| MOUROIR, subst. masc. A.− Vx, région. Agonie. On ne retrouve la Sainte Vierge qu'aux heures de mouroir et d'agonie (La Varende, Heur. humbles,Pèlerins d'Argenton, 1942, p. 15). ♦ Être au mouroir. Être à l'article de la mort. Après dix jours : « Pauv' père Houville qu'est au mouroir... » (La Varende, Manants du Roi,1938, p. 245). B.− Maison, institution qui recueille les mourants. Et sans connaissance à présent, passif comme un cadavre, il fut reporté par eux dans l'infirmerie chaude, qu'ils [les matelots] appelaient le « mouroir » (Loti, Matelot,1893, p. 183).En janvier, je visitais à Calcutta les « mouroirs » de mère Teresa et ces camps interminables où neuf millions de réfugiés se préparaient à repartir vers leurs villages (J. Rodhain, Messages du Secours catholique,décembre 1972ds Giraud-Pamart Nouv. 1974). − Péj. Hospice de vieillards où règne une grande misère physique et morale. En pénétrant de force dans le mouroir de Seine-et-Marne, les défenseurs de la vie sauvage ont prouvé qu'ils ne se contenteraient plus de promesses (L'Express,janv. 1974, no1175, p. 41). Prononc. : [muʀwa:ʀ]. Étymol. et Hist. 1. 1812 « lit de mort » (Boiste), qualifié de ,,entièrement inusité`` par Raymond 1832, rare; 2. 1893 « local qui recueille les mourants » (Loti, loc. cit.); 1971 « maison de vieillards » (Ragon, Les erreurs monumentales ds Gilb. Mots contemp. 1980). Dér. de mourir* (suff. -oir*), peut-être par rapprochement avec dortoir*. |