| MYSTICITÉ, subst. fém. A. − Vieilli. [En parlant des différentes croyances, des différents courants religieux] Foi mystique. Mysticité religieuse. Toute la mysticité ancienne est pleine du nombre sept: c'est le plus mystérieux des nombres apocalyptiques (Senancour, Obermann, t.2, 1804, p.11).La théologie a précisément capté un courant qui a sa source dans la mysticité (Bergson, Deux sources, 1932, p.253): 1. Cette opinion que les Anciens eurent de la prééminence de la philosophie et du besoin que l'homme a d'épurer son ame pour contempler la vérité et pour entrer en commerce avec les dieux, est de beaucoup antérieure à Platon: elle fut empruntée de la mysticité orientale par Pythagore et ensuite par Platon.
Dupuis, Orig. cultes, 1796, p.520. B. − Caractère de ce qui est mystique, empreint d'une dévotion fervente, visant à l'union intime avec la divinité. Cette mysticité ardente et délicate qui ne fleurit généralement que dans le jardin de l'église romaine (Baudel., Paradis artif., 1860, p.449).Quant aux écrits d'une mysticité plus raffinée, tels que sainte Thérèse, Marie d'Agreda, Ignace de Loyola, M. Olier, je ne les lisais pas (Renan, Souv. enf., 1883, p.249). − Rare. [En parlant de qqc.] . La mysticité d'un vitrail rhénan (Proust, Guermantes 1, 1920, p.256). C. − P. anal. Attitude qui laisse une grande place aux sentiments, aux élans affectifs. Donner dans la mysticité; mysticité amoureuse. Jacobi, ayant éprouvé dès sa jeunesse un vif penchant pour tous les genres d'enthousiasme, a cherché dans les liens du coeur une mysticité romanesque très-ingénieusement exprimée (Staël, Allemagne, t.4, 1810, p.355): 2. ... l'étude de la genèse de la Théosophie de Svedenborg, (...) dans laquelle il a été engagé au cours de ses recherches sur le courant de mysticité sentimentale qui annonce le romantisme avant de s'y confondre.
Valéry, Variété V, 1944, p.269. Prononc. et Orth.: [mistisite]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1718 «recherche profonde en fait de spiritualité» (Ac.); 1844 «qualité de ce qui est mystique» (Chateaubr., Rancé, p.161). Dér. sav. de mystique*; suff. -(i)té*. Fréq. abs. littér.: 94. |