| MUNIFICENCE, subst. fém. A.− Au sing. 1. Disposition qui porte à donner largement; grandeur dans la générosité. Synon. largesse. − [À propos d'une pers.] Munificence royale, impériale. Bernard ne se faisait point trop souci de sa vacance et de ne gagner point cette vie assez large que grâce à la munificence d'Édouard il menait (Gide, Faux-monn.,1925, p. 1078): Des personnes de sa cour lui reprochaient de ce qu'elle faisait à l'église, en cette occasion solennelle, des offrandes si mesquines, elle qui comme princesse et souveraine devait donner l'exemple de la munificence...
Montalembert, Ste Élisabeth,1836, p. 68. ♦ P. anal. [En parlant de Dieu] Le Dieu d'Adam jamais dans sa munificence N'inflige un châtiment sans laisser l'espérance (Jammes, Géorgiques,Chant 2, 1911, p. 35). − [À propos d'une collectivité, d'une institution] Munificence de l'État, du gouvernement. D'une munificence incomparable lorsqu'il faut d'immenses dévouements, elle [la démocratie] échoue aux détails (Chateaubr., Mém.,t. 4, 1848, p. 261). 2. Caractère de ce qui est fait avec munificence. Maria Feodorovna, impératrice de Russie et mère d'Alexandre Ier, s'est (...) signalée par le raffinement de son goût, et surtout par la munificence de ses commandes aux orfèvres parisiens de l'époque (Grandjean, Orfèvr. XIXes.,1962, p. 93). B.− Gén. au plur., p. méton. Acte de munificence. Il dépensait quatre cent mille livres de rentes ecclésiastiques en munificences et en fêtes (Lamart., Nouv. Confid.,1851, p. 76).Je suis vaincue, ça y est, c'est fini. Donc, tout ce qui viendra sera munificence (Montherl., J. filles,1936, p. 950). Prononc. et Orth. : [mynifisɑ
̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1355 (P. Bersuire, Tive-Live, ms. Ste-Genev., fo253b ds Gdf. Compl.). Empr. du lat. munificentia « générosité », dér. de munificus « libéral, généreux ». Fréq. abs. littér. : 66. |