| MÉCOMPTE, subst. masc. A. − Vieux 1. Compte inférieur à celui qu'on estimait et qui procède généralement d'une erreur de calcul. Il y a du mécompte dans votre calcul. J'ai recompté ce sac, il y avait du mécompte (Ac.1798-1878).Thomas Montaigu (...) recruta en Angleterre une armée (...). Il trouva des archers à sa suffisance; quant aux chevaliers et aux hommes d'armes, il eut du mécompte (A. France,J. d'Arc, t.1, 1908, p.124). 2. Rare. Erreur d'appréciation, de prévision, de conjecture. Les philosophes (...) toujours superbes, toujours présomptueux malgré leurs mécomptes, dédaignent, comme de petits génies, ces hommes, enfermés dans l'étroite sphère de leur spécialité (Proudhon,Créat. ordre,1843, p.11). B. − Espérance déçue. Synon. déception, désillusion; anton. espoir.Avoir, produire du mécompte, s'exposer à des mécomptes. Toutefois, s'il se faisait des illusions à cet égard, il avait assez éprouvé de mécomptes pour se montrer timide (Toepffer,Nouv. genev.,1839, p.426).Je ne vous donne aucune promesse. Vous vous exposeriez à d'horribles mécomptes si vous vous imaginiez que nous sommes fiancés (Montherl., Démon bien,1937, p.1294): . ... il commençait à parler de politique, à déblatérer contre le gouvernement et contre les Juifs; il rendait Dreyfus responsable de ses mécomptes universitaires.
Rolland,J.-Chr., Amies, 1910, p.1221. Prononc. et Orth.: [mekɔ
̃:t]. Ac. 1694 et 1718: mescompte; 1740: mecompte en vedette, mé- dans le texte; dep. 1762: mécompte. Étymol. et Hist. 1. a) 1erquart du xiiies. «erreur dans un compte, dans un calcul» (Reclus de Molliens, Miserere, 55, 6 ds T.-L.); b) 1258 «erreur (en général)» (Alexandre du Pont, Mahomet, éd. Y. G. Lepage, 1152); 2. 1680 «erreur de conjecture, de prévision» (Mmede Sévigné, Corresp., 6 oct., éd. R. Duchêne, t.3, p.32); 3. 1690 «espérance déçue, désillusion» (Fur.). Déverbal de mécompter*. Fréq. abs. littér.: 166. |