| MINARET, subst. masc. Tour généralement élancée, pourvue de galeries ou de balcons en saillie orientés selon les quatre points cardinaux, s'élevant à côté du dôme d'une mosquée, et du haut de laquelle le muezzin appelle les fidèles à la prière cinq fois par jour. Stamboul dont le profil dentelé frange le couchant rouge d'une légion de petites lances bleuâtres, − les minarets des cinq cents mosquées (Farrère,Homme qui assass.,1907, p.32).V.mince I A 2 a ex. de Lamart., Voy. Orient, t.2, 1835, p.377:−. Au point du jour, lorsque les habitants du village quittèrent leurs huttes pour se rendre dans les champs, ils virent une mosquée magnifique bâtie sur une place où, la veille encore, il n'y avait que des sables, et dans le haut minaret le muezzin qui chantait l'appel à la prière du lever du soleil.
Du Camp,Nil,1854, p.172. ♦ P. métaph. Quelques-uns [des lilas], à demi cachés par la petite maison en tuiles (...) où logeait le gardien, dépassaient son pignon gothique de leur rose minaret (Proust,Swann,1913, p.135).Plus bas la Provence se jalonne de cyprès, (...) minarets des collines, signalisations des «mas» (Colette,Pays. et portr.,1954, p.64). − P. anal., vieilli. Tour chinoise que l'on élève dans un jardin d'agrément pour y produire un effet pittoresque (d'apr. Bouillet 1859). Prononc. et Orth.: [minaʀ
ε]. Att. ds Ac. dep. 1762. Plur. des minarets. Étymol. et Hist. 1606 minerest (J. Palerne, Pérégrinations..., p.429 ds Fr. mod. t.9, pp.138-139); 1624 minareler [-ler, marque du plur. en turc] (L. Deshayes de Courmenin, Voyage de Levant, p.233 ds Fonds Barbier); 1654 minaret (Du Loir, Voyages..., p.49 ds Fr. mod., loc. cit.). Empr. au turc minare «id.» et celui-ci à l'ar. mana-ra «phare; minaret», dér. de na-ra «luire, briller». |