| MÈTRE1, subst. masc. A. − MÉTROL. Unité de mesure de longueur sensiblement égale à la dix-millionième partie du quart d'un méridien terrestre (abrév. m). Depuis le 1erjanvier 1962, le mètre mesure 1650763, 73 fois la longueur d'onde d'une radiation de krypton 86, dans des conditions définies par la loi (Dew.Mes.1973).Le centimètre est la centième partie du mètre, et le mètre est la dix millionième partie de l'arc que forme la circonférence de la terre du pôle à l'équateur (Say, Écon. pol., 1832, p.293): 1. Quand on dit qu'un objet a une longueur d'un mètre, cela signifie que cet objet a la même longueur qu'une baguette de bois ou de métal dont la longueur est égale à celle de l'étalon du mètre conservé à Paris au Bureau international des poids et mesures.
Carrel, L'Homme, 1935, p.34. − [Cette unité de mesure employée dans la vie courante] Une carte-annonce des magasins du Louvre qui, pour 6 francs, donnent un mètre d'une étoffe dont la valeur réelle est de 11 fr. 50 (Goncourt, Journal, 1872, p.892).La voie ferrée domine la plaine de un mètre à un mètre trente de remblai (Foch, Mém.,t. 1, 1929, p.200).V. aile ex. 36: 2. Sept cents mètres est une altitude interdite. On sert de point de mire à toute une plaine. On draine le tir de toute une armée.
Saint-Exup., Pilote guerre, 1942, p.335. SYNT. Mètre courant, linéraire, superficiel; un, deux... mètre(s) d'altitude, d'envergure, d'épaisseur, de diamètre, de distance, de haut, de hauteur, de large, de largeur, de long, de longueur, de profondeur, de rayon; un, deux... mètre(s) devant, derrière, avant, après, plus haut, plus bas; à un, deux... mètre(s) au-dessus, au/en-dessous, en avant, en arrière; à un, deux... mètre(s) d'intervalle, en l'air, du sol, sous terre; à quelques (dizaines/centaines de) mètres (de là); de deux, trois... mètres en deux, trois... mètres; tous les deux, trois... mètres; faire, parcourir quelques mètres; n'avoir plus que quelques mètres à faire, parcourir; mesurer un, deux... mètres. vendre de la dentelle, de l'étoffe au mètre; tissu qui vaut tant le mètre; un, deux... mètre(s) de dentelle, de ficelle, de ruban, de tissu. Rem. Dans le Système international d'unités, le mètre est l'unité de base pour la mesure des longueurs. De l'unité de base sont dérivées l'unité de surface mètre carré (m2), de volume mètre cube (m3), de vitesse mètre par seconde (m/s), d'accélération mètre par seconde carrée (m/s2), de masse volumique kilogramme par mètre cube (kg/m3), de tension superficielle newton par mètre (N/m), de champ électrique volt par mètre (v/m), etc. (d'apr. Encyclop. Sc. et Techn. t. 7 1972, pp.740-748). − P. ell., vieilli. Mètre carré. Un plateau de sept ou huit cents mètres de superficie (About, Roi mont., 1857, p.75).Vous m'avez compté le mètre de terrain à deux cent cinquante francs (Zola, Curée, 1872, p.358).Francis Magnard, établi dans 2500 mètres de terre à Passy (Goncourt, Journal, 1880, p.77). Rem. Chez Flaubert, le mot est parfois employé avec le sens de «mètre cube»: Des canons (...) sont rangés en ligne sur l'herbe à côté des boulets mis distinctement suivant leur calibre, comme les mètres de cailloux sur le bord des routes (Champs et grèves, 1848, p.200). B. − P. méton. 1. MÉTROL. Étalon de cette unité de mesure. Mètre étalon. Ce mètre de platine qu'on conserve quelque part à Paris ou aux environs (Sartre, Nausée, 1938, p.175).V. étalon2ex.1. 2. Règle, ruban ayant environ la longueur de cette unité de mesure, divisé(e) en sous-unités et servant à prendre des mesures. Mètre pliant; mètre en bois, en métal; mètre de chêne, d'ébène; mètre de couturière, de menuisier; prendre des mesures avec un mètre. Un commis (...) mesurait une étoffe sur un mètre fixé horizontalement à une tige de cuivre qui descendait du plafond (A. France, Pt Pierre1918, p.50).Dussol, le mètre à la main, accroupi, mesurait l'écartement des roues d'un tilbury (Mauriac, Myst. Frontenac, 1933, p.131): 3. La table à ouvrage était restée ouverte. Le petit mètre dans sa boîte ronde allongeait sa langue verte, percée d'un anneau.
Schwob, Monelle, 1894, p.132. ♦ Double-mètre*. 3. SPORTS. Course d'une longueur égale à un multiple de cette unité de mesure. (Courir le/un) mille, cinq mille, dix mille mètres, trois mille mètres steeple. Un Français est champion de 110 mètres haies à quatorze années d'intervalle (Giraudoux, Siegfried et Lim., 1922, p.211).MelleProst a couru le 60 mètres en 7 secondes quatre cinquièmes (Montherl., Olymp., 1924, p.241).V. haie1ex. 3. − P. anal., fam. Piquer* un cent mètres. Prononc. et Orth.: [mεtʀ
̭]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1791 «unité de longueur, base du système métrique» (26 mars d'apr. Brunot t.9, p.1148); 1792 (Borda, Lagrange, Condorcet, Laplace, Rapport à l'Ac. des Sc., 11 juill. ds Annales chim., t. 16, p.253); 1803 mètre cube (Wailly, s.v. stère); 2. 1868 «objet gradué servant à mesurer» (Littré qui cite Saigey). Empr. au gr.
μ
ε
́
τ
ρ
ο
ν «mesure» d'où «instrument pour mesurer» et «quantité ou espace mesuré»; cf. le b. lat. metrum, metron de même sens «instrument» (ves.), «espace mesuré» (début ves.). L'a. fr. connaît metre «mesure de capacité» (1367 J. Richard, Un évêque d'Orient latin au XIVes. ds B. de corresp. hellénique, t.74, p.118). |