| MEETING, subst. masc. A. − Réunion publique au cours de laquelle des orateurs expriment des revendications, débattent de questions politiques ou sociales. Meeting pacifiste, politique, populaire; meeting de protestation; meeting d'agriculteurs, de grévistes; meeting organisé pour une élection; organiser, tenir un meeting; interdire les meetings. Soudain, vers midi, l'heure de la sortie du meeting, un coup de sifflet strident déchira l'air et les agents partirent au pas de course (...). On chantait l'Internationale. (...) des manifestants descendirent la rue de la Grange-aux-Belles (Dabit,Hôtel Nord,1929, p.197).La social-démocratie organisait, à Berlin, pour le mardi 28, un meeting de grande envergure (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p.329): 1. ... Montgommery-Street, où l'affluence du populaire était énorme. Sur les trottoirs, au milieu de la chaussée, sur les rails des tramways, malgré le passage incessant des coaches et des omnibus, au seuil des boutiques, aux fenêtres de toutes les maisons, et même jusque sur les toits, foule innombrable (...). Des bannières et des banderoles flottaient au vent. Des cris éclataient de toutes parts. «Hurrah pour Kamerfield! − Hurrah pour Mandiboy!» C'était un meeting.
Verne,Tour monde,1873, p.143. − P. anal. Meeting bruyant d'hirondelles autour de mes mansardes (Amiel,Journal,1866, p.332). B. − P. ext. 1. Réunion des adeptes d'une secte religieuse. Les vieux parents reviennent, gens grognons et austères qui s'étaient absentés pour assister à un meeting annuel de méthodistes à Caernarvon (Baudel.,Paradis artif.,1860, p.398).Jeanne et sa tante (...) passaient leurs après-midi au rez-de-chaussée du chalet, en compagnie de vieilles piétistes anglaises, genevoises, à organiser des meetings de prières (A. Daudet,Évangéliste,1883, p.76). 2. Réunion, manifestation sportive. Meeting d'athlétisme. En 1906, Mariott, sur voiture Serpollet, parcourt au meeting de Floride le mile en 28'' 1/5, soit 205 km à l'heure (Chapelain,Techn. automob.,1956, p.4): 2. ... il s'extasia plus encore sur les réunions de yachting que sur les courses de chevaux, et je compris que des régates, que des meetings sportifs où des femmes bien habillées baignent dans la glauque lumière d'un hippodrome marin, pouvaient être, pour un artiste moderne un motif aussi intéressant que les fêtes qu'ils aimaient tant à décrire, pour un Véronèse ou un Carpaccio.
Proust,J. filles en fleurs,1918, p.898. − En partic. Meeting aérien, d'aviation (ou, p. ell. du déterm., meeting). Démonstration d'acrobaties aériennes, de sauts en parachute, et présentation de nouveaux appareils. Je descendais Piccadilly à l'heure où le soleil se levait au-dessus du Ritz. Je courais aux meetings d'aviation (Morand,Londres,1933, p.52).En mars 1936, des brevets français de parachutistes sont créés. Maryse Hilsz, qui sera une grande aviatrice, Édith Clarck, sont les vedettes des meetings (Jeux et sports,1967, p.1629). Prononc. et Orth.: [mitiŋ]. La prononc. francisée [metε
̃:g] trad. par la graph. métingue recommandée par Étiemble (d'apr. Dupré 1972) n'a pas prévalu; elle n'est empl. que p. plaisant. Att. ds Ac. 1935. Au plur. des meetings (même prononc. qu'au sing.). Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p.278 un miting, des mitings. Étymol. et Hist. 1. 1733 Mitine «réunion des fidèles d'une secte religieuse» (Bibliothèque Britannique ou Histoire des ouvrages des Savants de la Grande-Bretagne, t.2, p.21 [Commentaire des Lettres sur les Anglais de Voltaire] ds Mack. t.1, p.167); 1764 meeting (Voltaire, Dict. philos., art. Assemblée, éd. L. Moland, t.1, p.445); 2. a) 1786 «réunion publique» (Chastellux, Voy. dans l'Amér. Sept., I, 32 ds Bonn., p.92); b) 1845 «rencontre sportive» (B. d'Aurevilly, Du Dandysme, p.70 ds Mack. t.1, p.219); spéc. 1909 «démonstration aérienne» (Almanach Hachette pour 1911, p.31 ds Quem DDL, t.22). Empr. à l'angl. meeting «rencontre, réunion, assemblée» (dep. ca 1300 ds NED et MED) dér. de to meet «rencontrer» issu du vieil-angl. L'usage dans le domaine relig., att. fin xvies., s'était spécialisé au xviies. en Angleterre dans la désignation des assemblées de sectes non conformes à la religion établie, en partic. celles des quakers, d'où vient le 1erempr. par le fr. au xviiiesiècle. Fréq. abs. littér.: 152. Bbg. Becker (K.). Sportanglizismen im modernen Französisch. Meisenheim, 1970, p.29, 49, 189, 325, 333, 342, 348. _ Bonn. 1920, pp.341-342. _ Quem. DDL t.16. |