| MOUTONNEUX, -EUSE, adj. A.− Frisé, ondulé. Hérissé d'une chevelure moutonneuse et crépue, son visage était hideux, noir, animé de deux yeux presque toujours hagards, traversé par un nez démesuré (Du Camp, Mém. suic.,1853, p. 67). B.− Qui moutonne (v. moutonner B). 1. [En parlant de la mer, de la crête des vagues] Le navire était dans la rade de Marseille et passait à hauteur du Château d'If, bien loin encore de cette mer moutonneuse qui frisait sur l'horizon (Lacretelle, Hts ponts, t. 4, 1935, p. 217).[Le vent]harcela la rivière qui écumait, moutonneuse, et colla les embarcations à la grève, ébranla les toits des vieux bâtiments, ouvrit les portes à deux battants et courut aux champs coucher un dernier regain (Guèvremont, Survenant,1945, p. 30). 2. [En parlant des nuages] Une nuit, dans le jardin blanc de neige, ils [Byron et sa femme]regardèrent un petit nuage moutonneux qui approchait de la lune (Maurois, Byron,t. 2, 1930, p. 14). C.− P. anal. Qui ondule comme des vagues. Jusqu'aux entassements de cimes lointaines, moutonneuses, comme les remous d'un baquet de lessive à peine bleuté (Giono, Batailles ds mont.,1937, p. 293). Prononc. et Orth. : [mutɔnø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1783 fig. « peu sérieux, folâtre (d'une pièce de musique) » (Grimm, Correspondance littéraire, philosophique et critique, t. 13, p. 285 ds St. neophilol. t. 36, p. 325 : il [l'opéra] manquait de ragoût, ... il était trop moutonneux); 2. 1826 mer moutonneuse (Freycinet, Voy. autour du monde, p. 244). Dér. de mouton*; suff. -eux*. |