| MINAUDIER, -IÈRE, adj. A. − [En parlant d'une pers.] Qui minaude, qui a l'habitude de minauder. C'est une fille de nos jours, et une fille qui ne pose pas pour la galerie, qui n'est ni lascive ni minaudière, qui s'occupe tout bonnement à repriser ses nippes (Huysmans,Art mod.,1883, p.262): 1. ... le type femme-à-soldat dans toute sa disgrâce. Et, chose bizarre, avec un air penché qu'elle devait à des lectures romanesques. C'était une minaudière hommasse.
Hugo,Misér.,t.1, 1862, p.190. − Qui donne dans la minauderie. Ce peintre minaudier, qu'on avait si ridiculement surnommé le peintre des grâces, était consulté par toutes les jolies femmes de cette époque, et chacune d'elles se modela sur quelque figure de ses tableaux (Jouy,Hermite,t.4, 1813, p.275). B. − Qui est empreint de minauderie ou qui dénote de la minauderie. Les anges deviennent des femmes du côté de Charles le Téméraire. Ce tombeau est l'excès de la renaissance affectée, minaudière (Michelet,Chemins Europe,1874, p.274).Vers midi monte de la salle à manger de l'hôtel une valse minaudière et câline, à moins que ce ne soit l'ouverture de Ruy Blas (Green,Journal,1937, p.112): 2. «... Non? Vous êtes un vilain», disait-elle, car depuis qu'elle aussi commençait à avoir un salon, elle prenait les façons de MmeVerdurin, son ton de despotisme minaudier.
Proust,J. filles en fleurs,1918, p.508. REM. Minaudièrement, adv.De façon minaudière. Entre elles, elles se traitent minaudièrement de «vaches» (Renard,Journal,1898, p.485). Prononc. et Orth.: [minodje], fém. [-jε:ʀ]. Ac. 1694-1740: -iere; dep. 1762: -ière. Étymol. et Hist. 1691 (Hauteroche, Bourgeoises de qualité, acte IV, scène 6 ds Brunot t.4, p.489). Dér. de minauder*; suff. -ier*. Fréq. abs. littér.: 34. Bbg. Renson (J.). Les Dénominations du visage en fr. et ds les autres lang. rom. Paris, 1962, pp.422-423. |