| * Dans l'article "MORNIFLE,, subst. fém." MORNIFLE, subst. fém. A. − Pop. Coup donné sur le visage, gifle. Donner, recevoir une mornifle. Les coups pleuvaient sur lui [le pitre] drus comme grêle, et, s'envolant sous les mornifles, la farine de sa face et la poudre rouge de sa perruque l'enveloppaient comme une nuée (Coppée,Contes en prose,1882, p.251). − Au fig. Camouflet, insulte. En admettant qu'il reçoive, pour finir, une bonne mornifle dans la grande presse d'opinion (Duhamel,Cécile,1938, p.173). B. − Arg. Monnaie, argent monnayé. T'as des relations, dis donc! − Pfft (...) De temps en temps, j'les tape d'une pièce de mornifle, mais c'est tout (Le Breton,Loi,1955, p.37). REM. Mornifler, verbe trans.,pop. Donner un coup, gifler. Des fois, je dis à la mienne [ma femme] quand je lui ai claqué le beignet un peu trop fort: «Ça n'est pas n'importe laquelle que je morniflerai comme ça» (Aymé,Rue sans nom,1930, p.42). Prononc. et Orth.: [mɔ
ʀnifl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1530 terme de jeu «réunion de quatre cartes» (Palsgr., p.246a); 2. 1609 morniffle «gifle» (Victor, Tesoro de las tres lenguas, francesa, italiana y española); 3. 1611 bailler mornifle sur les livres du roy «faire de la fausse monnaie» (Cotgr.); 4. 1821 «monnaie» (Ansiaume, Argot en usage au bagne de Brest ds Esn. 1966, aussi mornif «id.», Ansiaume, ibid., fo11 vo, § 295). Prob. déverbal d'un verbe *mornifler «gifler le museau», comp. de mor(re) «museau, groin», qui représente un type *mŭrr-, v. morailles et de nifler «donner un coup sur le nez» (1637, Ferrand, Muse normande, éd. A. Héron, t.2, p.153, 7), que l'on retrouve dans renifler (v. ce mot). Le sens 1 est vraisemblablement issu du sens de «gifle», prob. plus anc. (peut-être déjà ds Est. 1549 et Nicot 1606 où mornifle apparaît sans indication de sens), le fait de savoir qu'un joueur a l'avantage d'avoir réuni quatre cartes étant ressenti comme une gifle par son adversaire. Le sens 3 est prob. issu, p. métaph., du sens 2 (cf. Esn. 1966 et Cellard-Rey). Bbg. Chautard Vie étrange Arg. 1931, p.422. _ Sain. Arg. 1972 [1907], p.206. |