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MOKA, subst. masc.
A. − (Café) moka. Variété de café de qualité supérieure, très parfumé, récolté autrefois exclusivement en Arabie méridionale. J'ai torréfié avec soin une livre de bon moka (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p.109).Je t'envoie (...) quelques livres de véritable café moka. Acheté par moi-même de la caravane de Bagdad avant son entrée à Damas, et par conséquent aussi pur que sur sa tige à Moka (Lamart., Corresp., 1833, p.363).
− P. méton. Boisson obtenue à partir des grains torréfiés et moulus de ce café et, p. ext., de tout café de qualité supérieure. Cuiller à moka. Une tasse de vrai moka fait à la Dubelloy, dont la méthode commençait à se propager (Brillat-Sav., op.cit., p.179).Le soir, après dîner, avec ma chère femme, je prenais mon café, pur moka, vrai dictame (Ponchon, Muse cabaret, 1920, p.269).Le moka fumait dans les tasses à filet d'or (Pourrat, Gaspard, 1925, p.31).
♦ Crème de moka. Liqueur à base de moka. (Dict. xixeet xxes.).
B. − PÂTISS. Gâteau composé de couches alternées de génoise et de crème au beurre parfumée au café et parfois au chocolat. Moka au café, au chocolat. Des dames bien vêtues mangeaient délicatement, sur une soucoupe, le petit doigt en l'air, des mokas et des tartes (Huysmans, Soeurs Vatard, 1879, p.290):
. Le maître d'hôtel proposa des desserts: − Nous avons ce soir de la pâtisserie: des éclairs, des mokas, des choux à la crème, comme avant la guerre... − C'est cela, dit Caracalla, apportez des pâtisseries. − Combien de gâteaux? Vailland, Drôle de jeu, 1945, p.57.
Prononc. et Orth.: [mɔka]. Ac. 1762: moca; dep.1798: moka. Au plur. des mokas. Étymol. et Hist. 1. [1720 (J. et mém. de Mathieu Marais, éd. de Lescure, t.1, p.408 ds Fonds Barbier: 1500 balles de café venant de Moka)] 1751 caffé de Moka (Encyclop. t. 2, p.206, s.v. Berbice); 1762 du café de Moca, du moca (Ac.); 1767 du Moka (Voltaire, Le Dîner du comte de Boulainvilliers, p.1247); 2. 1823 crème Moka (La Nacelle, no188, 10 juin, 4 ds Quem. DDL t. 22); 1852 crème de Moka (La Châtre, ibid.); 3. 1879 pâtiss. (Huysmans, loc. cit.). Tiré de Moka (ar. al-MuFhā ), nom d'un port du Yémen d'où était exporté le café d'Arabie. Fréq. abs. littér.: 38.