| * Dans l'article "MOUILLER,, verbe" MOUILLER, verbe I. − Emploi trans. A. − Qqn mouille qqc.1(de qqc.2) 1. a) Rendre humide par contact avec un liquide. Synon. arroser, humecter, imbiber; anton. sécher. − [L'obj. premier désigne un inanimé] Vous releviez un peu votre jupe pour ne pas la mouiller, car il y avait de la rosée dans l'herbe (Dumas fils, Fils natur., 1858, i, 1, p.74).Elle mouilla d'eau l'essuie-main de toile et lui en frictionna le visage (Guèvremont,Survenant, 1945, p.154). − [L'obj. premier désigne une pers. ou une partie du corps] Elle mouillait souvent des larmes de sa pieuse ferveur cette main chérie (Montalembert,Ste Élisabeth, 1836, p.41).Elle nageait doucement, la tête hors de l'eau pour ne pas mouiller ses cheveux (Sagan,Bonjour tristesse, 1954, p.111). b) Emploi pronom. − réfl. dir. J'entrais gaillardement dans l'eau (...). Je me mouillais avec joie jusqu'au ventre (Renard,Journal, 1894, p.235). ♦ Loc. verb. fig. Se jeter à l'eau de peur de se mouiller. Se mettre dans une situation plus grave que celle que l'on voulait éviter. Ce serait introduire dans la politique les principes du pauvre Gribouille qui se jetait dans la mer de peur d'avoir à se mouiller (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p.216). − réfl. indir. Il se lava soigneusement tous les endroits où ça peut sentir mauvais, se mouilla les cheveux, se brossa de la main (Queneau,Pierrot, 1942, p.55). 2. En partic. a) [Le suj. désigne un enfant] Uriner dans. Mouiller ses couches, sa culotte: 1. Enfants qui mouillent leur lit à titre de protestation inconsciente, qui refusent de porter des pantalons longs, qui jouent interminablement à l'enfant gâté...
Mounier,Traité caract., 1946, p.164. b) Mouiller ses lèvres. Humecter ses lèvres de salive ou les tremper légèrement dans un liquide en buvant à peine. L'enfant mouille ses lèvres, puis repousse le verre et le biscuit: «Non... non... je n'ai pas faim...» (A. Daudet,Rois en exil, 1879, p.492).Elle prolongea sa pensée en un geste maladroit. Elle mouilla un peu ses lèvres et osa tout d'un coup: − Des fois, je pensais que t'étais peut-être fâché (Roy,Bonheur occas., 1945, p.224). 3. ART CULIN. Ajouter un liquide (eau, vin, bouillon...) à un plat ou à une sauce en cours de cuisson afin de développer une saveur nouvelle et d'empêcher sa dessication. La méthode de hacher la viande et de la roussir avant que de la mouiller peut être généralisée pour tous les cas où l'on est pressé (Brillat-Sav.,Physiol. goût, 1825, p.341).Mouiller de vin blanc le beurre où cuiront vos laitances de carpe et vos foies de raie (Bernanos,Joie, 1929, p.550). − Étendre d'eau (un liquide), notamment par souci d'économie ou dans un but frauduleux. Synon. couper, diluer.Mouiller le lait, le vin. Du vin au litre, que les convives mouillaient beaucoup, par discrétion, pour ne pas pousser à la dépense (Zola,
Œuvre, 1886, p.84).Pour les laits (...) mouillés, la teneur en graisse est approximativement le tiers de celle de la crème (Pouriau,Laiterie, 1895, p.860): 2. ... l'idée lui vint de faire les absinthes, et il commença de les mouiller, délicatement, goutte par goutte, élevant de temps en temps à la hauteur de ses yeux le verre où l'alcool, peu à peu, se colorait sous l'action de l'eau, décomposé en longues spirales nuageuses.
Courteline,Train 8 h 47, 1888, 1repart., IV, p.41. B. − Spéc. Qqn mouille qqc. 1. MAR. Mettre à l'eau. Mouiller une bouée. Il commença par mouiller une sonde et reconnut qu'il y avait sous l'arrière beaucoup de fond (Hugo,Travaill. mer, 1866, p.219).Les Allemands (...) trouvèrent assez vite une riposte en mouillant (...) des mines détonant sous l'influence d'un champ magnétique très faible (Le Masson,Mar., 1951, p.55). − En partic. Mouiller une ancre. Laisser tomber une ancre à la mer pour immobiliser le navire. L'ancre fut mouillée, toute la chaîne filée, puis on se mit à virer au cabestan pour détendre les amarres du chalut (Maupass.,Contes et nouv., t.1, En mer, 1883, p.96).Au bout d'un instant, il fut réveillé par un bruit de chaînes; les matelots mouillaient une nouvelle ancre (Maurois,Ariel, 1923, p.340). ♦ Absol. Mouille! Mouillez! Ordre donné à l'instant précis où l'ancre doit tomber à l'eau: 3. C'est ta faute, brute de capitaine, si nous n'arrivons pas (...). Oh oh, mais je vais commander, moi, alors! Pare à virer! À Dieu vat! Mouillez, virez vent devant, virez vent arrière.
Jarry,Ubu, 1895, V, 4, p.91. ♦ [P. méton. du suj.] Jeter l'ancre. Il s'élança dans les passes rétrécies du golfe (...) et, à six heures du soir, il mouillait au pied du rocher basaltique de Dumbarton (Verne,Enf. cap. Grant, t.1, 1868, p.21).Le bateau vint mouiller sous le vent de ces falaises raides, qui faisaient planer sur la mer une accalmie et une fraîcheur de cave (Gracq,Syrtes, 1951, p.158). 2. PÊCHE. Lancer à l'eau (une ligne, une amorce, un filet). Emploi abs. Malgré les puristes qui (à juste titre) préfèrent «mouiller» la veille afin que les ingrédients comestibles aient le temps de bien gonfler, on aura intérêt au début à mouiller au bord de l'eau, au fur et à mesure des besoins (Rustica, 19-25 août 1981, no608, p.29). 3. PHONÉT. Mouiller une consonne. Articuler une consonne en la palatalisant. L'étude expérimentale de l'l dans cette position montre (...) une tendance (...) à se mouiller (Rousselot,La Phonét. exp., Paris, Boivin et Cie, s.d. [1897], p.18). C. − Qqc.2mouille qqc.1ou qqn.Humidifier. 1. [Le suj. désigne un liquide (souvent la pluie, le brouillard)] a) [L'obj. désigne un inanimé] Une pluie fine, pénétrante et glacée s'échappait du brouillard qui couvrait Paris et mouillait lentement le pavé des rues (Ponson du Terr.,Rocambole, t.1, 1859, p.73). b) En partic. [L'obj. désigne une pers. ou une partie du corps] Elle sentait une sueur légère, agaçante, lui mouiller le front et les mains (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p.85). − Loc. fam. Mouiller qqn jusqu'aux os. Recouvrir quelqu'un d'eau jusqu'à le faire ruisseler, le tremper complètement. La pluie ruisselle dans les cabanes des Indiens, mouillant jusqu'aux os leurs occupants qui n'ont pas su imperméabiliser leur toit d'herbes avec de la terre (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p.107). c) Emploi abs. Cette pluie donnait peu à boire et mouillait beaucoup (Hugo,Travaill. mer, 1866, p.296).Ensuite était venu un de ces gros brouillards qui mouillent (Pourrat,Gaspard, 1931, p.111). 2. En partic. a) [Le suj. désigne les larmes, l'obj. désigne la voix, les yeux] Mes yeux se mouillent de larmes abondantes (Lautréam.,Chants Maldoror, 1869, p.142).Sa voix était mouillée de larmes (Bourget,Tapin, 1927, p.15).Bientôt les larmes lui mouillèrent les yeux (Montherl.,Pitié femmes, 1936, p.1212). b) [Le suj. désigne la salive, l'obj. désigne la bouche] Synon. saliver.Qui n'a pas senti sa bouche se mouiller en entendant parler de truffes à la provençale? (Brillat-Sav.,Physiol. goût, 1825, p.97). D. − Arg. ou pop. 1. Mouiller (sa culotte, son froc). Avoir peur. Le plus souvent en emploi abs.: 4. Sur le bateau, on est arrivé en avance (...) le temps était pas mauvais, mais quand même dès qu'on s'est éloigné un peu, qu'on a perdu de vue les phares on a commencé à mouiller... ça devenait une balançoire et de la vraie navigation...
Céline,Mort à crédit, 1936, p.145. 2. Compromettre quelqu'un. De hautes personnalités militaires paraguayennes sont «mouillées» jusqu'aux épaulettes dans le trafic d'héroïne (C. Lamour, M.-R. Lamberti,Les Grandes manoeuvres de l'opium, Paris, éd. du Seuil, 1972, p.64). − Emploi pronom. réfl. Se compromettre, prendre des risques: 5. Tous les types un peu importants qui voudront bien marcher, dit Lachaume. Ils ne sont pas légion. Il haussa les épaules: ils ont tellement peur de se mouiller! Ils laisseraient torturer à mort vingt innocents plutôt que de se compromettre avec nous.
Beauvoir,Mandarins, 1954, p.547. 3. Emploi pronom. réfl., vieilli. Boire (avec excès). C'te rosse de père Michel nous a fait goûter du chien [de l'eau de vie] qu'il venait de recevoir, nous nous sommes mouillés un peu (Poulot,Sublime, 1872, p.167). − Se mouiller de + subst.On se mouilla encore d'une tournée générale; puis on alla à la Puce qui renifle, un petit bousingot où il y avait un billard (Zola,Assommoir, 1877, p.624). II. − Emploi intrans. A. − CHIM. ou PHYS. [Le suj. désigne la surface d'un liquide ou d'une substance à l'état liquide] Se relever autour de la paroi du récipient, par phénomène de capillarité: 6. La manière dont se comporte l'acier au contact des parois du moule donne des indications sur l'état d'avancement de la déphosphoration. Si le métal mouille à l'affleurement, c'est-à-dire s'il remonte par capillarité sur la périphérie, ce sera l'indice d'une déphosphoration avancée...
Barnerias,Aciéries, 1934, p.190. B. − Région. (Ouest et Canada). Pleuvoir. Chaque matin les hommes examinaient le ciel et tenaient conseil. − Le vent tourne au sudet. Blasphème! Il va mouiller encore, c'est clair (Hémon,M. Chapdelaine, 1916, p.95).Z'Yeux-Ronds peut courir à toutes jambes, une nuit de temps quand il mouille, sans se cogner sur rien (Guèvremont,Survenant, 1945, p.143). − [Début d'une comptine largement répandue] Il pleut, il mouille, C'est la fête à la grenouille... C. − Vulg. [Le suj. désigne une femme] Sécréter le liquide vaginal sous l'effet d'une excitation ou d'un désir sexuel. Aussi navrant que le «attendez que je mouille» d'une vierge (Renard,Journal, 1887, p.1): 7. L'autre jour elle mouillait parce qu'elle avait vu un ancien sénateur (...) «tout petit garçon» devant lui, elle m'a raconté trois fois la scène (...). Se faire baiser par un «grand bonhomme», voilà à quoi elles rêvent toutes.
Vailland,Drôle de jeu, 1945, p.82. REM. 1. Mouille-, élém. de compos.Élem. représentant mouiller, entrant dans la constr. de qq. mots. 2. Mouille-étiquettes, subst. masc.Synon. de mouilleur (v. ce mot A). (Dict. xixeet xxes.).V. aussi mouille-bouche. Mouilleux, -euse, adj.[En parlant d'un sol, d'une région] Humide. Telle est l'origine des innombrables petites peupleraies qui, depuis quelque vingt ans, contribuent si puissamment à modifier l'aspect et le rendement des régions mouilleuses (Forêt fr., 1955, p.9).L'aulne (...) répandu dans toute la France (...) occupe les bords des cours d'eau et les terrains mouilleux (Cochet,Bois, 1963, p.35). Prononc. et Orth.: [muje], (il) mouille [muj]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1050 trans. «imbiber, humecter» (Alexis, éd. C. Storey, 267: si moilent sun liçon); ca 1165 pronom. «s'imprégner d'un liquide» (Troie, éd. L. Constans, 10630: en sanc se moilleront); ca 1165 part. passé adj. (ibid., 23864: darz [...] moilliez); ca 1165 trans. «rendre humide, imbiber (le sujet désigne un liquide)» (ibid., 13284: Or moilleront lermes ma face); ca 1160 intrans. «devenir mouillé» (Enéas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 1252); b) 1801 part. passé subst. «ce qui est mouillé» (Destutt de Tr., Idéol. 1, p.131: une sensation de chaud [...] ou de mouillé); 1874 «endroit mouillé» (Lar. 19e); 2. ca 1155 trans. «rendre humide (de larmes)» (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 14071: Lu chief lu rei en fud muidliez); ca 1225 part. passé adj. yeux mouillés (Gautier de Coinci, Théophile, 1461 ds Miracles, éd. V. F. Koenig, t.1, p.138: oelz moilliez); 3. a) xiiies. part. passé adj. «pluvieux, humide» (Chansons Ms 389 Bibl. Berne, 379, 1: en tens moillié et enpleu); 1563 année mouillée (Palissy, Recepte véritable, éd. A. France, p.45); 1668 subst. «temps humide» (La Fontaine, Fables, VI, 4, 13, éd. A. Régnier: du sec et du mouillé); b) 1636 intrans. «pleuvoir» (Monet: il a Moüillé ce matin); 1680 (Rich.: pluie qui mouille); 4. a) fin xives. intrans. «être mouillé de sueur à cause de la peur» (E. Deschamps,
Œuvres, éd. G. Raynaud, t.8, p.84: D'angoisse tous li frons me mueille); b) 1936 arg. «avoir peur» (Céline, loc. cit.); 5. 1530 mouiller ses lèvres «tremper ses lèvres sans boire, ou en buvant peu» (Palsgr., p.640); 6. 1573 expr. tirer au doigt mouillé (J. A. de Baif, Eclogue XI, fo33 vods Gdf. Compl.); 7. a) 1598 mar. mouiller l'ancre (J. de Villamont, Voyages, l. 3, chap.2, 478 ds Quem. DDL t.10); 1667 intrans. «être au mouillage» (L'Afrique de Marmol, trad. N. Perrot d'Ablancourt, t.2, p.239); 1797 part. passé adj. «au mouillage» (Voy. La Pérouse, t.3, p.185); b) 1866 mouiller une sonde (Hugo, loc. cit.); c) 1903 mouiller une bouée (Nouv. Lar. ill.); d) 1915 mouiller une mine (Lar. mens. t.3, p.352c); e) 1963 pêche mouiller une ligne (Lar. encyclop.); 8. 1648 poule mouillée (Scarron, Virgile travesti, l. II, éd. 1786, t.4, p.104); 9. 1680 part. passé adj. phonét. (Rich., s.v. g); 1690 trans. et pronom. (Fur., s.v. mouiller et s.v. l); 10. 1690 papier mouillé «étoffe de mauvaise qualité» (Fur.); 11. 1691 cuis. «additionner d'un liquide nécessaire à la cuisson» (B. Guégan, La fleur de la cuis. fr., p.163 ds FEW t.6, 3, p.44a); 12. [1752 sculpt.? (Trév. Suppl.: draperie de linge mouillé)]; 1836 sculpt. draperie mouillée (Gautier, Mllede Maupin, IX, p.196 ds Rob., s.v. couvrir); 13. a) [1765 text. mouiller du drap (Encyclop. d'apr. Lar. Lang. fr.)]; 1812 (Mozin-Biber); b) 1874 tiss. mouiller de la soie (Lar. 19e); 14. 1767 mouillée part. passé subst., papet. (Encyclop., t.26, Papeterie, planche II); 15. 1820-40 arg. mouillé «connu à la police» (Ms Jacquinot ds Larch. Suppl. 1883, p.XI); 1886 pronom. «prendre des risques» (arg. des voleurs ds Esn.); 1935 pronom. «se compromettre» (Simonin, J. Bazin, Voilà taxi! p.218); 1948 trans. «compromettre» (A. Paraz, Le gala des vaches, p.268 ds Cellard-Rey); 16. 1867 phys. «(en parlant de la surface d'un liquide) se relever au contact d'un solide» (Lar. 19e, s.v. capillarité, p.309b: le liquide mouille les parois du vase); 1903 corps mouillés et non mouillés (Nouv. Lar. ill.); 1953 mouillant subst. (Lar. 20eSuppl.); 1956 mouillant adj. (Uv.-Chapman); 17. 1874 «étendre d'eau (le vin)» (Lar. 19e); 18. 1885 «uriner (dans ses vêtements)» (Maupass., Contes et nouv., t.2, Bapt., p.575: il avait mouillé ses linges); 1903 (Janet, Obsess. et psychasth., p.48: mouiller son pantalon); 19. 1887 arg. «être excitée sexuellement (en parlant d'une femme)» (Renard, loc. cit.); 1893 en mouiller pour qqn (Richepin, Miseloque, p.174) [cf. ca 1470 Devinettes fr. du Moy. Âge, éd. B. Roy, no461: le con [...] poeult moullier une teste, deux barbes]; 20. 1925 géogr. section mouillée, périmètre mouillé (De Martonne, Traité de géogr. phys., t.I, 3epart., V, III, p.459 ds Rob., s.v. débit). Du lat. vulg. *molliare «attendrir le pain en le trempant», puis «mouiller», dér. du lat. mollia (panis), «mie de pain», substantivation de l'adj. mollis «mou, tendre» (mou*) (v. Ern.-Meillet, s.v. mollis). Fréq. abs. littér.: 2872. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3348, b) 4826; xxes.: a) 5215, b) 3628. DÉR. Mouillement, subst. masc.a) Art culin. Liquide (eau, vin, bouillon...) ajouté à un plat, à une sauce, en cours de cuisson afin de développer une saveur nouvelle ou d'empêcher sa dessication. Pour obtenir des sauces savoureuses, il faut employer comme mouillement des jus aromatisés (Ali-Bab,Gastr. prat., 1907, pp.1-2).En partic. Jus (de viande). Mettez les membres de la poulette dans la casserole. Faites cuire sur un feu vif pour que la viande ne rende pas de mouillement, se raffermisse et prenne la couleur d'or (Gdes heures cuis. fr.,L. Tendret, 1896, p.200).b) Phonét. Synon. moins usuel de mouillure.Physiologiquement, c'est [la palatalisation] un élargissement du contact dorsal de la langue sur le palais dur (...). [Les consonnes antérieures] prennent peu à peu le lieu du [j] et s'étalent davantage sur le palais. Auditivement, on parle de «mouillement» (F. Carton,Introd. à la phonét. du fr., Paris, Bordas, 1974, p.80).− [mujmɑ
̃]. − 1resattest. a) 1553 «action de mouiller» (Albert, Architecture, trad. J. Martin, 56 b cité par Vaganay ds Rom. Forsch., t.32, p.108: le mouillement des pluyes), b) 1801 phonét. (P.R.F. Butet, Abr. d'un cours complet de lexicogr., p.79 ds Quem. DDL t.21); c) 1829 art culin. «arrosement léger» (Boiste), 1831 «liquide nécessaire à la cuisson» (Viard, Cuisin. roy., p.10); de mouiller, suff. -ment1*. |