| MORFALER, verbe intrans. Argot A. − Emploi intrans. Manger gloutonnement, dévorer avec un appétit vorace, insatiable. (Dict. xixeet xxes.; ds Cellard-Rey 1980). B. − Se morfaler qqc.Synon. usuels s'empiffrer (pop.), se taper (qqc.) (arg.)Il n'est qu'un gougnafier, un croquant de dernier acabit, pour pouvoir se morfaler le calendos entier devant deux pauvres mecs à la galtouse (A. Boudard, La Cerise, 1972, p.228 ds Cellard-Rey 1980). Prononc. et Orth.: [mɔ
ʀfale]. Cellard-Rey 1980: morfaler, morphaler. Étymol. et Hist. 1951 se morfaler «s'empiffrer, manger gloutonnement» (Voc. arg. et pop. des E.O.R. de l'École de Sète ds Fr. mod. t.22, 1954, p.217). Prob. var. de morfalier «manger gloutonnement» (1834, Hécart, Dict. rouchi-fr.), lui-même var. d'un anc. morfailler «id.» (1636, Monet), dér. de morfer «id.» (1623, Sorel, Hist. comique de Francion, éd. E. Roy, t.2, p.86, 20), var. de morfier «id.» (1566 d'apr. Esn.) qui remonte au m. h. all. murfen «ronger» et qui a donné morfiailler «manger ou boire avidement» (1534, Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder, p.44, 94). Cf. FEW t.16, pp.581a-582a. DÉR. Morfal, -ale, adj. et subst.(Personne) qui mange, dévore avec un appétit vorace, insatiable. Synon. glouton, goinfre. (Dict. xxes., Esn. 1966).Eh! les morfals! Ça va pas l'appétit! Si ça continue, moi je me refuse! (B. Blier, Les Valseuses, 1972, p.324 ds Cellard-Rey 1980).− [mɔ
ʀfal]. Cellard-Rey 1980: morfal, morphal. − 1reattest. 1935 (Simonin, J. Bazin, Voilà taxi! p.218); issu, par apocope, de morfaloux (1902 d'apr. Esn.), lui-même dér. de morfaler*. |