| MILITARISME, subst. masc. A. − 1. Valorisation de tout ce qui concerne l'armée. Le militarisme, aujourd'hui, c'est le salut de la France; et c'est même davantage: le salut de la démocratie en péril (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p.617). − Péj. Goût de la vie militaire, des armes, de la guerre. Le militarisme lui faisait horreur. − La caserne est une invention hideuse des temps modernes (A. France, Lys rouge, 1894, p.105).Il avait la haine du militarisme brutal, qu'il sentait peser sur lui, de ces sabres sonnant sur le pavé, de ces faisceaux d'armes et de ces canons postés devant les casernes, la gueule braquée contre la ville, prêts à tirer (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p.598). 2. Doctrine prônant l'extension du rôle de l'armée dans l'organisation politique d'un État. Le militarisme et le positivisme le plus abject, voilà notre lot désormais (Flaub., Corresp., 1870, p.160).[Le] gouverneur de Paris (...) une petite intelligence, appartenant aux idées étroites du militarisme (Goncourt, Journal, 1870, p.659). B. − Système politique qui s'appuie sur l'armée. Tous les clubs ou associations qui contribuent à maintenir vivante la tradition militaire en Allemagne, seront (...) définitivement abolis, de manière à prévenir (...) la résurrection ou la réorganisation du militarisme allemand et du nazisme (Charte Nations Unies, 1946, p.145). Prononc.: [militaʀism̭]. Étymol. et Hist. 1815 «prépondérance exagérée de l'élément militaire dans une nation» (Mmede Chastenay, Mém., t.II, p.291 ds Brunot t.9, p.961, note 1); 2. 1862 «doctrine de ceux qui sont favorables à l'extension du rôle de l'armée dans la société» (Hugo, Misér., t.1, p.614). Dér. sav. de militaire*; suff. -isme*. Fréq. abs. littér.: 69. DÉR. Militariste, adj. et subst.a) Adj. Relatif au militarisme, qui en soutient les thèses. Journal, propagande militariste. Il fait partie de toutes les associations religieuses, militaristes et patriotiques du département (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p.120).L'éducation allemande sera contrôlée de manière à éliminer complètement les doctrines nazies et militaristes (Charte Nations Unies, 1946, p.147).b) Adj. et subst. (Individu) qui est partisan du militarisme, qui en défend les thèses. Nation militariste. Des gens (...) qui avant la guerre avaient été militaristes (...) ne se contentaient pas de reprocher les excès de son militarisme à l'Allemagne, mais même son admiration de l'armée (Proust, Temps retr., 1922, p.777).Comme Mlle(...) déclare approuver les antimilitaristes déserteurs; il s'écrie qu'il approuve plus encore «les militaristes qui ont déserté tout de même» (Gide, Journal, 1927, p.830).− [militaʀist]. − 1reattest. 1870 (J. Maroteau, Le Drapeau rouge, II, 4, col. 3 d'apr. Dub. Pol. 1962, p.343); de militarisme*, suff. -iste*. − Fréq. abs. littér.: 20. |