| MUEZZIN, subst. masc. Fonctionnaire musulman attaché à une mosquée, ayant pour principale fonction l'appel des fidèles à la prière, cinq fois par jour, depuis le haut du minaret. C'était l'heure de midi, l'heure où le muezzin épie le soleil sur la plus haute galerie du minaret, et chante l'heure et la prière à toutes les heures. Voix vivante, animée, qui sait ce qu'elle dit et ce qu'elle chante, bien supérieure, à mon avis, à la voix machinale et sans conscience de la cloche de nos cathédrales (Lamart., Destinées poés.,1834, p. 391).Dehors, au-dessus des murs verticaux aussi dépouillés que le sol, on la voit monter [la coupole sphérique], toute pure, accompagnée du vol des minarets d'où, par la voix des muezzins, tombent les paroles d'en haut à l'heure de la prière. Le mysticisme des nomades avait trouvé son abri (Faure, Hist. art,1912, p. 258).Il avait entendu de grands cris, des sanglots passionnés, où il ne distinguait que le « laila illallah » des muezzins (Psichari, Voy. centur.,1914, p. 39).Prononc. et Orth. : [mɥ
εdzin], [mɥe(d)zε
̃]. Pt Rob. : [mɥezε
̃]; Lar. Lang. fr. : [mɥ
εdzin], [mɥ
εdzε
̃]. Ac. 1878 : muezin; 1935 : muezzin; Littré : muezzin; Rob. : muezzin ,,on trouve parfois l'orthographe Muézin``; Lar. Lang. fr. : muezzin. Leconte de Lisle, Poèmes trag., 1886, p. 2 : mouazzin. Plur. des -zins (supra Psichari, Faure), mais -zin (Leconte de Lisle, Poèmes trag., 1886, p. 2). Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 280 : un muézin, plur. des muézins. Étymol. et Hist. 1568 maizin (N. de Nicolay, Navigations et peregrinations orientales, p. 123 cité par K. König ds Z. rom. Philol. t. 60, p. 380); 1605 muessin (Le Loyer, Spectres, VIII, 3 ds Hug.); 1654 muezim (Du Loir, Voyages, p. 123 et 193 cité par K. König ds Z. rom. Philol. t. 58, p. 401); 1654 muezin (op. cit., p. 49 ds Fr. mod. t. 9, p. 139); 1788 muezzinn (J. de Paris, 1eravr., p. 407 ds Fonds Barbier); 1805 muezzin (Pouqueville, Voyage en Morée, à Constantinople, en Albanie..., t. 2, p. 67). Empr. au turc meyzin, müezzin « id. », et celui-ci à l'ar. mu'aḏḏin « id. », part. actif de aḏḏana « appeler à la prière »; IIeforme de aḏina « écouter » (v. FEW t. 19, pp. 129-130; Lok. no1485). Fréq. abs. littér. : 53. Bbg. Boulan 1934, p. 188. |