| MOUSSERON, subst. masc. Champignon comestible appartenant à la famille des Agarics, poussant dans les prairies ou les clairières des forêts. En partic. Vrai mousseron ou mousseron. Champignon assez gros et charnu, blanc rosé, à jambe courte et mince et à lamelles échancrées (Tricholome de la Saint-Georges). Les dômes des mousserons rosés crevaient le léger terreau, gris d'argent, qui nourrit les bruyères (Colette, Sido,1929, p. 94).V. aussi cocherelle ex. :J'essayais de chercher des champignons, mais tout fleurait le champignon. L'odeur ne pouvait pas servir. Des fois je revenais sur mes pas, touché par une senteur plus sirupeuse. Je me disais : « Tu as dû écraser une ville de mousserons »
Giono, Eau vive,1943, p. 61. Rem. Mousseron désigne plusieurs autres espèces d'agarics. On relève dans les dict. du xixes. et xxes. et ds les dict. techn. a) Faux mousseron. Petit champignon peu charnu, blanc jaunâtre ou roux. b) Mousseron gris ou mousseron farine. Champignon à chapeau jaunâtre et à lamelles rosâtres dégageant une forte odeur de farine. Prononc. et Orth. : [musʀ
ɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1225 moisserons (Hist. de Guillaume Le Maréchal, éd. P. Meyer, 18451); cf. ca 1180 a. francoprov. moisserun (Girart de Roussillon, éd. W.-M. Hackett, 1096); ca 1380 mouceron (Roques t. 2 1938, B.N. lat. 13032, 4614); 1532 mousseron (Rabelais, Pantagruel, éd. V.-L. Saulnier, chap. 20, p. 163). D'un b. lat. *mussario (cf. cat. moixarnǒ
), indirectement attesté au vies. sous la forme mussiriones (v. TLL, André, Bot. et Romania t. 39, p. 87), les mss. du xies. qui contiennent ce passage portent aussi musariones. |