte; dep. 1762: médecine. Étymol. et Hist. 1. a) 1121-34 medicine «médicament, remède» (Philippe de Thaon, Bestiaire, 1141); 1165-70 medecine (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, 5762 ds T.-L.); b) 1656 fig. «chose désagréable« (Pascal, Pensées, § 978 ds
Œuvres, éd. L. Lafuma, 1963, p.636); 2. a) 1314 «science qui a pour objet la conservation et le rétablissement de la santé» (Henri de Mondeville, Chirurgie, éd. A. Bos, t.1, §15, p.5); b) α) 1690 médecine de cheval, v. cheval;
β) 1764 médecine légale (Encyclop. t.8, s.v. imposture);
γ) 1798 médecine vétérinaire (Ac.);
δ) 1950 médecine du travail (Comité de l'O.M.S., loc. cit.). Empr. au lat. medicina «art de guérir; remède, potion», fém. subst. de l'adj. medicinus «de médecin». Médecine a évincé l'anc. subst. mecine «remède» (ca 1050, Alexis, éd. Chr. Storey, 522), forme pop. du lat. medicina. Fréq. abs. littér.: 2 333. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 053, b) 9 994; xxes.: a) 1 512, b) 1 905. DÉR. Médeciner, médiciner, verbe trans.,péj. Donner des médicaments à quelqu'un. Zéphirine avait amené son factotum à faire l'homme de petite santé: elle le ouatait, l'embéguinait, le médicinait (Balzac,Illus. perdues, 1837, p.90).Emploi abs. Traiter avec des médicaments. Le meilleur médecin est celui qui Médecine le moins (MercierNéol. Suppl.1801).P. métaph. [Rosny au roi de Navarre:] les Parisiens sont à bout. Point de faute, s'il vous plaît, il est plus facile de médiciner que de curer (Esparbès,Roi, 1901, p.327).− Médeciner: [meḓsine], [mε-], (il) médecine [meḓsin], [mε-]. V. médecin. Ac. 1694, 1718: me-; 1740: me- en vedette, mé- dans le texte; dep. 1762: mé-. Médiciner: [medisine], (il) médicine [medisin]. − 1res attest. a) 1155 «traiter, soigner, guérir» (Wace, Brut, 7841 ds T.-L.), b) 1580 medeciner «id.» en mauvaise part (Montaigne, Essais, II, XII, éd. P. Villey, V.-L. Saulnier, p.491); de médecine (anciennement medicine d'où mediciner, 1155, Wace, Brut, 8265 ds T.-L.); dés. -er. Aussi meciner «traiter, soigner» (1176, Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 644), de mecine, forme pop. de médecine. BBG. −Quem. DDL t.8, 12, 17 (s.v. médeciner), 18, 23 (s.v. méd-op). |