| MOLLASSE1, adj. A. − [En parlant d'une chose] Flasque, plus mou qu'il ne devrait être. Cet organe accessoire est formé d'une peau molasse, ridée, fort extensible, entièrement dépourvue de poils (Cuvier, Anat. comp., t.5, 1805, p.125).Je t'écraserai entre les os de mes doigts, comme un morceau de matière mollasse (Lautréam., Chants Maldoror, 1869, p.313). B. − Au fig., fam. [En parlant d'une pers.] Nonchalant, apathique, qui manque de vigueur, de caractère. Vous n'imaginez pas combien cette grande bringue est mollasse, docteur! Pour moi, qui ai toujours eu du vif-argent dans les veines, c'est horripilant! (Martin du G., Thib., Consult., 1938, p.1079). − Emploi subst. Ah! quel mollasse tu es! s'écria Félicité avec colère. C'est toi qui as eu l'idée, et voilà que tu recules! (Zola, Fortune Rougon, 1871, p.281). REM. 1. Mollassement, adv.De manière mollasse. Les soldats clairs, casqués de cuivre, Ne sachant plus où sont les droits, où sont les torts. Las d'obéir, chargent, mollassement, Le peuple énorme et véhément (Verhaeren, Villes tentac., 1895, p.177). 2. Mollassité, subst. fém.Caractère de ce (celui, celle) qui est mollasse. Un diable vert, avec un bec de corbeau et des mamelles d'une mollassité dégoûtante (Flaub., Champs et grèves, 1848, p.277). Prononc. et Orth.: [mɔlas]. Ac. 1694 et 1718: molasse; dep. 1740: mollasse; supra Cuvier: mollasse. Étymol. et Hist. 1. 1551 «mou, inconsistant» (Du Parc Champenois, Trad. L'Hébreu, Philosophie d'amour, in fine ds Quem. DDL t.7); 2. a) 1559 «qui manifeste de la mollesse, un manque d'énergie et de vivacité» (Amyot, Vies, Alcibiade, 2 ds Gdf. Compl.); b) 1866 subst. fém. (Delvau); 1869 subst. masc. (Flaub., Éduc. sent., t.2, p.144). Dér. de mou, mol, molle*; suff. -asse (v. -ace). L'hyp. d'un empr. à l'ital. mollaccio ne s'impose pas. DÉR. 1. Mollasserie, subst. fém.Synon. de mollassité (supra rem.).L'absence de caractère, les petitesses de l'esprit, les mollasseries du coeur (Barb. d'Aurev., Memor. 2, 1838, p.304).Cette image rend assez drolatiquement son jeune bedonnement, sa graisse, sa mollasserie des chairs (Goncourt, Journal, 1896, p.919).− [mɔlasʀi]. − 1reattest. 1838 (Barb. d'Aurev., loc. cit.); de mollasse1, suff. -erie*. 2. Mollasson, -onne, adj. et subst.,fam. (Celui, celle) qui manque d'énergie, qui est dépourvu(e) de volonté, de caractère. Vous me croyez faible? Vous me prenez pour un mollasson! (Pagnol, Fanny, 1932, I, 1ertabl., 9, p.36).Il regarde avec dégoût ce gros mollasson qui s'obstine à vivre, qui vivra sous tous les régimes (Sartre, Mort ds âme, 1949, p.198).− [mɔlasɔ
̃], fém. [-ɔn]. − 1reattest. 1880 (L. Hennique, Soir Médan, Affaire Gd 7, p.225); de mollasse1, suff. -on1*. BBG. − Quem. DDL t.16. |