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MENTHE, subst. fém.
A. − BOT. Plante odoriférante de la famille des Labiacées, à fleurs roses ou blanches, poussant dans les lieux humides des régions tempérées. Là, des menthes croissaient odorantes; j'en cueillis, j'en froissai les feuilles (Gide,Immor.,1902, p. 402).Des pommes de terre bouillies et du mouton sauce à la menthe (Maurois,Silences Bramble,1918, p. 243).L'oreille au fin duvet, comme la feuille de la menthe (Duhamel,Cécile,1938, p. 170).V. agneau ex. 4, baume1ex. 1:
. ... je vois ses cheveux qui sont comme l'or et l'argent! Fauves avec des reflets d'argent, comme la menthe, comme le dessous de la feuille! Claudel,Violaine,1901, II, p. 599.
SYNT. Menthe aquatique, crépue, poivrée, sauvage; menthe des champs, des marécages; menthe de chat, de coq; odeur de menthe; mâcher une feuille de menthe; alcool, eau, essence, infusion, sirop de menthe; thé à la menthe.
B. − P. méton.
1. Essence de cette plante. Berlingot, bonbon, pastille à la menthe. V. éventuel ex. 3.
2. Boisson aromatisée avec cette plante.
a) Infusion de cette plante. Le déjeuner se terminait sur l'infusion rituelle (tilleul, ou menthe, ou thé à défaut de café) (Ambrière,Gdes vac.,1946, p. 156).
b) Liqueur aromatisée avec cette plante. Lecouvreur regarda ses apéritifs et proposa: − Une menthe? Un Byrrh? (...) Une gentiane à l'eau? (Dabit,Hôtel Nord,1929, p. 202).
c) Sirop de cette plante. Menthe à l'eau; diabolo menthe. Une paille avec une menthe (liquide que j'élus, je le jure, pour ses vertus rafraîchissantes et non pour ses propriétés aphrodisiaques) (Colette,Cl. s'en va,1903, p. 279).Je demeurai longtemps derrière un Vittel-menthe (Aragon,Rom. inach.,1956, p.78).V.diabolo2ex. de Simonin.
Prononc. et Orth.: [mɑ ̃:t]. Homon. mante. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1200 mente (Chevalier au Cygne, 387 ds The Old French Crusade Cycle, t. 1, p. 139). Du lat. ment(h)a qui, comme le gr. μ ι ́ ν θ η remonte à une lang. non indo-européenne (v. Ern.-Meillet et Chantraine); la forme menthe par réfection étymol. L'a. fr. avait également mentastre (lat. mentastrum, dér. de menta) «menthe sauvage», qui a subsisté dans les parlers provençaux, franco-provençaux et en Saintonge (v. FEW t. 6, 1, p. 731). Fréq. abs. littér.: 174.