| MOULURE, subst. fém. A.− Vx. Moulage en plâtre, reproduction d'une sculpture originale. Je suis passé aux plâtres des métopes du Parthénon; ces plâtres avaient pour moi un triple intérêt : j'avais vu à Athènes les vides laissés par les ravages de lord Elgin, et à Londres les marbres enlevés dont je retrouvais les moulures à Venise (Chateaubr., Mém.,t. 4, 1848, p. 347). B.− BEAUX-ARTS et DÉCOR. Élément d'ornementation en relief ou en creux, taillé à même le matériau de base, ou constitué d'un élément rapporté, en bois, tôle, plâtre ou en matière plastique en forme de bande taillée selon un profil constant dans toute sa longueur. Les meubles sont singulièrement contournés, les bois sont à moulures creuses, à pied de biche (Balzac, Mém. jeunes mar.,1842, p. 158).Je ne fis plus attention aux moulures chocolat des plinthes quand je fus dans l'atelier (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 834).V. boiser ex. 3 : Tous ces portraits, entourés de cadres à grosses moulures dorées, produisaient un bel effet sur le fond brun de la haute salle. Au-dessus de la porte, on voyait une sorte de moulure représentant l'Amour emporté sur un char par trois colombes.
Erckm.-Chatr., Ami Fritz,1864, p. 22. SYNT. Moulures d'un chapiteau, d'un lambris, d'un plafond; ornement, profil d'une moulure; moulure d'ébénisterie; moulure simple, petite moulure (sans filet); moulure couronnée, grande moulure (pourvue d'un filet); riches moulures; moulures en plâtre; orner de moulures. Rem. Selon sa forme, la moulure est désignée par un terme particulier : v. p. ex. astragale1, cimaise, congé, corniche, doucine, modénature, ove, talon. C.− P. anal. 1. ÉLECTR. Latte de bois creusée de rainures parallèles servant à isoler et à dissimuler les conducteurs électriques intérieurs d'une pièce d'habitation. Pour équiper ces 150.000 logements, il est nécessaire de construire : 180.000 tableaux de compteurs, (...) des kilomètres de fils, de câbles, de tubes, de moulures (L'Humanité,19 janv. 1952, p. 2, col. 7).L'installation sous moulures est réservée à la pose des appareils en applique et semi-encastrés (Bonnel-Tassan1966, p. 47). 2. MAR. Synon. de liston (Rob.). Prononc. et Orth. : [muly:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1423 mollure « ornement saillant d'un ouvrage d'architecture » (Houdoy, Halle échevinale de Lille, 96 ds Delb. Notes mss); 2. 1927 électr. (Champly, Nouv. encyclop. prat., t. 20, p. 118). Dér. de mouler*; suff. -ure*. Fréq. abs. littér. : 103. DÉR. Moulurier, -ière, subst.a) Au masc. Ouvrier qui fait des moulures, notamment en menuiserie et en ébénisterie. (Dict. xxes.). b) Au fém. Machine servant à la fabrication de moulures. Dans certaines machines, les arbres horizontaux peuvent aussi recevoir des fers profilés ou des fraises, la machine devient alors une moulurière (Champly, Nouv. Encyclop. prat.,t. 12,1927, p. 41).− [mulyʀje], fém. [-jε:ʀ]. − 1resattest. a) 1868 subst. masc. (Littré), b) 1927 subst. fém. « machine à faire les moulures » (Champly, loc. cit.); de moulure, suff. -ier*. |