| MOLLEMENT, adv. D'une manière molle. A. − Avec lenteur, avec douceur. 1. [Dans le comportement ou l'attitude d'une pers.] Être couché, assis mollement. Elle se refourra dans le lit chaud, mollement, avec une paresse de chatte frileuse (Zola, Nana, 1880, p.1125).Et la foule lente passait mollement devant les baraques à la façon d'une pâte qui coule (Maupass., Contes et nouv., t.1, Père Amable, 1886, p.230): 1. «Pourvu que Paule ne soit pas encore rentrée!» se disait-elle le lendemain matin, tout en pédalant mollement à travers une forêt dont l'ombre mince atténuait à peine les fureurs du ciel.
Beauvoir, Mandarins, 1954, p.226. 2. [Dans le mouvement d'une chose] Des barques de pêche se balançaient mollement, et plus loin une grande carène gisait, à moitié recouverte par le flot (Psichari, Voy. centur., 1914, p.137).Ce n'est rien qu'un berceau de sable fin, mais si profond, si doux, si mollement creusé pour le flanc (Colette, Pays. et portr., 1954, p.101). − En partic., dans le domaine des sens. Une nuance d'aigue-marine d'une délicatesse inouïe teignait mollement toute la caverne (Hugo, Travaill. mer, 1866, p.280). B. − Faiblement, sans énergie ni détermination. Il le repoussa par deux fois, mais, dit-on, un peu mollement (Michelet, Hist. romaine, t.2, 1831, p.282).La comtesse se défend mollement, parle du péril pour une femme de publier un livre (Goncourt, Journal, 1894, p.597): 2. − Mais, madame, je vous ai prévenue qu'il ne fallait pas compter sur les gendarmes. − Vous me l'avez mal dit; vous me l'avez dit mollement, lourdement, flegmatiquement. Est-ce que je pouvais vous croire?
About, Roi mont., 1857, p.173. C. − Vieilli. En évitant tout effort et toute contrainte; en recherchant les agréments, le confort. Vivre mollement (Ac.). Prononc. et Orth.: [mɔlmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1175-80 «faiblement, sans vigueur, sans y mettre son énergie» (Renart, éd. M. Roques, IIIb, 4883); 2. fin xiies. «dans la douceur, confortablement» (Sermons St Grégoire sur Ezéchiel, 100, 18 ds T.-L.). Dér. de mou, molle*; suff. -(e)ment2*. Fréq. abs. littér.: 605. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 897, b) 992; xxes.: a) 735, b)833. |