| MUDÉJAR,(MUDEJAR, MUDÉJAR) adj. et subst. I.− Adj. et subst., HIST. [En parlant de qqn] (Qui était) musulman et, demeuré en Castille après la Reconquête, était devenu sujet des chrétiens. (Ds dict. xixeet xxes., Ac. excepté). Les Mudéjars bénéficièrent même, moyennant le paiement d'une redevance spéciale, de l'égalité civile avec les chrétiens (Hist. universelle,t. 2, 1967, p. 313 [Encyclop. de la Pléiade]). II.− Adj. inv., HIST. DE L'ART. [En parlant de qqc.] Qui appartient, est relatif au style qui s'est développé en Espagne après la Reconquête et qui se caractérise par une nette influence de l'art islamique qu'il assimile. Art, style mudéjar. Ces reflets changeants, ses traits menus, ses constellations dans les cheveux, lui donnaient la préciosité des arabesques mudéjar qui ornaient la galerie et les pilastres (Montherl., Bestiaires,1926, p. 450): ... à Lebena, les chrétiens chassés de leurs riches vegas ont emporté avec eux les formes adoptées par leurs vainqueurs, cette architecture composite qu'on nomme mudéjar. L'intérieur, un long rectangle coupé dans le milieu par des degrés qui séparaient les fidèles des officiants, est fait d'arcs en fer à cheval, selon le type arabe, posés sur des colonnes unies, à chapiteau corinthien. L'école de Cîteaux n'est pas encore intervenue sous cette nef qui s'inspire de Cordoue...
T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 316. − Emploi subst. Le couvent des clarisses (...) garde des traces de mudéjar (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963p. 262). Prononc. et Orth. : [mydeʒa:ʀ]. Rob. : -jar ou -jare; Lar. Lang. fr. : -jar. Prop. Catach.-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 280 : -jar. Plur. des mudéjars. Étymol. et Hist. 1667 Mudechare subst. (N. Perrot d'Ablancourt, L'Afrique de Marmol..., trad. de l'esp., t. 2, p. 399 : des Mudechares de Castille et d'Andalousie); 1721 mudéjare subst. (Trév.); 1840 adj. (Ac. Compl. 1842); ca 1892 style mudejar (Gde encyclop. t. 16, p. 345a, s.v. Espagne). Empr. à l'esp. mudejar « id. » (1571, E. de Garibay ds Cor.-Pasc.) et celui-ci à l'ar. mudaǧǧan « celui (le musulman) auquel on (le vainqueur chrétien) a donné la permission de rester là où il est », part. passif de la IIeforme de daǧana « s'arrêter, se fixer, rester (dans un lieu) » (Dozy, t. 1, p. 425a; R. Ravaisse, Les mots arabes et hispano-morisques du « Don Quichotte » ds R. de ling. et de philol. comp., t. 42, 1909, pp. 15-30; Nasser, p. 504; Cor.-Pasc.; Lok. no1489). |