| MONTER, verbe I. − Emploi intrans. A. − [Le suj. désigne un être vivant] 1. Se déplacer dans un mouvement ascendant; s'élever dans un espace sans limites précises. Un oiseau monte dans l'air. Un grand nuage d'oiseaux monte droit, vers l'aigre hauteur de l'air, se saoule de vent pur, retombe, remonte, tourbillonne, crie (Giono, Colline, 1929, p.159): 1. Le premier qui a mis des paroles à de la musique, était un barbare mal organisé qui, ne pouvant élever son âme à la hauteur de la musique, a voulu l'abaisser jusqu'à lui et s'est servi des paroles comme on se sert du plomb pour faire tomber l'alouette qui, joyeuse, monte au ciel en chantant.
Karr, Sous tilleuls, 1832, p.168. ♦ [En parlant d'un oiseau de vol] Monter sur la queue, sur l'aile. ,,S'élever à la verticale, ou s'incliner sur une aile et s'élever par le mouvement de l'autre`` (Lar. Lang. fr.). ♦ Faire monter un oiseau. Le forcer à prendre son envol. Le moment était venu: on tira quelques coups de fusil pour faire monter les hérons puis on décoiffa les faucons, et chacun des cavaliers qui les tenaient les lança (Nerval,Voy. Orient,t.2, 1851, p.109). − [En parlant de l'Ascension du Christ, (des âmes) des morts] Monter au ciel. Gagner le ciel. Toi-même, n'as-tu pas été homme? C'est la douleur qui t'a fait Dieu; c'est un instrument de supplice qui t'a servi à monter au ciel, et qui t'a porté les bras ouverts au sein de ton père glorieux (Musset, Confess. enf. s., 1836, p.371): 2. Le corbillard des riches est avancé
Fils de Saint Louis montez au ciel
La séance est terminée
Tout ce joli monde se retrouvera là-haut
Près du bon Dieu des flics
Dans la cour du grand dépôt
Prévert, Paroles, 1946, p.88. ♦ Expr. fig. Monter au septième ciel. Parvenir au parfait bonheur. Il paraît que l'article du Journal de Genève sur son compte l'a fait monter au septième ciel (Amiel, Journal, 1866, p.266). 2. Se rendre dans un endroit situé plus haut que là où l'on se trouve. Monter à/dans son appartement, sa chambre; monter au cinquième (étage), au grenier, au sommet, au temple. Ces jours-là, Dominique montait à son cabinet (Fromentin, Dominique, 1863, p.27).À l'heure où M. Jérôme prenait sa valériane, Noémi monta chez lui (Mauriac, Baiser Lépreux,1922, p.191). ♦ Monter au Capitole*. Triompher. Donnez-moi un général qui, après avoir vaincu nos ennemis, puisse monter au Capitole, et lever vers les dieux des mains pures et innocentes (Robesp., Discours, Sur la guerre, t.8, 1792, p.147). − Fam. Monter là-haut (à l'étage supérieur); p. pléonasme, monter en haut (chez soi): 3. Le Carso, c'est du roc. Pas de tranchées. Il faut des sacs à terre. Les Autrichiens, eux, avaient préparé des organisations défensives. Et puis c'est plein de cavernes. Pour monter là-haut, les Italiens avaient des petits cheminements abrités de sacs à terre.
Barrès, Cahiers, t.11, 1916, p.169. − Absol. Montez! Faites monter. Elle entra dans le corridor où s'ouvrait la porte du laboratoire. Il y avait contre la muraille une clef étiquetée capharnaüm. − Justin! cria l'apothicaire, qui s'impatientait. − Montons! Et il la suivit (Flaub.,MmeBovary,t.2, 1857, p.169). − Monter avec (un homme, un client) ou, absol., monter. Se rendre dans une chambre pour y faire l'amour, généralement dans les conditions de la prostitution. Ces étrangers (...) se demandent: «Avec lequel des deux hommes va monter la plus jeune des deux femmes?» (Colette, Entrave, 1913, p.39). − Monter + inf. (avec ou sans prép.).Je vis la maison de la soeur du Tasse, et l'escalier par où le malheureux poète, déguisé en pèlerin, monta pour chercher un refuge contre l'égarement de son coeur (Quinet, All. et Ital., 1836, p.213).La mère de Jos-Mari monta chercher pour la visiteuse un pot de confitures de myrtilles (Peyré, Matterhorn, 1939, p.84).− Anne n'est pas là, dis-je. − Monte voir si elle est prête, dit mon père (Sagan, Bonjour tristesse, 1954, p.55). 3. S'élever a) pour se trouver plus haut. Synon. grimper.Monter sur/à un arbre, à l'arbre; monter sur une chaise; monter à/sur une échelle; monter par un escalier. Des enfants, des femmes les accompagnaient, des hommes montaient sur les bancs pour leur crier des souhaits enflammés de victoire (Zola, Débâcle, 1892, p.577).J'arrangerais moi-même les cordons des rideaux qui se cassent, si je n'avais pas des étourdissements quand je monte sur un escabeau (Montherl., Célibataires, 1934, p.808). − Au fig. Monter à l'arbre; faire monter qqn à l'arbre. V. arbre I C. b) pour être à un niveau où l'on est plus ou mieux en vue. Monter sur le billard, sur une table d'opération; monter sur l'échafaud, sur un piédestal, sur les planches, sur le théâtre, sur le trône; monter au pinacle, à la tribune. Il monte sur le pont et fait siffler l'ordre d'assembler tous les matelots (Baudry des Loz., Voy. Louisiane, 1802, p.93): 4. Quoi (...) vous [MgrSibour] montez dévotement en chaire et (...) vous étalez devant de tristes et faibles humains la corruption de leur nature, vous la leur faites toucher du doigt!
Delacroix, Journal, 1854, p.144. c) pour se rendre plus grand. Synon. se dresser, se hausser.Monter sur les pointes. Il vint assister à mon bain; me fit monter sur mes échasses; se disputa avec un des marins, et avec un monsieur grinchu qui disait que, en sortant de l'eau, je l'avais éclaboussé (Gyp,Souv. pte fille,1928, p.219). − Au fig. Monter sur ses ergots. V. ergot A 1 a. 4. HORTIC. [En parlant de végétaux; souvent au passé] Parvenir au stade de la montaison. Ces laitues ont monté, elles ne sont plus bonnes à manger (Agric.1977). − Au fig. Monter en graine. V. graine A 2. 5. Se déplacer pour se trouver dans un endroit stratégique ou à une place décisive pour l'action engagée. Monter à l'abordage; monter en piste; monter à l'assaut; monter aux créneaux; monter au front, en ligne et, absol., monter. Le bataillon commandé par le frère aîné montait à l'assaut presque à l'instant même et à la première décharge des insurgés (Goncourt, Journal, 1894, p.635).C'était du blanc que buvait mon Hector. Pour monter aux tranchées, et il avait pas tort (Aymé, Uranus, 1948, p.264). − SPORTS (tennis). Monter au filet. Maintenez la pression, ne songez qu'au score; c'est le seul recours des faibles de la raquette. Ne montez jamais au filet trop vite; laissez à votre adversaire le temps d'exécuter un lob. Ne courez jamais sur le lob adverse, criez: «Out!» À la rigueur, criez: «Dehors!» (Le Monde, 3 mai 1981, p.1). 6. Prendre place sur (un animal) ou dans (un véhicule). Synon. enfourcher, s'embarquer, s'installer.Monter à bicyclette; monter à cheval, en amazone, à califourchon, en croupe, à cru (absol. monter; au fig. monter sur ses grands chevaux, v. cheval B 4 c); monter en voiture, dans une voiture, sur un bateau, à bord, en avion, dans le train. Le jeune lieutenant, responsable de la vie de son ami, empêche le père de sa maîtresse de se sauver, en le forçant à rentrer dans sa prison au moment où il étoit prêt à monter dans la barque préparée pour le délivrer (Staël, Allemagne, t.3, 1810, p.168).Sur ces entrefaites, un agent de la police arriva, elle tendit ses mains aux menottes, et quand tout fut prêt, elle traversa la foule, monta dans un fiacre, et disparut lentement au milieu des huées et de l'indignation publique (Janin, Âne mort, 1829, p.152).− Pardon, madame. Il la dépassa en s'inclinant, monta dans son auto qui commença à s'enfoncer dans la foule, à contre-courant cette fois (Malraux, Cond. hum., 1933, p.241). Rem. Monter en avion, en voiture, en train, indique que l'on a pris place dans un véhicule, dans un engin en tant que passager, conducteur ou pilote. Monter dans n'implique pas nécessairement une idée de transport. 7. [En parlant de provinciaux se rendant notamment dans la capitale] Aller du sud au nord. En 1905 ou 1906, oui, il n'aurait tenu qu'à lui [Sangnier] de l'attirer et de me retenir comme il fit de tant d'autres; car c'était avant que je ne monte à Paris et j'étais un enfant spirituellement abandonné (Mauriac,Nouv. Bloc-Notes,1961, p.338). 8. [En parlant d'un ensemble de pers., d'une collectivité] Monter à ou, en emploi pronom., se monter à.S'élever au nombre de. Notre troupe montait à vingt-quatre personnes, la leur à plus de cinquante militaires (Sand, Mauprat, 1837, p.63).On recrutait aussi parmi leur jeunesse quelques miliciens pour manier par délégation cette même trique. Les effectifs de la milice se montaient à douze hommes (Céline, Voyage, 1932, p.188). 9. Au fig. a) Accéder à un degré supérieur d'une hiérarchie. Monter en première division; monter dans la classe supérieure. Il montait d'un échelon, il entrait dans cette bourgeoisie exécrée, avec des satisfactions d'intelligence et de bien-être, qu'il ne s'avouait pas (Zola, Germinal, 1885, p.1328).Vous me croyez un peu fou... Oh! je ne me plains pas. Je monte en grade, en somme. D'abord, vous m'aviez pris pour un nigaud (Audiberti, Quoat, 1946, 1ertabl., p.32): 5. Rien ne peut se faire simplement chez les gens qui montent d'un étage social à un autre. Ni madame Birotteau, ni César, ni personne ne pouvait s'introduire sous aucun prétexte au premier étage.
Balzac, C. Birotteau, 1837, p.193. − Absol. Un écrivain qui monte. Un écrivain qui gagne en notoriété. Infra I B 6 b.La jeunesse qui monte, les générations qui montent. Celles qui parviennent à l'âge adulte, qui prennent de l'autorité. Tout ce qui nous est arrivé, au moins que cela serve à cette jeunesse qui monte (Péguy, Argent, 1913, p.1300). b) Monter comme une soupe au lait; faire monter qqn; au passif ou en emploi pronom. être monté ou se monter contre. (Se) mettre en colère. Le fait est qu'il est horriblement monté contre madame la duchesse (Stendhal, Chartreuse, 1839, p.278). c) [Dans un sens moral ou spirituel] Absol. S'élever, progresser. «Là où Dieu vous appelle, il faut monter,» avait dit l'autre. Il était appelé. «Monter ou se perdre!» Il était perdu (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p.122).Pour le Barrès de trente-cinq ans la religion est encore une vieille histoire absurde et qui concerne les nigauds. Mais il changera sur ce point et, en avançant, l'idée qu'il se faisait de l'homme se nuancera aussi (...). À partir d'une certaine heure (la mort de son neveu Charles Demange) Barrès n'a cessé de monter (Mauriac, Mém. intér., 1959, p.132). 10. Surenchérir. a) JEUX DE CARTES. Jouer une carte d'une valeur supérieure à celles qui ont été abattues. En cours de jeu, on est tenu de fournir la couleur demandée, si on en possède; on peut, au choix, monter ou ne pas monter, sauf à l'atout où on est obligé de le faire (Dict. des jeux, Paris, Tchou, 1964, p.41, s.v. belote). b) COMM. (vente aux enchères). Monter sur qqn, loc. fam. Rem. ,,Expression à n'utiliser que si le contexte indique clairement que l'action se situe à l'hôtel Drouot`` (Paris-Match, 31 oct. 1964, p.46 ds Quem. DDL t.20). B. − [Le suj. désigne une chose] 1. Se déplacer dans un mouvement ascendant; s'élever dans l'air ou dans l'espace. Le rideau monte. Le soleil montait sur un ciel pur et couvrait de ses rayons tout le flanc oriental de la montagne (Verne, Île myst., 1874, p.93).L'orage monte de nouveau; il couvre bientôt tout le ciel d'un grand voile menaçant, que les éclairs déchirent en tous sens (Loti, Journal intime, 1878-81, p.91).Au crépuscule, le vent s'apaise, une brume légère monte du sol saturé (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p.159): 6. Barca commença à entendre des moteurs d'avions − à nous? à eux? Tout près de l'endroit où tirait le fusil-mitrailleur, une fusée monta dans le ciel magnifique. Le train blindé cessa de tirer.
Malraux, Espoir, 1937, p.488. − P. anal. ♦ [En parlant de tout ce qui peut affecter nos sens et notre sensibilité: sons, odeurs, sentiments] Et, du comptoir, des tonneaux, de toute la salle, montait une odeur liquoreuse, une fumée d'alcool qui semblait épaissir et griser les poussières volantes du soleil (Zola, Assommoir, 1877, p.404): 7. Lorsque M. le curé, sous les yeux surpris du sacristain Faublas, défit sa chasuble noire et parut se diriger vers la chaire (...) un sourd grondement monta des profondeurs de l'église, qui ressemblait moins à un murmure d'impatience qu'à cette sorte de gémissement arraché au dormeur enseveli dans son rêve.
Bernanos, M. Ouine, 1943, p.1483. ♦ [En parlant de réactions physiologiques, des effets dus à certaines émotions] Les larmes montent aux yeux; la colère monte aux joues. Maria attendait sa venue depuis plusieurs semaines déjà. Une demi-heure plus tôt le bruit de pas au dehors lui avait fait monter le sang aux tempes, et voici pourtant que la présence de celui qu'elle attendait la frappait comme une surprise émouvante (Hémon, M. Chapdelaine, 1916, p.82).L'exaltation montait à la tête, enivrait comme un alcool (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p.232): 8. Heure magique lorsque la première jeunesse monte peu à peu des profondeurs où elle ne reviendra jamais plus, jaillit ainsi qu'une grande fleur vénéneuse à la surface de la conscience, monte au cerveau, comme un poison.
Bernanos, M. Ouine, 1943, p.1409. − Expressions ♦ Fam. Sentir la moutarde (me, lui...) monter au nez. Sentir que l'on va s'emporter. − Il l'aura oublié en chemin de fer... − Ah! Vous ne connaissez pas mon mari, madame. Elle eut un rire bref, offensant, et, d'une voix cinglante: «On le lui a volé.» Louise sentait la moutarde lui monter au nez (Dabit,Hôtel Nord,1929, p.159). ♦ Le vin monte à la tête. Enivrer. Les émanations du gros bleu et des vins de liqueur délicatement nuancés lui montent à la tête (Barbusse, Feu, 1916, p.153). 2. Partir d'un point bas pour aboutir à un point haut. Quatre grandes feuilles, sur la table, témoignent de ma hâte à écrire, non moins que le désordre du manuscrit, où l'écriture monte et descend (Colette, Vagab., 1910, p.278).Le tam-tam (...) gravissait, en se riant, l'étendue sans route qui monte vers les villages bleus (Maran, Batouala, 1921, p.158).Lentement, avec un tas de ruses, nous sommes arrivés à sortir de la foule au milieu d'une rue qui montait vers Montmartre (Beauvoir, Mandarins, 1954, p.188). 3. Gagner en hauteur (en parlant de constructions); croître en hauteur (en parlant de plantes). Monter à telle hauteur. Les vieilles maisons croulent, les maisons neuves montent (Hugo, Misér., t.1, 1862, p.521): 9. Les roses (...) cachaient déjà ses pieds repliés dans l'herbe. Les roses montaient à ses genoux, couvraient sa jupe, la noyaient jusqu'à la taille...
Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p.1338. − P. anal. Recouvrir jusqu'à une certaine hauteur. Des chaussettes qui montent à mi-mollets. Elle aperçut tous les Homais, grands et petits, avec des tabliers qui leur montaient jusqu'au menton et tenant des fourchettes à la main (Flaub., MmeBovary, t.2, 1857, p.93). 4. [En parlant du mouvement ascendant des fluides] Atteindre une hauteur plus élevée, un niveau plus haut. La mer montait et venait à nous (Michelet, Journal, 1831, p.90): 10. ... tout à coup, au mugissement sourd de la réalité qui commençait à lui arriver comme le bruit de la marée montante, il se dressa sur son séant, prêta l'oreille, et promena autour de lui un regard étonné. Le bruit se rapprochait, la marée montait toujours.
Sandeau, Mllede La Seiglière, 1848, p.177. ♦ Monter sur, à la surface de. Venir à la surface de. Il plongea dans la bassine le gros boudin couleur de rouille et des bulles d'air montèrent à la surface de l'eau: «Encore un trou! (...)» (Beauvoir, Mandarins, 1954, p.220). − Au fig. En vous écrivant, j'ai senti la tristesse qui montait sur la gaieté comme l'huile sur l'eau; il faut la laisser tranquille (J. de Maistre, Corresp., 1811, p.64). 5. MUS. Passer du grave à l'aigu. La voix, le ton monte. Lang. cour. [En parlant d'un son, d'un bruit] Augmenter de hauteur, et souvent dans un contexte de colère et de passion. Sa voix était comme montée d'un ton, elle riait d'un rire plus sonore (Bourget, Crime am., 1886, p.218).Ces petites églises où les esprits s'échauffent, ces enceintes où le ton monte, où les valeurs s'exagèrent, ce sont de véritables laboratoires pour les lettres (Valéry, Variété IV, 1938, p.18). 6. Augmenter, croître en quantité, en intensité, en valeur; atteindre telle ou telle valeur. a) [En parlant de ce qui est mesurable] Monter à tel prix; les enchères, les prix montent; le baromètre monte. L'entretien de ses trois arpents montait à deux mille francs (Hamp, Champagne, 1909, p.138): 11. Le temps presse. En marche vers seize ans, en marche vers quinze ans, en marche vers quatorze ans... Ces chiffres montent, jour par jour, semaine par semaine, mois par mois, ils montent contre elle, ainsi que nos têtes et nos épaules.
H. Bazin, Vipère, 1948, p.178. ♦ Emploi pronom. Additionnées, leurs économies se montaient à cent quatre-vingt-huit francs, qu'ils partagèrent (Martin du G., Thib., Cah. gr., 1922, p.629). b) [En parlant de ce qui n'est pas mesurable] La ferveur montait. C'était sans doute une folle imprudence d'aller m'égarer au monde des vivants, moi qui m'étais fait un nid sous les myrtes: tant pis! Je cessai de me défendre contre cette joie qui montait. Oui: ce soir même je répondrais oui (Beauvoir,, Mandarins, 1954p.216). ♦ Son étoile monte. La renommée (de quelqu'un) grandit. Autour de chaque général dont l'étoile monte, le Paysan du Danube [P.-L. Courier] voit se fermer une antichambre (Maurois, Mes songes, 1933, p.95). II. − Emploi trans. A. − [Monter implique une notion d'élévation] 1. Parcourir en s'élevant, grimper, faire l'escalade de. Monter les marches, les degrés d'un escalier; monter un escalier, deux étages, une côte, une pente, une rampe; monter trois cordes à la force du poignet. J'ai monté le Saint-Gothard à une heure du matin, par une lune sublime; j'y ai vu le lever du soleil dans les neiges (Balzac, Lettres Étr., t.1, 1837, p.392).Je montai sans me presser la rue de la Montagne Sainte-Geneviève (Duhamel, Confess. min., 1920, p.147): 12. La diligence de Bordeaux à Paris venait avec rapidité, les voyageurs allaient sans doute en descendre pour monter cette longue côte à pied.
Balzac, Illus. perdues, 1843, p.702. − Monter la garde (v. descendre la garde, s.v. garde1I A 2 d). Se rendre à un poste (à l'origine situé en hauteur) pour garder. Trois sentinelles montaient la garde le long des barbelés pour nous interdire toute communication avec l'extérieur (Ambrière, Gdes vac., 1946, p.295). 2. Prendre place sur le dos d'un animal; utiliser comme monture. Monter un cheval. Le chevaucher. Monter un cheval en course: 13. L'accessoiriste, ex-prix du Conservatoire, jouera sa polonaise de concours, et notre jeune et grave admirateur, se souvenant qu'il était l'an dernier, lieutenant de hussards, montera en haute école le meilleur canasson d'un manège voisin...
Colette, Belles sais., 1945, p.66. − HIPP., emploi abs. Le jockey de galop monte très court et «en triangle», c.-à-d. qu'il maintient son équilibre par trois points d'appui: les étriers, les genoux et les rênes (Chambry,Équitation,1970ds Petiot 1982). − P. anal. Monter un navire. Prendre place dans une embarcation; en partic., être à bord en tant que commandant. [Madame Leseigneur:] − (...) Monsieur de Rouville, mon mari, est mort à Batavia (...). Il montait une frégate de cinquante-six canons (Balzac, Bourse, 1832, p.106).J'aperçus une autre barque (...). L'homme qui la montait unit ses efforts aux nôtres (Maupass., Sur l'eau, 1888, p.91). 3. [En parlant du cheval et d'autres quadrupèdes mâles] Couvrir (la femelle). (Dict. xixeet xxes.). 4. Porter, mettre a) Porter, mettre dans un endroit plus élevé, à plus grande hauteur. Monter le courrier; monter l'eau d'un puits (puiser). Le général n'est pas là?... Non? Je vais en profiter pour voir si on monte mes malles! (Feydeau, Dame Maxim's, 1914, iii, 5, p.59).Elle restait très tard dans sa chambre où on lui montait son petit déjeuner (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p.78): 14. Le départ de Tarascon, le port de Marseille, la traversée, le prince monténégrin, les pirates, tout se brouillait et roulait dans sa tête... Il fallut le monter à sa chambre, le désarmer, le déshabiller... Déjà même on parlait d'envoyer chercher un médecin...
A. Daudet, Tartarin de T., 1872, p.64. ♦ Monter une horloge; vx et p. ext. monter une montre. Remonter le mécanisme d'une horloge, d'une montre. Rodolphe mit les vases dans une armoire; et comme le propriétaire était venu pour monter la pendule arrêtée, le poëte le pria de n'en rien faire (Murger, Scènes vie boh., 1851, p.267). − Monter + inf. (avec ell. du compl. d'obj. dir.).Monter à boire (pour monter qqc. à boire). Jean: Merci!... (À part). Elle me monte à boire, comme l'autre!... Elle était mieux tout à l'heure! (Guitry, Veilleur, 1911, i, p.8). b) Porter, mettre à un niveau plus haut; accroître la valeur, la force, l'intensité, la consistance de quelque chose. Monter les prix, les vitesses; monter en régime: 15. Les petits télégraphistes cherchaient, comme des rats, un trou pour livrer leurs télégrammes aux mareyeurs. Les siens lus, Marie Legagneux monta le prix du lot de dix francs en dix francs et l'enleva à six cents, sur un magnifique coup de gosier du crieur qui ferma un œil pour mieux ouvrir la bouche: − Six cents francs!... C'est ven... du!...
Hamp, Marée, 1908, p.24. ♦ Monter une information. ,,Lui donner une importance plus forte que celle qu'elle aurait normalement méritée`` (Voyenne 1967). Il [un journaliste] m'a dit qu'il espérait que tout irait bien pour moi (...) et il a ajouté: «Vous savez, nous avons monté un peu votre affaire. L'été, c'est la saison creuse pour les journaux. Et il n'y avait que votre affaire et celle du parricide qui vaillent quelque chose» (Camus, Étranger, 1942, p.1184).Monter en épingle. V. épingle B 1 d. − Spécialement ♦ ART CULIN. Monter une mayonnaise; monter des blancs en neige; monter une sauce au beurre. Ajouter un filet de vinaigre ou de jus de citron, un peu de sel et un peu de poivre blanc. Monter la sauce au fouet, en lui ajoutant, d'abord goutte à goutte, puis en filet, la valeur de 3 décilitres d'huile. De temps en temps, pour rompre le corps de la sauce si elle devenait trop épaisse, lui ajouter quelques gouttes de vinaigre (ou de jus de citron) (Lar. mén.1926, s.v. sauce, rubrique mayonnaise, p.1081). ♦ MUS. Monter un instrument de musique. Le mettre à un ton, à un diapason plus haut. (Dict. xixeet xxes.). ♦ PEINT. Monter une couleur. Lui donner une intensité plus vive. (Dict. xixeet xxes.). − Au fig. Monter la tête à qqn, monter qqn. Exciter une personne contre une autre, enflammer l'imagination de quelqu'un. Ce débat, cette résistance m'avaient encore plus exalté, avaient monté ma tête, redoublé mes forces. Rien ne me coûte. Je franchis tous les obstacles (Dusaulx, Voy. Barège, t.1, 1796, p.139). ♦ Emploi pronom. Se monter le cou, la tête ou absol. se monter; fam. se monter le bonnichon, le bourrichon*. S'irriter ou nourrir des illusions. Non!... − cria Chiffon qui se montait peu à peu, − un homme n'a le droit de sentir que le tabac!... (Gyp, Mar. Chiffon, 1894, p.265).Je ne voudrais pas, mon lieutenant, que vous me preniez pour un homme qui se monte la tête (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p.124). ♦ Au passif. Être (très) monté. Être irrité contre ou excité par. Et s'exaltant, très monté par la présence des dames, il appuyait son dire sur des faits (A. Daudet, Tartarin Alpes, 1885, p.228). B. − [Monter implique une notion d'agencement, d'assemblage, de mise au point] 1. Assembler les divers éléments d'un objet en vue de son utilisation. Monter une armoire, une charpente, un échafaudage, une baraque foraine; monter une tente; monter une ligne de pêche; appareil à monter (soi-même). Renaud, qui passe quatorze ans, ne songe qu'à monter et démonter des moteurs (Colette, Mais. Cl., 1922, p.251). ♦ Emploi pronom. passif. Une tente-abri d'un nouveau modèle, se montant et se démontant à la minute (A. Daudet, Tartarin de T., 1872, p.44). − Spécialement ♦ BIJOUT. Monter une pierre, un diamant sur une bague. Enchâsser dans une monture. Faire monter de faux diamants? son mari finirait par s'en apercevoir (Balzac, Fille Ève, 1839, p.173). ♦ CHAUSS. Monter les bouts, monter les emboîtages. ,,Galber tout ou partie de la tige sur la forme en utilisant le prêtant de la peau, et lui donner une fixation provisoire ou définitive`` (Chauss. 1969). ♦ CIN., PHOT. Monter un cliché, une estampe. Mettre dans un cadre, sous verre. Monter un film. Procéder au montage d'un film. Il y aura une certaine stupeur dans les services de l'usine de Vincennes lorsqu'on saura que le «patron» conseille aux metteurs en scène... de «monter» eux-mêmes leurs bandes (Le Temps, 30 juin 1918, p.3, col.1 ds Giraud 1956). ♦ IMPR. Monter une page. Mettre en place les éléments qui composent une page d'imprimerie. (Dict. xixeet xxes.). ♦ MUS. Monter un instrument à cordes (guitare, harpe, violon, etc.). Le garnir de ses cordes (Dict. xixeet xxes.). Qui pourra adresser assez de cantiques à l'olive? N'est-ce pas d'elle que vient l'huile de joie dont l'élu saint a été oint par prédilection? Olive, Olive, monte tes instruments à dix cordes, fais-nous entendre ta voix bienfaisante (Saint-Martin,Homme désir,1790, p.208). ♦ THÉÂTRE. Monter une pièce de théâtre. En préparer la représentation, la porter à la scène. Il choisissait fort bien ses pièces (...) il avait déjà monté, entre autres ouvrages qu'on n'avait pas vus ailleurs, l'Alchimiste de Ben Jonson, le premier Faust de Goethe (A. France, Vie fleur, 1922, p.548). ♦ TISS. Monter un métier. Disposer la chaîne sur le métier. Autour d'elle tout disait ses grâces, ses jeux, ses talents (...); un métier à broder où était montée une étoffe de satin (A. France, Dieux ont soif, 1912, p.102). ♦ SC. EXP. Monter une expérience, une manipulation; au fig. monter une manip. 2. Au fig. Organiser, mettre en oeuvre, combiner. Monter une affaire, une entreprise, une expédition; monter un complot, un coup. Il n'apportait rien. Elle recevait sept cent mille francs de dot. Il les utilisa (...) à monter une fabrique de limonade (Van der Meersch,Invas. 14,1935, p.308). − Expr. fam. ♦ Monter le cou(p) à qqn. Abuser quelqu'un (v. monter un bateau, s.v. bateau2). Vous savez maintenant qu'elle est une menteuse, et ne vous laissez pas «monter le coup» par elle (Verlaine, Corresp., 1894, p.231). ♦ Monter qqc. de toutes pièces. Inventer complètement sans aucun rapport avec la réalité. Synon. forger.Le monde moderne est inventé, a été inventé, monté, de toutes pièces, par les juifs sur nous et contre nous (Péguy, Notre jeun., 1910, p.180). C. − [Monter implique une notion d'équipement] Pourvoir de tout le nécessaire. Le père Grandet pensait alors à se marier, et voulait déjà monter son ménage. Il avisa cette fille rebutée de porte en porte (Balzac, E. Grandet, 1834, p.30).La grosse affaire fut de monter la maison (Zola, Nana, 1880, p.1349). ♦ Monter un cavalier. Fournir monture et équipement. (Dict. xixeet xxes.). − Emploi pronom. Se monter en linge, en livres, etc.; absol. se monter. Les surveillants généraux, qui se montent des bibliothèques avec les romans confisqués aux élèves, vous donneront à entendre que, pour commencer à avoir du talent, un auteur doit être mort depuis soixante-quinze ans (Larbaud, F. Marquez, 1911, p.148). Rem. gén. 1. Région. ou sens vieilli. Faire des tas de/avec. Un homme et une jeune femme montaient les regains sur les deux tapis verts qui encadraient l'allée (La Varende, Cavalier seul, 1956, p.15). 2. Aux temps comp. empl. transitivement, monter se conjugue avec avoir; empl. intransitivement, monter traduisant un mouvement se conjugue avec être, traduisant le résultat d'un mouvement, il se conjugue avec avoir: je suis monté dans ma chambre; cette salade a monté; le fleuve a monté. Prononc. et Orth.: [mɔ
̃te], (il) monte [mɔ
̃:t]. Att. ds Ac. 1694. Étymol. et Hist. I. Intrans. A. Le suj. désigne un animé 1. a) fin du xes. «se déplacer dans un mouvement de bas en haut, se transporter vers un lieu plus haut que celui où l'on était, s'y placer» (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 465); 1694 montant «ascension verticale du faucon» (Ac.); b) 1680 monter à l'assaut (Rich., s.v. assaut); c) 1949 «aller du sud vers le nord» (Montherl., Demain, I, 1, p.706: monter à Paris); 2. a) fin du xes. «se placer sur le dos d'un animal» (Passion, 26); ca 1100 absol. (Roland, éd. J. Bédier, 92); 1538 monter à cheval (Est. d'apr. FEW t.6, 3, p.113a); b) 1690 «prendre place dans ou sur un véhicule» (Fur.); 3. ca 1140 «progresser, accéder à un degré supérieur d'une hiérarchie, avancer dans l'échelle sociale» (Geffrei Gaimar, Histoire des Anglais, éd. A. Bell, 2285); 4. a) 1174 monter en ire «se mettre en colère» (Guernes de Pont-Ste-Maxence, S. Thomas, 1496 ds T.-L.); 1695 montant «charme, entrain, piquant» (Regnard, Le Bal, 4 ds Littré); de nouv. 1844 (Sainte-Beuve, Portr. femmes, p.260); b) 1866 faire monter qqn «provoquer la colère de quelqu'un» (Delvau); 5. 1963 «jouer une carte supérieure à celles qui ont été antérieurement mises dans le même pli» (Lar. encyclop.). B. Le suj. désigne un inanimé 1. a) ca 1100 «augmenter, atteindre un degré plus élevé (en parlant de ce qui n'est pas mesurable)» (Roland, 228); 1694 montant «goût relevé, saveur piquante» (Ac.); b) 1690 «croître en quantité, en intensité (en parlant de ce qui est mesurable)» (Fur.: le bled monte, il encherit); 2. a) ca 1155 «atteindre un niveau plus élevé (en parlant de liquides, etc.)» (Wace, Brut, 9558 ds T.-L.); av. 1188 montant «mouvement de bas en haut (de la mer)» (Partonopeus de Blois, éd. J. Gildea, 7617); 1296 «pièce verticale dans une construction, une charpente» (doc., Tournai ds Gdf. Compl.); b) 1178 monter en la teste «enivrer (en parlant du vin)» (Renart, éd. E. Martin, XIV, 338); 1668 monter à la tête «id.» (Molière, L'Avare, III, 1); c) ca 1200 «affecter la partie supérieure du corps (en parlant de réactions organiques, d'émotions)» (Mort Garin, 230 ds T.-L.); d) ca 1265 «s'élever dans les airs, être porté à une certaine hauteur» (Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, p.89); e) 1553 «croître en hauteur (en parlant d'une plante)» (Bible, s.l., impr. Jean Gerard, Exode 9g d'apr. FEW t.6, 3, p.106b); f) 1689 «se propager vers le haut (en parlant de sons, d'odeurs)» (Racine, Esther, I, 1); g) 1690 «être en pente, s'étendre d'un point bas vers un point haut» (Fur.); h) 1690 «atteindre telle ou telle hauteur (en parlant d'une robe)» (ibid.); 1800 montante «culotte» (P. Leclair, Hist. brig. et assass. Orgères, p.130); 1835 montant «pantalon» (Raspail ds Le Réformateur, 20 sept., p.2); 1836 montante «échelle» (Vidocq, Voleurs, t.1, p.275); 3. ca 1155 mus. «passer du grave à l'aigu» (Wace, Brut, 10423 ds T.-L.); 4. 1255-71 «s'élever à un certain chiffre, au total de» (Rutebeuf, Vie Ste Elisabeth, 654 ds
Œuvres compl., éd. E. Faral et J. Bastin, t.2, p.121); 1675 montant «chiffre auquel s'élève un compte» (Savary, Le Parfait négociant, 1, 312 d'apr. FEW t.6, 3, p.114a). II. Trans. 1. ca 1140 «parcourir de bas en haut, gravir (ce qui est en pente)» (Pèlerinage Charlemagne, éd. G. Favati, 133); 2. a) ca 1150 au fig. (Charroi Nîmes, éd. D. McMillan, 648: la loi Dieu essaucier et monter); b) 1170 «mettre (un instrument de musique) un ton plus haut» (Horn, 2811 ds T.-L.); c) 1174 monter qqn «accroître la valeur (de quelqu'un)» (Guernes de Pont-Ste-Maxence, S. Thomas, 2963, ibid.); d) 1588 monter qqc. «id. (de quelque chose)» (Montaigne, Essais, III, 5, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p.871); e) 1690 monter une couleur (Fur.); 3. a) ca 1155 «faire monter quelqu'un à cheval» (Wace, op. cit., 7063 ds T.-L.); b) ca 1230 «mettre, placer quelque chose à une plus grande hauteur» (Eustache le Moine, 155, ibid.: Et li hom[me] lor braies monterent); de nouv. 1690 (Fur.); c) 1690 «transporter quelque chose dans un endroit plus élevé» (ibid.); d) 1926 monter une sauce (Lar. mén., s.v. sauce, p.1081a); 4. a) 1174-78 (Étienne de Fougères, Manières, éd. R. A. Lodge, 840: sa fame ou sa file li monte); b) 1763 «couvrir (la femelle), chez les quadrupèdes» (Buffon, Hist. nat. des quadrupèdes, t.7, p.243 ds Littré); 5. a) ca 1185 «utiliser comme monture (un animal)» (Hue de Rotelande, Ipomédon, éd. A. J. Holden, 3564); b) 1680 monter un navire «servir comme marin sur (un navire)» (Rich.); 6. a) ca 1223 (bien, mal) monté «pourvu d'une (bonne, mauvaise) monture» (Gautier de Coinci, éd. V. F. Koenig, II Mir 19, 365); b) ca 1400 monter qqn «pourvoir quelqu'un des choses nécessaires» (Quinze joies de mariage, XI, 12, éd. J. Rychner, p.82); c) 1671 «pourvoir (un cavalier) d'une monture et de son équipement» (Pomey); 7. a) 1306 monter une arbalestre «tendre le ressort (d'une arbalète)» (Joinville, S. Louis, éd. N. L. Corbett, § 377); b) 1690 monter une montre (Fur.); 8. a) 1576 «assembler, ajuster les différentes parties (de quelque chose), pour permettre de l'utiliser» (P. de Brach, Poem., fo99 vods Gdf. Compl.); b) 1718 «enchâsser (une pierre précieuse) dans une monture» (Ac.); c) 1798 monter une pièce de théâtre (ibid.); d) 1802 «organiser, mettre sur pied, combiner» (Henrion, Les Amours de la Halle, 21 ds Quem. DDL t.19); 9. a) 1608 se monter de parole «s'emporter» (M. Régnier, Satire VIII, 214 ds
Œuvres compl., éd. G. Raibaud, p.89); b) 1796 monter la tête à qqn (Dusaulx, loc. cit.); c) 1798 être monté «être mal disposé, irrité» (Ac.). Du b. lat. *montare, dér. de mons, montis (v. mont). Fréq. abs. littér.: 18671. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 19764, b) 33063; xxes.: a) 32428, b) 25321. Bbg. Quem. DDL t.9. _ Sandmann (M.). Monter à cheval... Rom. Jahrb. 1962, t.13, pp.20-30. _ VlădutA-CunitAă
(A.). Rem. sur qq. verbes de mouvement causatifs en roum. et fr. B. de la Soc. roum. de ling. et fr. 1974, t.10, pp.15-22. |