| MOUMOUTE, subst. fém. A.− Chatte. Ils [les matelots] lui donnaient les noms les plus délirants, la pétrissaient de caresses [la chatte] (...) tout comme j'étais capable de faire moi-même, quand par hasard je l'attrapais, cette moumoutte [sic], dans un coin propice et sans témoins indiscrets (Loti, Trois. jeun. MmePrune,1905, p. 36). − Fam., vieilli. [Terme de tendresse, en partic. d'un mari envers sa femme] Nous avons entendu un de nos hommes politiques le plus remarquable par sa laideur appelant sa femme : − Moumoute (Balzac, Ptes mis.,1846, p. 145).Alors rendez-moi ma femme chérie, ma moumoute (Labiche, M. qui a brûlé une dame,1856, 14, p. 435). B.− P. anal. 1. Fam. Cheveux postiches, faux toupet; perruque. Dans trente ans, trois hommes sur quatre porteront moumoute. Des postiches virils pour le sport, ordonnés pour le bureau, romantiques pour le dîner. C'est ce qu'annoncent deux coiffeurs new-yorkais (L'Express,9 nov. 1970, p. 103, col. 2). 2. Veste en fourrure ou en peau de mouton. 25 ans peut-être, engoncé dans une « moumoute » blanche, le cheveu court, une barbe rousse (La Croix,4 févr. 1973, p. 4, col. 4). − En appos. Une blonde, une brune, deux minettes de banlieue en pantalon et en blouson moumoute (Le Nouvel Observateur,14 oct. 1974, p. 65, col. 2). Prononc. et Orth. : [mumut]. Nouv. Lar. ill., Lar. 20e: -mout, -moute. Étymol. et Hist. 1. 1845 nom donné au chat (Besch.); 2. 1865 « toupet, perruque » (d'apr. Esn.). 1 réduplication de moute « chatte » bien att. dans les parlers région. (v. FEW t. 6, 2, p. 80a), var. de mite « id. » (v. mistigri); 2 peut-être de même orig. que 1 (v. FEW), cependant Esn. propose d'y voir une apocope redoublée de moutonne « perruque en laine », att. en Bretagne en 1724, du bret. maoutenn « sorte de perruque du petit peuple, faite de peau de mouton avec sa laine » (cf. E. Ernout, Gloss. moyen breton), de maout « mouton ». Bbg. Quem. DDL t. 5, 10. |