| MONARCHIQUE, adj. Relatif à la monarchie. A. − Propre à la monarchie; qui appartient à une monarchie, à un monarque. Gouvernement, régime monarchique. On me connaît des maximes républicaines, et plusieurs de mes amis sont revêtus de décorations monarchiques (Chamfort,Max. et pens.,1794, p.58): 1. D'après ces vues on composera avec les principes, les habitudes, les opinions et les intérêts nés de la Révolution, en tendant à les modifier peu à peu (...) de manière à les rapprocher avec le temps des anciennes habitudes monarchiques d'ordre et d'obéissance à l'autorité.
Maine de Biran,Journal,1817, p.79. SYNT. Autorité, ordre, pouvoir, principe, système monarchique; centralisation, constitution, restauration monarchique; institutions monarchiques. − Emploi subst., vieilli. Le monarchique, p. ell. de gouvernement. Quel gouvernement les philosophes légistes d'Athènes exaltèrent-ils dans leurs écrits comme le meilleur? Le monarchique (Chateaubr.,Essai Révol.,t.2, 1797, p.280). − En partic., rare. [En parlant d'une collectivité, d'un corps soc.] Qui possède ce type de régime politique. État, pays monarchique; l'Europe monarchique. C'était [les Macédoniens] un peuple à part, un peuple monarchique, ayant un dialecte à lui (J. de Maistre, Pape,1819, p.348). ♦ P. anal. Je ne comprends rien à ces bêtes monarchiques [les abeilles] (Valéry,Corresp.[avec Gide], 1902, p.390). B. − Souvent plais. ou péj. Qui présente certaines caractéristiques (système, manière d'être, de faire) propres à ce régime, aux hommes de ce régime. La République une et indivisible (...) rien n'est aussi monarchique, et aussi royal, et aussi ancienne France que cette formule (Péguy,Argent,1913, p.1249): 2. Une dame dit à un Ultra qui blâmait le discours de monsieur Pasquier comme continuant le système de Decazes: − Oui, mais il a des mollets bien monarchiques.
Balzac,Illus. perdues,1839, p.351. C. − [En parlant d'une pers., d'un groupe de pers.] Qui est favorable à ce régime, qui en est partisan. Parti monarchique. Le haineux libéral devint monarchique in petto (Balzac,Illus. perdues,1837, p.65).L'anéantissement de la Droite monarchique a été pour les chefs du parti républicain un malheur irréparable (A. France,Lys rouge,1894, p.337). − [P. méton. du subst.] Esprit, loyalisme monarchique; idées, opinions, sentiments monarchiques. Tout en lui m'était ennemi: son caractère hautain, ses convictions monarchiques, son mépris de la foule (Vercors,Silence mer,1942, p.11). REM. 1. Monarchico-républicain, -aine, adj.Qui est à la fois monarchique et républicain. Les secrètes pensées des grands hommes d'État qui prospèrent de la présente salade monarchico-républicaine (Clemenceau,Iniquité,1899, p.331). 2. Monarchiquement, adv.D'une manière monarchique; d'un point de vue monarchique. Si les Français ont du plaisir à être menés monarchiquement et tambour battant, pourquoi les déranger? (Stendhal,L. Leuwen,t.1, 1835, p.10).Envisagée monarchiquement, la carrière de Louis XIV a ses grandes divisions marquées par les traités de paix (Sainte-Beuve,Port-Royal,t.3, 1848, p.196). Prononc. et Orth.: [mɔnaʀ
ʃik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1372-74 adj. (Oresme, Politiques, éd. A. D. Menut, p.315, fo273 vo). Empr. au gr.
μ
ο
ν
α
ρ
χ
ι
κ
ο
́
ς «qui concerne le pouvoir d'un seul», «partisan de la monarchie», dér. de μ
ο
́
ν
α
ρ
χ
ο
ς, v. monarque; cf. le lat. médiév. monarchicus de même sens (1013 ds Nov. gloss.). Fréq. abs. littér.: 408. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1250, b) 412; xxes.: a)360, b) 229. Bbg. Quem. DDL t.15. _ Vardar Soc. pol. 1973 [1970], pp.269-270. |