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MYSTIFIER, verbe trans.
A. − Tromper, berner (quelqu'un de naïf), généralement pour s'amuser à ses dépens. Synon. duper, faire marcher* qqn (fam.).Ces plaisanteries par lesquelles à Paris on mystifie les niais (Balzac, Béatrix, 1839-45, p.97).Croyez-vous qu'il m'ait mystifié et (...) conté une histoire de son cru? (Barrès, Jard. Oronte, 1922, p.10).V. farce2ex. 3:
1. Quand Baudelaire arriva à Bruxelles, il commença par mystifier les Belges en propageant le bruit qu'il avait des moeurs spéciales et qu'il appartenait à la police. Thibaudet, Réfl. litt., 1936, p.144.
B. − Abuser (une personne ou une collectivité) en déformant ou en embellissant la réalité. Synon. abuser, leurrer, tromper.L'opinion a été mystifiée par quelques journalistes (Dub.). Le gouvernement a senti la nécessité de mystifier le bon peuple de France avec des mots nouveaux et de vieilles idées (Balzac, Peau chagr., 1831, p.43).V. ahuri ex. 8:
2. C'est à croire (...) qu'un malicieux génie mystifie les amants, tant ils montrent d'obstination à oublier les leçons de l'expérience et d'application à ne rien apprendre. À peine délivrés de leur sotte, les voici qui courent en choisir une autre. Jankél.Je-ne-sais-quoi, 1957, p.163.
REM. 1.
Mystifiable, adj.[Correspond à mystifier A ou B] Qui peut être mystifié. Les châteaux en Espagne, le rêve où l'homme est mystifiable parce qu'il cherche à s'attraper lui-même (Balzac, Employés, 1837, p.102).Golberg (...) ce lumineux loufoque qui paraît d'ailleurs ignorant comme une carpe, roublard et mystifiable ad nutum. Sa c...rie est vraiment phosphorescente (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1898, p.312).
2.
Mystifiant, -ante, adj.[Correspond à mystifier B] Qui mystifie. Idéologie, propagande mystifiante (Rob.). V. mystagogue B ex. de Romains.
3.
Mystifié, -ée, adj. et subst.[Correspond à mystifier A ou B] (Celui, celle) qui a été mystifié(e). Ma farce n'était pas convenable (...). Tous les témoins pleurent encore de rire à ce souvenir, bien que le mystifié en soit mort (Maupass., Contes et nouv., t.2, Farce, 1883, p.1278).Ce gros mollasson qui s'obstine à vivre, qui vivra sous tous les régimes, humble, mystifié, coriace, qui vivra pour rien (Sartre, Mort ds âme, 1949, p.198).
Prononc. et Orth.: [mistifje], (il) mystifie [mistifi]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1760 part. passé (Favart, Mém. et Corr., I, 50 ds R. Philol. fr. t.37, p.37); 1764 inf. (Grimm., Corr. litt., 15 sept. pp.69-70, ibid., p.38). Dér. du gr. μ υ ́ σ τ η ς «initié aux mystères»; suff. -ifier*. Fréq. abs. littér.: 126. Bbg. Benn (J. V.). Hist. du mot mystifier. R. Philol. fr. 1925, t.37/38, pp.33-42. _ Gohin 1903, p.279. _ Quem. DDL t.13.