| MORFLER, verbe trans. Argot A. − Recevoir, encaisser (un coup, une balle, un ennui). Morfler une beigne, une gifle, une tarte. Si j'avais morflé un coup de masse sur la gueule, tu ne serais pas venu me plaindre (B. Clavel, L'hercule sur la place, 1971, p.272 ds Cellard-Rey 1980). − Emploi abs. Évite de bouger, sinon tu morfles, lui décoche René Lambert de sa voix parisienne (A. Le Breton, Les Pégriots,1973, p.106, ds Cellard-Rey 1980). B. − Subir (une condamnation). Synon. écoper.Avec deux meurtres et trois braquages, Loulou le Tunisien était sûr de morfler le maxi, aux assiettes de Versailles (Le Breton1960). Prononc.: [mɔ
ʀfl̥e], (il) morfle [mɔ
ʀfl̥]. Étymol. et Hist. 1926 «recevoir, encaisser» (d'apr. Esn.). Var. de morfiler «manger» (1821, Ansiaume, Arg. Bagne Brest, fo7 ro, §95; morfiller, 1800, Leclair, Hist. des bandits d'Orgères d'apr. Esn.); lui-même issu, soit de morfier «manger gloutonnement» (v. morfaler), soit, par substitution de suff., de murfel(e)n, forme dimin. germ. et néerl. de murfen «ronger»; cf. FEW t.16, p.582a. |