| MOULURER, verbe trans. A.− Orner (un ouvrage d'architecture, d'orfèvrerie, d'ébénisterie) d'une moulure, de moulures. − Le plus souvent au part. passé. Panneau, plafond, pied de chaise mouluré; boiserie, colonne, porte moulurée; bois rainé et mouluré; mouluré d'or. Un véritable fauteuil Voltaire, aux pattes moulurées et au dos incurvé comme pour mouler le corps (Guèvremont, Survenant,1945, p. 106).Dix-huit assiettes à dessert de 1810, toutes de Paul Storr, sans autre décor que des coquilles sur le bord mouluré (Grandjean, Orfevr. XIXes.,1962, p. 49): Moulurer une porte permet de répondre à deux besoins en matière de décoration : d'une part donner du relief dans lequel viennent jouer l'ombre et la lumière, et d'autre part harmoniser la porte au style de décoration de la pièce.
Rustica, 28 janv.-3 févr. 1981, no579, p. 26, col. 2. B.− TECHNOL. Exécuter des moulures à la main ou à la machine sur une pièce de bois ou de tôle; fabriquer des moulures sur. Machines à border et moulurer les tôles (Champly, Nouv. encyclop. prat.,t. 13, 1927, p. 137). − En emploi abs. Machine, outil, rabot à moulurer. (Dict. xixeet xxes.). Prononc. : [mulyʀe], (il) moulure [muly:ʀ]. Étymol. et Hist. 1872 part. passé « orné de moulures » (Journal Officiel, 7 février, p. 927, 1recol. ds Littré Suppl.); 1874 inf. (Lar. 19e). Dér. de moulure*; dés. -er. DÉR. 1. Moulurage, subst. masc.a) Rare. Action d'orner (un ouvrage d'architecture, d'ébénisterie) de moulures; p. méton., résultat de cette opération. Son moulurage [de la porte] est constitué par un grand panneau avec le haut formé d'un motif sculpté et d'un petit panneau dont le motif est répété au bas des murs (Rustica, 28 janv.-3 févr. 1981, no579, p. 27, col. 3).b) Exécution de moulures sur bois, sur tôle ou sur pierre. [Les] machines [à scier la pierre] font le moulurage (Champly, Nouv. encyclop. prat.,t. 2, 1927, p. 48).Toutes les opérations [de tailleries, de scieries de pierres] se font mécaniquement, depuis le débitage au fil de sciage, au châssis, et le moulurage, jusqu'au (...) polissage aux genouillères (Lambertie, Industr. pierre et marbre,1962, p. 70).− [mulyʀa:ʒ]. − 1reattest. 1927 (Champly, loc. cit.); de moulurer, suff. -age*. 2. Mouluration, subst. fém.Ensemble des profils de moulures d'un ouvrage d'architecture ou d'une pièce d'ébénisterie. La bâtisse ne montrait qu'un petit fronton central, dépassant le toit de son triangle, de sa mouluration à pilastres (La Varende, Homme aux gants,1943, p. 329).Alors que sous la Renaissance la mouluration avait seulement pour rôle de mettre en valeur la délicate sculpture des panneaux, à l'époque Louis XIII, certains meubles ont pour tout décor une mouluration souvent lourde et compliquée (Viaux, Meuble Fr.,1962, p. 61).V. doucine ex.− [mulyʀasjɔ
̃]. − 1reattest. 1907 (Nouv. Lar. ill. Suppl.); de moulurer, suff. -(a)tion*. 3. Moulureur, subst. masc.,carr., marbrerie, menuis. Ouvrier qui conduit une moulureuse. (Dict. xxes.). Moulureur qualifié (Mét.1955).− [mulyʀ
œ:ʀ]. − 1reattest. 1955 id.; de moulurer, suff. -eur2*. 4. Moulureuse, subst. fém.a) Menuis. ,,Machine-outil à bois utilisée pour exécuter les profils des moulures`` (Lar. 20e). b) Carr., marbrerie. Machine à tailler le marbre. Le travail de la moulureuse se fait avec des outils au Carborundum, sous un puissant jet d'eau qui facilite le dégagement des boues de marbre (Lar. encyclop.).− [mulyʀø:z]. − 1resattest. a) 1931 menuis. (Lar. 20e), b) 1963 marbrerie (Lar. encyclop.); de moulurer, suff. -euse*. |