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MONSTRUOSITÉ, subst. fém.
A. − Grave anomalie produisant chez les individus qui en sont affectés une conformation vicieuse, apparente à l'extérieur. Monstruosité accidentelle, héréditaire. Toutes les causes de monstruosité exercent (...) leur action obligatoirement avant la fin du troisième mois (Lar.Méd. t.2 1972).Les monstruosités organiques, après avoir été une pure curiosité pour l'érudit, rentrent aujourd'hui dans le cadre des systématisations scientifiques (Ruyer, Esq. philos. struct., 1930, p.326):
1. Ses os ressortaient sous la peau écailleuse et noire qu'ils trouaient par place; au bout de ses bras desséchés s'agitaient des mains longues, dont les doigts racornis et garnis d'ongles tout blancs avaient la forme d'une griffe de gypaëte; de temps en temps, il poussait un son plaintif (...). De semblables monstruosités sont rares en Égypte où la race est généralement belle et solide... Du Camp, Nil, 1854, p.41.
P. méton. Partie d'un individu affectée de cette anomalie. C'est une monstruosité que la tête de ce malheureux enfant (Ac.1935).
P. anal. Production animale ou végétale qui présente une anomalie dans sa conformation (d'apr. Littré). La vraie botanique ne s'occupe pas des anomalies et des monstruosités (Gide, Isabelle, 1911, p.651).
B. − Au fig.
1. Caractère de ce qui est monstrueux. La monstruosité d'un geste. Le besoin instinctif qui fait le silence sur la monstruosité des grandes débauches et des grands crimes (Zola,Germinal,1885, p.1542).V. monstrueux C 2.
2. P. méton. Ce qui est contraire aux normes habituelles.
a) Acte, comportement ou fait qui suscite la réprobation, l'indignation. Jamais les sentiments coupables, les théories subversives, les monstruosités anti-sociales n'ont trouvé autant de chantres (Zola,E. Rougon, 1876, p.284).Le mariage sans divorce, le mariage chrétien, est, pour l'homme une monstruosité. La contre-nature même (Montherl., Démon bien, 1937, p.1234):
2. ... que ces geôliers fissent réagir leur fonction jusque sur leur souverain même, c'est ce qui nous semblait n'avoir pas de nom (...); c'était une véritable monstruosité dans nos moeurs européennes. Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.427.
b) Chose qui choque la raison, le goût, les bienséances. Commettre, dire des monstruosités. Barcelone (...) a voulu, par dérision, avoir l'église la plus laide du monde: cette monstruosité ahurissante est (...) édifiée par souscription publique (Montherl., Pte Inf. Castille, 1929, p.624).Aucun phénoménologue, revivant l'invitation que fait Supervielle aux montagnes d'entrer par la fenêtre, n'y verra une monstruosité sexuelle (Bachelard, Poét. espace, 1957, p.75):
3. ... dès qu'il traite d'alcoolisme, de vertu, de dépopulation, de criminalité, etc., il ne profère que des monstruosités, et montre qu'il n'a jamais connu la vie qu'à travers les livres. Gide, Journal, 1907, p.256.
Prononc. et Orth.: [mɔ ̃stʀyozite]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1488 [éd. 1491] «anomalie dans la formation du corps humain» (La Mer des Histoires, I, 34 B, d'apr. H. Vaganay ds Rom. Forsch. t.32, p.107); 2. 1554 «caractère de ce qui est monstrueux» (Don Florès de Grece, fol. 153 rods Gdf. Compl.); 1575 monstruosité [de la baleine] (Thevet, Cosmogr., XXIII, 5 ds Hug.); 3. 1762 fig. «caractère de ce qui est monstrueux; chose monstrueuse» (Ac.). Dér. de monstrueux* d'apr. la forme lat.; suff. -(i)té*; cf. le lat. médiév. monstruositas «monstre logique; absurdité» (xiies. Jean de Salisbury ds Blaise Latin. med. Aev.), «chose monstrueuse» fig. (ca 1200 Alain de Lille ds Nov. Gloss. s.v.). Fréq. abs. littér.: 181. Bbg. Gohin 1903, p.297.