| MONTEUR, -EUSE, subst. A. − Ouvrier, ouvrière qui procède à l'assemblage des diverses pièces constitutives d'un ouvrage ou d'un objet complexe. Monteur à la chaîne; monteur de cordes de piano; monteur électricien, mécanicien; monteur en chauffage central; monteuse en confection, en fleurs artificielles. Anatole entra dans l'atelier comme monteur de presse (Huysmans,Soeurs Vatard,1879, p.48).La machine était en place, les monteurs l'avaient fait marcher à vide (Duhamel,Désert Bièvres,1937, p.113). ♦ En appos. Chef monteur; monteur câbleur, monteur dépanneur de télévision. Il y avait l'âme, le mystère de la fabrication, ce quelque chose que le hasard du martelage ajoute au métal, que le tour de main de l'ouvrier monteur donne aux pièces: la personnalité de la machine, la vie (Zola,Bête hum.,1890, p.115). − Spécialement ♦ CHAUSS. ,,Ouvrier procédant à l'assemblage des différentes pièces constitutives de la chaussure`` (Mét. 1955). ♦ CIN. et AUDIO-VISUEL. Spécialiste du montage. Une maison de films devrait accorder autant d'importance au monteur qu'au metteur en scène (Delluc,Photogénie,1920, p.72 ds Giraud 1956). Rem. Fém. monteuse. Monteuse à la télévision. En effet, fit Francberger, il n'est pas nécessaire d'être tournée comme vous pour faire une monteuse ou une script-girl (Vialar, Tournez, 1956, p.238). ♦ CONSTR. MÉTALLIQUE. Monteur de charpente en fer. ,,Ouvrier qui effectue des assemblages en atelier en vue d'un montage ultérieur sur le chantier`` (Mét. 1955). ♦ ÉLECTR. Monteur de lignes. Ouvrier qui effectue la pose et l'entretien des lignes à haute tension. (Dict. xxes.). ♦ TYPOGR. Ouvrier chargé de l'assemblage des éléments de composition et du montage des clichés (Dict. xxes.). B. − P. anal. Personne qui organise, met en oeuvre, combine quelque chose. Monteur de coups. Il n'est race pire que des monteurs de réputations dans la peinture et l'imagerie; ils tiennent compte de quelques éléments matériels et jamais de l'âme d'une oeuvre (Jammes,Mém.,1921, p.142): 1. Par une de ces ironies que font quelquefois les hasards de la conversation, le piteux monteur de la campagne de 1870 [l'ingénieur Freycinet, ancien ministre de la Guerre] tombe au milieu de paroles qui, tout le temps du dîner, font l'éloge d'Annibal, célèbrent la puissance d'organisation qui permit au Carthaginois de se maintenir vingt ans en Italie...
Goncourt,Journal,1876, p.1132. C. − Personne qui prend place sur le dos d'un animal ou à l'intérieur d'un engin, d'un véhicule, etc.: 2. Quatre femmes sont là (...)
Et la reine des Huns, errant loin de son fleuve,
Et celle des Norrains, hardis monteurs de nefs.
Leconte de Lisle,Poèmes barb.,1878, p.96. Prononc. et Orth.: [mɔ
̃toe:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié du xiies. muntedur «cavalier» (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, p.236 [lat.: ascensor]); 2. a) 1765 «ouvrier qui monte certains ouvrages, appareils, machines» (Encyclop.); b) 1911 cin. (Ciné-J., 18 nov., 59/2 ds Giraud: monteuses); 3. 1820-40 «personne qui prépare, combine» (Ms. Jacquinot ds Larch. Nouv. Suppl. 1889). Dér. de monter*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér.: 15. |