| MÂTINER, verbe trans. A. − [Le suj. désigne un chien bâtard ou de race commune] Couvrir une chienne de race. (Dict. xixeet xxes.). B. − Au fig. Compromettre la pureté de quelque chose en y apportant des éléments extérieurs. Synon. abâtardir.Pourtant chez ce blond de grande taille, le type anglo-saxon mâtine fortement l'hérédité napoléonienne (Barrès,Déracinés,1897, p.177).L'autre mâtinait son discours d'une foule de locutions espagnoles, de barbarismes et d'allusions inintelligibles à des événements obscurs (Miomandre,Écrit sur eau,1908, p.113). − Emploi pronom. à sens passif. Barrès se résigne à ce que notre race se mâtine d'anglo-saxon (Mauriac,Du côté Proust,1947, p.151). Prononc. et Orth.: [mɑtine], [-a-]. Ac. 1694, 1718 mastiner; dep. 1740 -â-. Étymol. et Hist. 1174-78 fig. «couvrir une femelle d'un rang supérieur au sien» (Etienne de Fougères, Livre des Manières, éd. R. A. Lodge, 1081); 1561 «couvrir en parlant d'un chien d'une race inférieure à celle de la chienne» (J. du Fouilloux, La Vénerie, éd. G. Tilander, ch. 7, p.28). Dér. de mâtin*; dés. -er; usuel en a. et m. fr. «maltraiter; mâter; morigéner, réprimander». |