| MIXITÉ, subst. fém. A. − État, caractère de ce qui est mixte (v. ce mot B 2), mélange des sexes. La mixité des compartiments ne pose pas de problème moral, sauf vis-à-vis de la clientèle féminine nord-africaine (Defert, Pol. tour. Fr.,1960, p.70). − En partic. Mixité (scolaire). État (issu d'une disposition légale promulguée par décret) d'un établissement où garçons et filles sont éduqués en commun dans les mêmes classes, sans distinction de sexe. Synon. coéducation (s.v. co- IA 2).Mixité de l'enseignement; apprentissage de la mixité; généralisation de la mixité dans les classes. La mixité, du moins dans l'enseignement secondaire, a été presque partout liée à des notions d'émancipation, de libération (Réalités,oct. 1966, p.11, col. 2).Les bénéfices de la mixité sont considérables: dissipation de préjugés réciproques; prise de conscience de l'appartenance à un sexe; camaraderie; possibilité d'éducation ouverte (Leif1974).Le décret du 28 décembre (art. 5) (...) impose désormais la mixité de toutes les écoles primaires (Éduc.1979): 1. MmeBrunschwig présente un rapport sur la mixité et souligne la nécessité de commencer la coéducation aussitôt que possible (...). La commission souhaite enfin une campagne d'information de l'opinion en faveur de la mixité.
Combat,28 sept. 1960, p.10, col. 6. ♦ Mixité des concours. Ouverture des concours aux deux sexes. Que soit instituée la mixité totale des concours avec suppression du numerus clausus qui existe encore pour certains (J. Mauduit, A.-M. Raimond, Elle. Ce que les femmes réclament,Paris, Fayard, 1971, p.217). ♦ Mixité (entre garçons et filles). Non-séparation des sexes; fait que garçons et filles se côtoient, vivent ensemble dans un même établissement, sont éduqués ensemble: 2. Cette question de la «mixité» entre garçons et filles sous ses divers aspects m'intéresse et me préoccupe aussi (...). Il n'y a pas lieu de prôner ni de contester en bloc la mixité. Tout d'abord, elle «est», ce qui n'est pas peu de chose; elle a ses avantages et ses risques réels, qui varient selon l'âge, les individus, le milieu familial et le milieu social d'origine.
Écho de la mode,22 mai 1966, p.8, col. 2. ♦ P. ext. ,,Relations extrascolaires (sports, activités culturelles, loisirs) qui réunissent des jeunes des deux sexes`` (Foulq. 1971). À notre époque, les rôles réciproques des deux sexes sont remis en question. Ainsi, les uns jugent que la fille aura une vie professionnelle comme celle du garçon (...), les autres qu'elle sera avant tout consacrée à la famille. Pour les premiers, la mixité s'impose (...) Pour les autres, la mixité est dialogue, échange de deux parties, plus que simple vie commune (Pédag.,nov. 1965, p.389, ds Foulq. 1971). B. − P. anal. ,,Réunion de personnes, de collectivités, d'origines, de formations ou de catégories différentes`` (Gilb. 1971). Mixité culturelle, raciale. L'exécutif du Groupement d'études se caractérisait par une «mixité» intégrale franco-britannique sur un plan de parfaite égalité (R. gén. des Ch. de fer,nov. 1966, ds Gilb. 1971).Tout au bas de l'échelle, il y a le couple mixte. Et le problème se complique encore quand à la mixité raciale s'ajoute la mixité culturelle (J. Mauduit, La Révolte des femmes,Paris, Fayard, 1971, p.56). REM. Mixticité, subst. fém.,hapax, synon. (supra B).Tu sais maintenant ce que je t'ai écrit sur le Silésien. Anna est folle [d'épouser un Polonais] La mixticité serait le plus grand bonheur qui pourrait arriver (Balzac, Lettres Étr.,1845, p.41). Prononc.: [miksite]. Étymol. et Hist. 1842 (Richard). Altération, sous l'infl. de mots tels que fixité*, d'une forme non att. *mixtité, dér. de mixte*. |