| MONSTRUEUSEMENT, adv. A. − De façon monstrueuse. Monstrueusement gros. Elle aimait beaucoup son amie, mais elle la trouvait monstrueusement laide (Gyp, Raté, 1891, p.200).V. monstrueux A, B. − P. métaph. Épouvantable langue crapaude [l'argot] qui va, vient, sautèle, rampe, bave, et se meut monstrueusement dans cette immense brume grise faite de pluie, de faim, de vice, de mensonge, d'injustice (Hugo, Misér., t.2, 1862, p.193). B. − D'une manière excessive, qui s'écarte des normes habituelles ou qui est contraire à la raison, la morale, la bienséance. Synon. abominablement, prodigieusement.Un être monstrueusement égoïste; une fortune monstrueusement colossale. Ces bizarres contrastes qui font de l'Allemagne un pays monstrueusement diversifié (Michelet, Introd. Hist. univ., 1831, p.430).Les chapeaux féminins monstrueusement chargés de soies, de fleurs, de plumes (Adam, Enf. Aust., 1902, p.478).«Révolution» dans l'Yonne. Quelques merdeux agitent ce département où on ne cesse de hurler monstrueusement, à la ville et à la campagne: «À bas la patrie!» (Bloy, Journal, 1906, p.296).V. monstrueux C: . L'humanité peut se mettre à faire autre chose que ce pour quoi elle semble faite par nature, elle peut se consacrer monstrueusement au plaisir, à l'opium ou à la science pure.
Ruyer, Esq. philos. struct., 1930, p.350. Prononc. et Orth.: [mɔ
̃stʀyøzmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 2emoitié xives. «à la manière d'un monstre» (Légende dorée, Maz. 1333, fol. 256 d ds Gdf.); 2. 1512 «prodigieusement, extrêmement» (Amyot, Contre Colotes, 29 ds Hug.: il exprimoit ses conceptions monstrueusement bien). Dér. de monstrueux*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.: 73. |