| MUGE, subst. masc. ICHTYOL. Poisson comestible au corps fuselé, de la famille des Mugilidés, vivant dans les mers tempérées le long des côtes et remontant parfois dans les eaux douces. Synon. usuel mulet2.Des muges battaient la mer de leur grosse queue charnue (Verne, Vingt mille lieues,t. 2, 1870, p. 204).Les Celtes, eux aussi grands amateurs [de poisson], le préparaient au sel, au vinaigre et au cumin. Outre la mer du Nord, les principaux centres de production se trouvaient en Méditerranée : thons fournis par les madragues de Provence, muges des étangs languedociens (Boyer, Pêches mar.,1967, p. 6).Prononc. et Orth. : [my:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1396 muglhes « poisson de mer, mulet » (Compt. de dépenses, Arch. mun. Poitiers ds Gdf.); 1546 muges (J. Martin, trad. F. Colonna, Discours du songe de Poliphile, fo26 vods Quem. DDL t. 12). Empr. au prov. muge « mulet, poisson de mer » (v. Mistral) d'un type *mūgĭne (cf. ital. muggine), altération du lat. mugil « muge ou mulet », qui vit encore sous la forme meuille (1396 muglhes en Poitou ds Gdf.) dans les patois de l'Ouest. |