| MOITIR, verbe A. − Emploi trans. Rendre moite. (Dict. xixeet xxes.). − GRAV. ,,Vieux mot expressif dont on se sert encore chez les cartiers et les taille-douciers pour désigner le trempage d'un papier dans l'eau avant une impression notamment de taille-douce`` (Chautard 1937). Moitir le papier. B. − Emploi intrans., rare. Devenir moite. Les membres déjetés, les mâchoires pendantes, le visage plein de trous d'ombre et la peau du ventre, du dos ou de la poitrine en train de moitir dans des flaques de nu, ils [les camarades qui dorment dans l'abri blindé] ont l'air de demi-matérialisations avortées, d'un grouillement d'êtres (Cendrars,Dan Yack, Confess. Dan Yack, 1929, p.282). Prononc.: [mwati:ʀ], (il) moitit [mwati]. Étymol. et Hist. [Ca 1165 intrans. «devenir humide, moite, se faner» erbes mestïes (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 13844; v. FEW t.6, 3, p.184b, note 4)] ca 1265 intrans. «devenir moite, s'humecter» (Brunet Latin, Trésor, I, 102, éd. F. J. Carmody, p. 85: Li airs ki est chaus et moistes [...] fait quire et moistir la viande); 2emoitié xiiies. trans. «rendre humide (en parlant de la rosée)» (Philippe de Beaumanoir, Chansons, III, 2, éd. A. Jeanroy ds Romania t. 26, 1897, p. 526). Dér. de moite*; dés. -ir. |