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MYRIADE, subst. fém.
A. − [Dans l'Antiquité] Ensemble de dix mille. Athénée fait monter ses trésors à mille myriades de talents d'or (...) ce qui (...) monterait à des sommes incroyables (Rollin, Hist. anc. Œuvres, t.II, p.51 [1808] ds Pougens ds Littré).
B. − P. ext. Un très grand nombre, un nombre immense. Par myriades; des myriades et des myriades; myriades d'animalcules, d'étoiles, d'êtres humains, d'insectes, de poissons. Ce matin-là, Lucien nous a singulièrement toisés, Sixte et moi. Ce fut une myriade de pensées (Balzac, Illus. perdues, 1843, p.688).Le léger frôlement des myriades de grains de sable que le vent promène sur la dune (Tharaud, Fête arabe, 1912, p.274):
−. La clarté de son visage est faite de myriades d'expressions, comme une nappe d'eau est faite de myriades de molécules et cette transparence enfantine (...) est riche de tous les reflets créés depuis l'origine du monde... Frapié, Maternelle, 1904, p.17.
Prononc. et Orth.: [miʀjad]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1525 «nombre de dix mille» (Berquin, Declamation des louanges de mariage, C. VIII rods Barb. Misc. 26, t.6, p.102); 1557 «nombre infini» (Dupuyherbault, De pénitence, 123b). Empr. au gr. μ υ ρ ι α ́ δ ε ς «nombre de dix mille» et «nombre infini» (b. lat. myriades de mêmes sens iii-ives.), plur. de μ υ ρ ι α ́ ς, -α ́ δ ο ς «id.», de l'adj. μ υ ρ ι ́ ο ς «innombrable», plur. μ υ ρ ι ́ ο ι «dix mille». Fréq. abs. littér.: 167.
DÉR.
Myriadaire, adj.[En parlant d'un tout] Composé de myriades d'éléments. L'essaim myriadaire et merveilleux Des planètes tragiques (Verhaeren, Mult. splendeur, 1906, p.11).Le peuple myriadaire des poissons (Genevoix, Boîte à pêche, 1926, p.16).− [miʀjadε:ʀ]. − 1reattest. 1893 (Verhaeren, Camp. halluc., p.14); de myriade, suff. -aire1*.