| MONT-DE-PIÉTÉ, subst. masc. Établissement de bienfaisance et d'intérêt publique, où l'on prête temporairement, sur gages, de l'argent à des indigents. Synon. (caisse de) crédit municipal (v. crédit B 1), (chez) ma tante* (pop.).Aller au mont-de-piété; déposer, rechercher qqc. au mont-de-piété; reconnaissance du mont-de-piété. Dès que le prix de vente des nantissements a été versé par l'adjudicataire, le mont-de-piété exerce son privilège de créancier gagiste en se remboursant sur le prix de l'adjudication des sommes qui lui sont dues, en capital intérêts et droits (Dumont,Organ. monts-de-piété, 1905, p.46):. ... je voulais te déshonorer... Eh bien! Il y avait peut-être bien un peu de cela... − Tais-toi!... Tu as donc juré... Tu es folle!... Tais-toi! − Attends donc!... J'ai dit aussi que tu avais mis tous mes bijoux au mont-de-piété...
Goncourt,Ch. Demailly, 1860, p.340. REM. Petit mont, subst. masc.,,Commissionnaire du Mont-de-Piété`` (France 1907). Prononc. et Orth.: [mɔ
̃ḓpjete]. Ac. 1694-1798, sans trait d'union; dep. 1835, avec trait d'union. Plur. des monts-de-piété. Étymol. et Hist. 1576 à propos de l'Italie (J. Bodin, Republ., VI, 2 ds Hug.); 1611 en gén. (Cotgr.). Empr. à l'ital. monte di pietà, proprement «mont de piété» (v. ces mots), att. au sens d'«institution charitable qui prête de l'argent gratuitement ou à des taux modiques, moyennant un gage de peu de valeur» dep. le xves. (monte della pietà d'apr. DEI; cf. début du xvies., l'Arétin ds Batt.); monte a désigné un établissement autonome qui gérait la dette publique d'une commune ou d'un État (déjà en 1348-63, M. Villani, ibid.), puis un établissement public exerçant des fonctions bancaires (cf. doc. florentin de 1470, ibid.). Pour l'histoire de l'institution en Europe et particulièrement en France, v. aussi Kuhn, pp.121-122, Brunot t.6, pp.187-188, et FEW t.6, 3, p.92 et 94, notes 70 et 71. Fréq. abs. littér.: 151. Bbg. Hope 1971, p.211. _ Kohlm. 1901, p.23. _ Wind 1928, p.91, 148. |