| * Dans l'article "MOYEN1, -ENNE,, adj. et subst." MOYEN1, -ENNE, adj. et subst. I.− Adjectif A.− [Qualifie un subst. désignant la partie d'un tout] Qui se situe entre deux parties extrêmes d'un tout. 1. [Dans l'espace] a) [Axe vertical] Qui occupe une position intermédiaire entre le haut (la partie supérieure) et le bas (la partie inférieure). Les couches moyennes de l'atmosphère. L'os tibia, à-peu-près triangulaire dans le haut et dans sa partie moyenne, redevient rond vers le bas (Cuvier, Anat. comp.,t. 1, 1805, p. 374): 1. Toutes les beautés physiques, toutes les forces et tout le développement de la femme affluant et comme coulées vers les parties moyennes et inférieures du corps : le bassin, le cul, les cuisses; les beautés de l'homme remontées vers les parties nobles, vers les pectoraux, vers les épaules amples, le front large.
Goncourt, Journal,1855, p. 220. ♦ [Le subst. désigne un tout considéré dans l'une de ses parties] L'atmosphère moyenne. Ce sont les paysans de la moyenne montagne qui mettent leurs vaches en commun et partagent les produits (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 102). − Qui occupe une position intermédiaire entre l'amont et l'aval (verticalité + déplacement). Le cours moyen de la Loire ou la Loire moyenne. b) [Axe perspectif] Qui occupe une situation intermédiaire entre l'avant (partie antérieure) et l'arrière (partie postérieure). ♦ PHONÉT. Voyelle moyenne. ,,Voyelle produite avec le dos de la langue s'articulant vers le milieu de la voûte palatine à la limite du palais dur et du palais mou, par opposition aux voyelles antérieures et postérieures`` (Ling. 1972). c) Qui occupe une position intermédiaire entre ce qui est proche et ce qui est lointain (éloignement par rapport au locuteur). Le Moyen-Orient, p. oppos. à Proche-Orient et à Extrême-Orient. V. orient, rem. finale. d) Qui occupe une position intermédiaire entre ce qui est interne et ce qui est externe. Diviser l'appareil auditif en oreille interne, oreille moyenne et oreille externe (Colette, Cl. école,1900, p. 175). e) Qui fait transition. Salut, Abîme bleu! je t'appelle Frontière, région moyenne entre le lieu et ce qui n'est point lieu (Claudel, Repos 7ejour,1901, iii, p. 856). 2. Qui se situe chronologiquement entre une période (historique, géologique) ancienne et une période moderne. Les hommes de la période du Paléolithique moyen ou Moustérien (Haddon, Races hum.,trad. par A. van Gennep, 1930, p. 102). − LING. [Caractérise un état de langue] Je suis resté trois jours sans sortir, constamment occupé à lire un ouvrage de M. Grimm sur (...) l'ancien, le moyen et le nouvel allemand (J.-J. Ampère, Corresp.,1827, p. 430). ♦ Moyen-français. Langue vernaculaire utilisée sur l'ensemble du territoire français du début du xives. à la fin du xvies., caractérisée par de profonds bouleversements grammaticaux (notamment la chute de la déclinaison à deux cas et la fixation concomitante de l'ordre des mots), par la latinisation du vocabulaire et la multiplication des subordonnants (d'apr. R. Martin, M. Wilmet, Synt. du m.-fr., Bordeaux, Sobodi, 1980, pp. 7-8). 3. Qui sert d'intermédiaire, de médiateur. a) LOG. Moyen terme ou, plus rare, terme moyen. Dans un syllogisme, celui des trois termes par l'intermédiaire duquel sont mis en rapport les deux autres (appelés majeur et mineur) (d'apr. Lal. 1968) : 2. Scolastique de pierre. Cette architecture, que Victor Hugo semble croire capricieuse, doit être souverainement conséquente, à une époque où la logique dominait. Triplicité syllogistique : le moyen terme, ou médiateur.
Michelet, Journal,1831, p. 81. − Au fig. Élément commun permettant de communiquer. Un des maux dont nous souffrons ici [à Genève], c'est le manque de termes moyens, de culture commune entre les gens influents (Amiel, Journal,1866, p. 243). b) MATH. Termes moyens ou subst. moyens. Termes compris entre les termes extrêmes. Dans la proportion A/B=C/D (...), les termes A et D sont les extrêmes, B et C les moyens, A et B les antécédents, C et D les conséquents (Lar. encyclop., s.v. proportion). 4. [En parlant d'un groupe social] Qui est intermédiaire entre les groupes d'en haut et ceux d'en bas. Parcourir le monde dans ses sphères basses, moyennes, élevées (Balzac, Théor. démarche,1833, p. 638).Les régions moyennes et hautes de la société (Tocqueville, Anc. Rég. et Révol.,1856, p. 153). − Moyenne bourgeoisie (p. oppos. à haute/grande bourgeoisie et à petite bourgeoisie). Les habitudes de sport de la haute et moyenne bourgeoisie (Jaurès, Ét. soc.,1901, p. 116).Une fraction non négligeable de la grande et moyenne bourgeoisie (...) [a] pris le parti de l'occupant devenu bourreau (Mauriac, Bâillon dén.,1945, p. 401). − Classe(s) moyenne(s) ♦ Vx. Classe intermédiaire entre la noblesse et le peuple. Synon. bourgeoisie.La classe moyenne est arrivée au pouvoir, il faut qu'elle s'y use, comme l'aristocratie s'y est usée. Mais patience, le frottement des temps modernes est rapide et terrible; il a fallu 800 ans pour épuiser l'aristocratie, un demi-siècle viendra peut-être à bout de la classe moyenne (M. de Guérin, Corresp.,1834, p. 165): 3. En 1814, mais surtout en 1820, la noblesse française avait à dominer l'époque la plus instruite, la bourgeoisie la plus aristocratique, le pays le plus femelle du monde. Le faubourg Saint-Germain pouvait bien facilement conduire et amuser une classe moyenne, ivre de distinctions, amoureuse d'art et de science.
Balzac, Langeais,1834, p. 223. ♦ Couches sociales non salariées (paysans, artisans, commerçants, patrons, propriétaires, rentiers, membres des professions libérales, intellectuels), intermédiaires entre le prolétariat et la bourgeoisie. Synon. petite bourgeoisie (v. petit).Petit commerçant? Employé? Classe moyenne, en tout cas (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 202).Ce que nous dénommons la classe moyenne ou la petite bourgeoisie, les notables l'appelaient dédaigneusement « le peuple » (Lefebvre, Révol. fr.,1963, p. 55). ♦ Nouvelles classes moyennes. Classes sociales liées aux développements récents du capitalisme (employés, fonctionnaires, ingénieurs, techniciens, cadres, intellectuels). Synon. (secteur) tertiaire* : 4. ... nous pouvons tenter une première délimitation des « nouvelles classes moyennes » en les situant par rapport aux classes moyennes traditionnelles qui sont constituées par la bourgeoisie des affaires et du négoce, les fonctionnaires, les enseignants, les militaires de carrière. Des groupes nouveaux se sont en effet assez récemment développés, à côté des précédents. Ce sont ceux que l'on appelle les « cadres ».
Univ. écon. et soc.,1960, p. 5-12. − HIST. Moyenne justice. Justice seigneuriale dont les compétences se situaient entre celles de la basse justice et celles de la haute justice (v. justice). Les nobles cependant étaient encore [au XVIIIes.] une classe privilégiée : ils conservaient la haute et la moyenne justice, avaient des droits féodaux (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 2, 1823, p. 61). 5. Qui tient le milieu entre deux extrêmes. Les athées tiennent donc l'opinion moyenne entre les théistes qui admettent effet et cause, et les pyrrhoniens qui nient l'un et l'autre, ou plutôt qui doutent s'ils nient (Bonald, Essai analyt.,1800, p. 43).Les prêtres (...) de Marseille et de Lérins jugèrent que décidément, la doctrine de saint Augustin étant excessive, il y avait quelque biais possible, et une voie moyenne à suivre, une part de mérite à introduire dans la sanctification des justes (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 119).Martignac reprenait la politique de la ligne moyenne, du juste milieu, qui avait été celle du duc de Richelieu, de Decazes et de Serre (Bainville, Hist. Fr.,t. 2, 1924, p. 160).Je craignais un peu son goût des solutions moyennes et qu'il manquât, le moment venu, de résolution, de fermeté, d'audace (Bernanos, Joie,1929, p. 581). − Moyen terme. Juste milieu, compromis. Si tout s'altère par trop d'effort, ou trop de durée; si tout bien n'est jamais qu'un terme moyen entre la négation et l'abus, cette perfectibilité sera suivie de dégénération (Senancour, Rêveries,1799, p. 219): 5. Durtal se mit à rire. − Il y aurait peut-être un moyen terme : ne jamais faire acte de chair avec celle que l'on aime et, pour avoir la paix, fréquenter, quand on ne peut faire autrement, celles que l'on n'aime pas.
Huysmans, Là-bas,t. 2, 1891, p. 57. 6. Rare. Synon. de mixte. − GRAMM. Voix moyenne. La voix moyenne est une voix qui oscille de l'actif au passif et peut selon qu'on accorde la prédominance à l'un ou à l'autre des deux termes, signifier respectivement soit l'actif soit le passif. Cette nature de la voie moyenne est apparente dans les langues classiques où, sous la sémiologie du moyen apparaît et l'actif et le passif (G. Guillaume, Psycho-systématique du lang.,Principes, méthodes et applications, leçons 1948-49, Paris, Klincksieck, 1971, p. 176). B.− Qui se situe dans une zone centrale par rapport à deux valeurs extrêmes opposées : grand/petit, fort/faible, large/étroit, long/court, etc. 1. [En parlant d'une propriété mesurable, quantifiable] Un crédit à moyen terme; un port de moyenne importance; une participation très moyenne. Esther possédait cette moyenne taille qui permet de faire d'une femme une sorte de joujou, de la prendre, quitter, reprendre et porter sans fatigue (Balzac, Splend. et mis.,1844, p. 51).Une artillerie à moyenne portée (Joffre, Mém.,t. 1, 1931, p. 68).L'émission soviétique de 20 heures s'achevait. Le père commanda : − Yvonne, la Suisse, sur les ondes moyennes (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 141).La moto, dont Rébecca laisse le moteur tourner à moyen régime (P. de Mandiargue, La Motocyclette,Paris, Gallimard, 1980 [1963], p. 112). − [Le subst. désigne non la propriété, mais la chose elle-même] Petites et moyennes entreprises (P.M.E.); villes moyennes. Une brise moyenne (= une brise d'intensité moyenne). Les sourcils bien garnis, la bouche moyenne, la voix forte (Voy. La Pérouse,t. 4, 1797, p. 74).La grande fenêtre, celle du milieu, était surmontée d'un dais et restait vide. À la moyenne fenêtre de droite, (...) l'Empereur apparaissait, seul, en grand costume (Hugo, Rhin,1842, p. 257).Une loupe moyenne, qui grossit seulement douze ou quinze fois (Michelet, Insecte,1857, p. 114). 2. Au fig., souvent avec une nuance péj. [En parlant d'une chose pour laquelle on peut établir une échelle qualitative, un jugement de valeur] Qui tient le milieu entre ce qui est bon et ce qui est mauvais. Synon. honnête, médiocre, passable, ordinaire.Travail moyen; résultats moyens. [Le général Boulanger] a une très moyenne intelligence, mais une volonté enragée, avec le talent − un talent tout particulier − de parler à la corde sensible des gens auxquels il s'adresse (Goncourt, Journal,1889, p. 1015).Il fit des études d'abord très brillantes, puis moyennes (Bourget, Disciple,1889, p. 18): 6. ... Mais de même qu'il y a plus d'œuvres moyennes que de détestables, ou d'excellentes, ainsi la plupart des gens sont-ils d'un vice ou d'une vertu mitigés.
Péladan, Vice supr.,1884, p. 186. ♦ P. iron. Vertu moyenne, moyenne vertu. J'allai demander l'hospitalité à une personne de vertu moyenne que j'avais connue au commencement de l'hiver (Constant, « Cahier rouge »,1830, p. 53).Subst. Des moyennes-vertus, des filles d'opéra (Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 290). − [En parlant de pers.] Un élève moyen. Un homme moyen peut se marier. Un homme un peu exceptionnel, qui se marie, gare! Le mariage des grands hommes, c'est leur part inavouable (Montherl., Démon bien,1937, p. 1234).N'ai été qu'un homme moyen. Sans vraie culture. Ma culture était professionnelle, limitée à mon métier. Les grands, les vrais grands, ne sont pas limités à leur spécialisation (Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p. 989). C.− 1. Qui est le résultat d'une moyenne (arithmétique, statistique). Il aura soin de multiplier les observations de chaque genre, afin que le résultat moyen entre différentes opérations, puisse procurer une détermination plus précise (Voy. La Pérouse,t. 1, 1797, p. 43).La durée moyenne de la vie était seulement de quarante-neuf ans en 1900. Elle a augmenté de plus de onze ans depuis cette époque (Carrel, L'Homme,1935, p. 134).L'on raisonne en termes de régions, de territoires et de valeurs moyennes calculées pour un ensemble territorial (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 204). ♦ Vie moyenne (pour durée moyenne de la vie). Les progrès de la bactériologie, de la chirurgie, de l'hygiène, l'amélioration des conditions sociales, etc., ont eu pour effet de réduire considérablement la mortalité humaine, surtout dans les premiers âges, d'où un allongement de la « vie moyenne » de l'individu (J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p. 130). − Qui correspond à la somme de la valeur la plus grande et de la valeur la plus petite, divisée par deux. ♦ Cours moyen. En bourse, cours résultant de la somme de la cote la plus haute et de la cote la plus basse d'une valeur, divisée par deux. ♦ Note moyenne. Note égale à la somme de la note la plus haute et de la note la plus basse (attribuées à un ensemble d'agents soumis à notation), divisée par deux. Note égale à la moitié de la note maxima attribuable à un devoir. − ASTRON. ,,Se dit d'un élément astronomique dont on a éliminé tout ou partie des variations périodiques`` (Astron. (cilf) 1980). L'équateur moyen est déterminé à partir de l'équateur vrai par suppression des termes à courte période. V. nutation. ♦ Moyen mouvement. ,,Vitesse angulaire d'un astre dans un mouvement orbital elliptique, dépouillée de ses composantes périodiques`` (Astron. (cilf) 1980). ♦ Temps* (solaire) moyen. − Point moyen. ,,Terme de tir. Point par lequel passerait la résultante de forces égales et parallèles, qu'on suppose appliquée au centre des trous de toutes les balles`` (Littré Suppl. 1877). 2. Au fig. Qui correspond au type le plus courant, le plus répandu. Synon. ordinaire.[La science] ne suppose pas seulement chez ceux qui la cultivent ces facultés moyennes que possèdent tous les hommes, mais des dispositions spéciales (Durkheim, Division trav.,1893, p. 15).Le contraste assez facile des mœurs moyennes avec les mœurs particulières, et des admises avec les possibles (Valéry, Variété V,1944, p. 82). − [En parlant de pers.] Auditeur, lecteur moyen. Bien que personne ne supporte plus mal que lui [Huysmans] la platitude de l'humanité moyenne, c'est cette platitude qu'il s'obstine à peindre (Lemaitre, Contemp.,1885, p. 316). ♦ Français moyen. V. français I A.La banalité française s'organise autour des autres, et non pas même de chacun de ces autres pris isolément, mais de leurs relations entre eux : les liens de parenté à établir, volupté, gourmandise presque, du Français moyen (Du Bos, Journal,1922, p. 159).Ma femme, reprit M. Dandillot, ma femme a la religion du Français moyen : elle ne pratique pas, ne prend pas les sacrements, et va à la messe du dimanche (Montherl., Pitié femmes,1936, p. 1182). II.− Substantif A.− Subst. masc. et fém. 1. Élève appartenant à un cours ou une classe réunissant les élèves d'âge intermédiaire entre celui des petits et celui des grands. Une grande fillette entra (...) dans le parloir, longue dans sa robe noire, ceinte du cordon rouge des « moyennes » (A. France, Mannequin,1897, p. 265).Un « moyen » pleurait sur son banc; un camarade bien plus petit s'était dérangé et lui essuyait les yeux (Frapié, Maternelle,1904, p. 18). 2. Rare. Personne qui est typique de la moyenne de la population. Je suis sorti dans la rue. Voici mes passants, mes chers passants. Les anonymes, les moyens, avec leurs particularités qui restent secrètes (Triolet, L'Inspecteur des ruines,Paris, Laffont, 1965 [1948], p. 263). B.− Subst. masc. 1. Moyens proportionnels ou absol. moyens. V. supra I A 3. 2. LING. [Correspond à voix moyenne (v. supra I A 6 ex. de Guillaume)] REM. Moyenneté, subst. fém.,hapax. Durée moyenne. Je saurai, dit Salomon, le commencement et la consommation et la moyenneté des temps (Claudel, Poète regarde Croix,1938, p. 157). Prononc. et Orth. : [mwajε
̃], fém. [-εn]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié xiies. « qui est situé au milieu » meiens clergiez (Psautier Oxford, 67, 14 ds T.-L.), cf. 1remoitié xiies. mëens termes [medios terminos] (Psautier Cambridge, loc. cit., ibid.); en partic. a) 1732 log. moyen terme (Rich. [medius terminus, Trév. 1704]); b) 1827 qualifie l'état de langue intermédiaire entre la période primitive et la période moderne de la langue moyen allemand (J.-J. Ampère, loc. cit.); 2. a) ca 1260 « qui tient le milieu entre deux extrêmes » moien aage (Ph. de Novare, Quatre Ages, 1 ds T.-L., s.v. eage); b) ca 1260 « qui tient le milieu de l'échelle sociale » moiennes gens (Menestrel Reims, 442 ds T.-L.); 1815 classe moyenne (Maine de Biran, Journal, p. 56); c) 1530 gramm. verbes moyens « verbes neutres » (Palsgr., 1113); attest. isolée 1655 id. « verbes qui participent de l'actif et du passif, soit pour le sens, soit pour la forme » ([Arnaut, Lancelot et Nicole] Nlleméthode pour apprendre facilement la langue grecque, p. 88 : Des verbes moyens circonflexes); 3. 1273 « qui tient le milieu, ordinaire » (A. Ibn Ezra, Commencement de la sagesse, éd. R. Levy et Fr. Cantera, 6b : 3 gres sont moiens ne clers ne oscurs); 1495 habillemens moyen « de qualité ordinaire » (Coutume du Comté de Ponthieu, titre, II, XLVIII ds Nouv. Coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, I, 88); d'où 1837 péj. « médiocre » moyennes intelligences (Balzac, C. Birotteau, p. 124); 4. 1377 math. nombres moiens selon une proporcion (Oresme, Ciel, éd. A. D. Menut, 194a, p. 700); attest. isolée, à nouv. ds Fur. 1690. Du lat. d'époque impériale mediānus « du milieu », lui-même dér. de medius « qui est au milieu, central, intermédiaire ». DÉR. Moyennement, adv.a) Dans une proportion qui se situe entre les extrêmes. Moyennement grand. Mettre le moteur en route et, sans accélérer, le laisser tourner deux à trois minutes, le temps de chauffer moyennement le bloc (Chapelain, Techn. automob.,1956, p. 330).b) Médiocrement. L'archevêque Guillaume de Tyr nous a laissé un portrait défavorable de ce prélat enfoncé dans le siècle, fastueux et rude, plus semblable à un chevalier qu'à un clerc. (...) moyennement lettré, il avait (...) l'art de parler avec grâce et esprit, le geste généreux, et plaisait aux chevaliers comme à la foule (Grousset, Croisades,1939, p. 146).− [mwajεnmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1resattest. ca 1200 « de façon moyenne » moienement religïouse (Dialogue Gregoire, 86, 1 ds T.-L.); 1456-67 moyennement (Cent nouvelles nouvelles, éd. F. P. Sweetser, III, 157, p. 43); de moyen, -enne, suff. -ment2*. |