| * Dans l'article "MOUSSE3,, subst. masc." MOUSSE3, subst. masc. A.− Jeune garçon qui fait sur un navire l'apprentissage du métier de marin. L'enfant du Colombien et de mistress Blackfield avait dix ans alors. C'était déjà un mousse hardi qui promettait de faire un marin (Ponson du Terr., Rocambole,t. 3, 1859, p. 134): ... dans le Petit Larousse, je trouve au mot « souffre-douleur » cet exemple : le mousse était autrefois le souffre-douleur de l'équipage. Cela en dit long... Osons reconnaître que le mousse eut toujours le pouvoir mystérieux de déchaîner la férocité des hommes, leur goût de torturer, de corrompre et de salir.
Mauriac, Journal 2,1937, p. 191. ♦ École des mousses. École de la Marine nationale qui recrute des jeunes gens de quinze à dix-sept ans pour former les futurs élèves des écoles de spécialités. (Dict. xxes.). B.− Jeune ouvrier employé dans les métiers du bâtiment pour aider un ouvrier qualifié. (Dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth. V. mousse1. Étymol. et Hist. 1515-22 mosse « jeune apprenti marin » (Conflans, Faits de la Marine in Annales maritimes et coloniales, 1842, t. 3, p. 51 d'apr. R. Arveiller ds Fr. mod. t. 26, p. 54); 1547-50 mousse (La Stolonomie, 29 vo, éd. J. Fennis, p. 65); 1866 p. ext. « apprenti commis » (Delvau, p. 264). Empr., peut-être par l'intermédiaire de l'occitan, − soit à l'esp. mozo (« garçonnet » depuis 1182, puis « jeune homme » depuis 1330-43, J. Ruiz, « serviteur » depuis 1350, doc. aragonais d'apr. Cor.-Pasc., et « apprenti marin » depuis 1492, Colomb, ibid., s.v. grumete), − soit au cat. mosso (« jeune homme » depuis 1342, Jaume I ds Alc.-Moll, et « apprenti marin » depuis 1406 ds Jal, s.v. moço), lui-même empr. (de même que l'ital. mozzo « apprenti marin » depuis 1602 d'apr. DEI) à l'esp. mozo; le fr. mousse « jeune fille », att. de façon isolée dans une chanson de Gascogne du xves. (Chansons, éd. G. Paris, p. 7) est une adaptation de l'esp. moza « id. », fém. de mozo; l'esp. mozo est issu du lat. vulg. *muttiu « émoussé » (mousse4*) à cause de la coutume qui consistait à raser la tête des garçonnets et des jeunes gens, cf. aussi l'a. prov. tos « jeune homme » et l'a. prov. toza « jeune fille », (d'où l'a. fr. to(u)se) du lat. tonsus « tondu ». V. FEW t. 6, 3, p. 302, Cor.-Pasc., et J. Fennis, La Stolonomie, pp. 395-399. DÉR. Moussaillon, subst. masc.,fam. Petit mousse. Il les reconnaît [les hommes de l'équipage]. Voici le vieux quartier-maître à la chique. Ce grand rouquin qui soignait Bari à bord. Batty, le moussaillon. Et tant d'autres qui le regardent (Cendrars, Dan Yack,Plan de l'Aiguille, 1929, p. 124).− [musajɔ
̃]. − 1reattest. 1845 (Besch.); de mousse3, suff. -aille*, -on1*. STAT. − Mousse1, 2 et 3. Fréq. abs. littér. : 1 696. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 855, b) 3 223; xxes. : a) 1 501, b) 1 726. BBG. − Darm. 1877, p. 114 (s.v. moussaillon). − Hope 1971, p. 211. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 70, 71, 211. − Vidos 1939, p. 26, 49; pp. 486-488. |