| * Dans l'article "MERCANTILE,, adj." MERCANTILE, adj. A. − Vieilli 1. a) Qui pratique le commerce. Société, peuple mercantile. [L'homme d'État] ne doit être exclusivement ni agriculteur, ni mercantile, ni manufacturier (Cousin, Philos. écoss., 1857, p.221).Dans l'Inde, nous retrouvons une civilisation mercantile sur laquelle se greffe tout naturellement une arithmétique commerciale et des recherches géométriques (Gds cour. pensée math., 1948, p.516). b) Relatif au commerce. Synon. mod. commercial.Les hommes sont vêtus de brun, à peu près comme les quakers. Une industrie mercantile les occupe presque tous (Staël, Allemagne, t.5, 1810, p. 57).Aucune circulation profane ou mercantile ne devant troubler les cérémonies religieuses, la ville restait interdite (...) aux diligences, aux voitures maraîchères, aux tombereaux des fabriques (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 326). 2. HIST., ÉCON. POL. Synon. de marchand.Ramener tout au positivisme mercantile, tout à l'argent, jusqu'au jour où une théorie de l'argent signalerait l'heure et le principe de la résurrection: ce fut l'oeuvre de Louis-Philippe, c'est sa gloire (Proudhon, Confess. révol., 1849, p. 106).Les intérêts mercantiles se félicitaient qu'on eût rompu le traité de 1786 et fermé le pays au commerce britannique (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p.424). ♦ Système mercantile. Synon. mercantilisme (v. ce mot A).Les partisans du système mercantile (...) n'étaient autre chose que des partisans de la prérogative de l'argent (Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 2, 1846, p. 22). B. − Péj. Qui est poussé par l'appât du gain, qui recherche un gain ou un avantage matériel dans toute activité. Synon. cupide, intéressé. ♦ [En parlant d'une pers.] Être bassement mercantile. C'était une brave nourrice (...) au coeur sensible, et moins mercantile qu'il n'est de tradition (Van der Meersch, Empreinte dieu, 1936, p. 214).[P. méton. du déterminé] Tu dépraves l'institution du mariage (...), tu portes dans ta passion les calculs les plus exacts, les plus mercantiles (Balzac, Mém. jeunes mar., 1842, p. 369).Toute l'ordure des idées utilitaires contemporaines, toute l'ignominie mercantile du siècle (Huysmans, À rebours, 1884, p. 258): . C'est une conduite «noble», entendez notamment incommensurable aux mobiles et aux comportements mercantiles (...). C'est une activité orientée au service et non à la recherche du gain par n'importe quel moyen.
Perroux, Écon. XXes., 1964, p. 387. − P. ext. Qui est motivé par la recherche d'un avantage. Le fameux, le misérable, le mercantile pari de Pascal dégoûterait de tout acte de foi (Maeterl., Sablier, 1936, p. 119). Prononc. et Orth.: [mε
ʀkɑ
̃til]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1551 «qui se rapporte au commerce» (doc. ds Isambert, Rec. gén. anc. lois fr., t. 13, p. 181); 2. 1776 «qui est caractérisé par l'appât du gain» (D'Holbach, La Morale universelle, t. 2, p. 244: La passion désordonnée de s'enrichir, devenue générale chez un peuple, y détruit communément le ressort de l'honneur, pour mettre en sa place un esprit mercantile [it. ds le texte]); 1778 (J.-J. Rousseau, Les Rêveries du promeneur solitaire, p. 161). Empr. à l'ital. mercantile, att. au sens 1 dep. le xives. (Statuti pisani ds Batt.), dér. de mercante (mercanti*). Fréq.abs. littér.: 122. DÉR. Mercantiliser, verbe trans.,péj. Rendre mercantile. La religion du nombre − du nombre des spectateurs et du chiffre des recettes − dominait la pensée artistique de cette démocratie mercantilisée (Rolland, J.-Chr., Foire, 1908, p. 723).− [mε
ʀkɑ
̃tilize], (il) mercantilise [mε
ʀkɑ
̃tili:z]. − 1reattest. 1908 id.; de mercantile, suff. -iser*. BBG. − Gohin 1903, p. 374. _ Hope 1971, p. 291. _ Vardar Soc. pol. 1973 [1970], p. 266. |