| MORDORER, verbe trans. Donner une couleur, des reflets mordorés (à quelque chose), faire paraître (quelque chose) d'un ton, d'une teinte mordorés. L'automne a mordoré les feuilles des arbres. Les clartés obliques du couchant pénétraient dans le bois. Des voiles de pourpre flottaient entre les branches des grands hêtres, mordorant leurs troncs moussus (Moselly,Terres lorr.,1907, p.88).Le soleil matinal atteignait ses flancs abrupts [de la roche], les mordorait de gris roses et changeants (Genevoix,E. Charlebois,1944, p.65).− Emploi pronom. passif. C'est le moment où (...) les alisiers rougissent, les hêtres se mordorent, et les chênes ont des tons couleur de tan (Theuriet,Mariage Gérard,1875, p.192). Prononc.: [mɔ
ʀdɔ
ʀe]. Étymol. et Hist. 1843 (Gautier, Tra los montes, p.197: une énorme montagne [...] mordorée par le soleil). Dér. de mordoré*; dés. -er. |