| MONTGOLFIÈRE, subst. fém. Aérostat utilisant la force ascensionnelle de l'air chaud contenu dans l'enveloppe et dont la chaleur est entretenue par un foyer situé à la partie inférieure de celle-ci. On courait se battre en Amérique, et l'on en revenait colonel, pour assister au triomphe des montgolfières ou aux baquets de Mesmer, et mettre le tout en vaudeville et en chanson (Sainte-Beuve,Portr. littér.,t.1, 1844-64, p.368).La montgolfière fut le premier appareil plus léger que l'air ayant permis à un homme, un Français, de s'envoler en 1783 (Industr. aéron. fr.,1962, p.4).− P. ext. Tout ballon sphérique (v. ballon B 1). En vain Dieudonné prétendit retenir l'attention par ses connaissances relatives aux bateaux à vapeur et au gaz d'éclairage, aux montgolfières (Adam,Enf. Aust.,1902, p.287).Je l'ai montré [Apollinaire] dans la Difficulté d'être, lourd et léger, parfois comme obèse et rempli d'un souffle lumineux, semblable aux montgolfières de notre enfance (Cocteau,Poés. crit. I,1959, p.93). − P. métaph. C'était l'époque où les crinolines, les cages d'acier avaient pris leurs proportions les plus extravagantes, et il me semble qu'elle [sa soeur] émergeait d'une véritable montgolfière de soie blanche (Loti,Prime jeun.,1919, p.34).L'amitié d'un grand homme, c'est une montgolfière. Sublime, il t'étouffe; ou bien tombe, et te casse les reins (Toulet,Almanach,1920, p.83). Prononc. et Orth.: [mɔ
̃gɔlfjε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1782 montgolfiére d'apr. Brunot t.6, p.1301, s. réf.; 1784 (Journ. de Paris, 31 janvier − I, p.133 − ds Proschwitz Beaumarchais, p.346). Du nom des frères Joseph-Michel (1740-1810) et Étienne-Jacques (1745-1799) Montgolfier, inventeurs du premier aérostat en 1783. Cf. dès 1783 le subst. Montgolfier même sens (Linguet, Annales, XI, 20 ds Zastrow, p.121). Fréq. abs. littér.: 13. Bbg. Migl. 1968 [1927], p.187, 334. |