| MORILLON, subst. masc. I. − Cépage, variété de pinot, donnant du raisin doux à grains noirs (parfois à grains blancs roses: morillon blanc), entrant notamment dans la fabrication du champagne: . Les cépages de cuve précoces (...) jouaient jadis un rôle important à l'ouest et au nord de Paris. On les retrouvait au Moyen Âge jusqu'en Angleterre et en Belgique, mais de nos jours ils n'ont plus qu'un intérêt rétrospectif, sauf peut-être le morillon précoce...
Levadoux,Vigne,1961, p.37. II. − Canard plongeur à plumage noir et blanc, de petite taille, migrateur nocturne, qui passe l'hiver en zone tempérée près des eaux douces ou salées. Dans le morillon (...), il est si large [le corps glanduleux] qu'il touche son correspondant par dessus le crâne (Cuvier,Anat. comp.,t.2, 1805, p.441). − En appos. Des vols de canards morillons, dans (...) le sifflement d'un essor rectiligne, traversèrent plusieurs fois le ciel (Genevoix,Laframboise,1942, p.64). III. − JOAILL. Petite émeraude brute que l'on vend au poids (d'apr. Chesn. 1857 et Havard 1890). Prononc. et Orth.: [mɔ
ʀijɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. Ca 1280 moreillon «canard de couleur noire» (Caresme et Charnage, éd. G. Lozinski, 460); 2. 1283 «variété de raisin noir» (Philippe de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, §790, t.1, p.404: vin de moreillons); ca 1393 morillon (Ménagier, éd. J.Pichon, t.2, p.67); 3. 1723 joaill. (Savary). Dér., p. anal. de couleur, de more (var. de maure*); suff. -illon (de -ille* et -on*). |