| MONTICULE, subst. masc. A. − Élévation naturelle de terrain, généralement de faible importance. Sansfin (...) dit à MlleLambert que des malades (...) l'obligeraient à passer deux ou trois jours sans monter au château. Il disait monter parce que le château est situé sur un monticule en face de la mer à un quart de lieue de Carville (Stendhal, Lamiel, Paris, Trianon, 1842, p.270).Là, à gauche, se trouvait un monticule assez élevé, au sommet duquel la lune blanchissait les ruines d'un moulin à vent (Zola, Fortune Rougon, 1871, p.22): 1. Longuement il examina la demeure des Beauchemin. Trapue, massive, et blanchie au lait de chaux, sous son toit noir en déclive douce, elle reposait, avec le fournil collé à elle, sur un monticule, à peine une butte, au coeur d'une touffe de liards.
Guèvremont, Survenant, 1945, p.44. ♦ GÉOMORPHOL. Monticule périglaciaire. Ensemble des protubérances engendrées sous l'effet des alternances de gel ou de dégel (d'apr. Géomorphol. 1979). − P. ext. Proéminence constituée par une accumulation de matières diverses. Vous ne m'avez pas dit non plus qui est-ce qui avait (...) construit cette croix à trois pierres, et élevé ces cinq ou six monticules de gazon que vous ne fauchez pas comme le reste (Lamart., Tailleur pierre, 1851, p.446).Sous un ciel pluvieux, des hommes noirs élèvent un monticule de charbon (J.Bousquet,Trad. du silence, 1936, p.64): 2. Je connais le secret des tombeaux où dorment les vieux rois (...). Près d'eux, dans des bassins de porphyre, des femmes qu'ils ont aimées flottent sur des liquides noirs. Leurs trésors sont rangés dans des salles, par losanges, par monticules, par pyramides...
Flaub., Tentation, 1874, p.196. B. − ANAT. ,,Éminence formée par la partie médiane de la face supérieure du cervelet`` (Littré-Robin 1884). Les lobules du vernis: (...) c) le monticule, divisé lui-même en culmen, antérieur, et déclive, postérieur (G. Gérard, Anat. hum.1912, p.308). REM. Monticuleux, -euse, adj.,hapax. Qui présente un ou plusieurs monticules. Dans des chemins perdus, monticuleux et roux, On les voit se traîner aux abords de leurs trous [les serpents] (Rollinat, Névroses, 1883, p.194). Prononc. et Orth.: [mɔ
̃tikyl]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1488 «petite montagne» (N. Le Huen, Voy. a Jerus., sign. G 4 vods Gdf. Compl.); 2. 1762 «petite élévation de terrain» (Ac.); 3. 1863 «tas de matériaux, d'objets divers» (Flaub., Salammbô, t.1, p.144). Empr. au lat. monticulus, dimin. de mons «montagne». Fréq. abs. littér.: 257. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 363, b) 643; xxes.: a) 381, b) 208. Bbg. Hasselrot 20es. 1972, p.85. |