| MAÇONNERIE, subst. fém. I. A. − Partie des travaux du bâtiment comprenant l'édification des fondations et des gros murs ainsi que les travaux de revêtement (enduits, joints). Travaux de maçonnerie. L'autre entrepreneur de maçonnerie, était le propriétaire de la maison où les nouveaux époux devaient demeurer (Balzac, Vendetta, 1830, p. 201).La maçonnerie de notre maison est déjà montée à plus de deux mètres de terre (Loti, Mon frère Yves, 1883, p. 298).Un matin l'entrepreneur lui dit qu'il ne fallait pas rester là, les ouvriers allaient attaquer la maçonnerie (Dabit, Hôtel, 1929, p. 241).Pourtant, qu'est-ce qu'il y a de plus beau sur la terre que le métier de construction! Vous prenez la maçonnerie, là... plâtrer un beau mur neuf, avec un mortier ben fait, ben solide... Hein, Monsieur! fit-il, souriant à demi à Azarius (Roy, Bonheur occas., 1945, p. 186). ♦ Grosse maçonnerie. Ensemble des travaux comprenant les fondations et les gros murs. (Dict. xixeet xxes.). ♦ Petite maçonnerie. Ensemble des travaux comprenant les cloisons, les plafonds et la pose des enduits. Synon. ouvrage léger (ibid.). B. − P. méton. 1. Ouvrage fait de matériaux (pierres, briques, etc.) assemblés et joints le plus souvent par un liant (ciment, mortier, etc.). Maçonnerie en blocage, en moellons; maçonnerie en échiquier. Rouletabille exhibait une tenue de plâtrier, tous ses habits attestant qu'il s'était promené dans des maçonneries trop fraîches (G. Leroux, Parfum, 1908, p. 61): 1. ... il furetait à travers les villages, se plantait devant les vieilles maçonneries, frappait les briques du bout de sa canne: «Ce que tu vois là, petit, me disait-il avec animation, c'est un mur gallo-romain.»
Sartre, Mots, 1964, p. 45. 2. P. anal. [En parlant d'insectes] Celles-ci [les fourmis-maçonnes noires-cendrées] n'ont pas recours au bois, mais bâtissent en maçonnerie, ayant pour cimenter la terre leur salive, et pour sécher et assainir, leur acide formique (Michelet, Insecte, 1857, p. 278). II. − Par aphérèse. Franc-maçonnerie. La lutte (...) est entre le Suprême Conseil qui sauvegarde les principes sacrés de la maçonnerie, et le Grand Orient de France (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 145): 2. Les socialistes poursuivant leur redoutable extermination du parti radical ont décidé de pénétrer dans la maçonnerie. Sembat et le docteur Meslier viennent d'être introduits au grand Orient.
Barrès, Cahiers, t. 5, 1907, p. 180. Prononc. et Orth.: [masɔnʀi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1230 «partie des travaux de construction comprenant l'édification du gros oeuvre et certains travaux de revêtement» (Villard de Honnecourt, éd. H. R. Hahnloser, 1972, § 2b, 36n); 2. 2emoitié du xiiies. «construction, partie de construction faite d'éléments assemblés et joints» (ibid. [1ercontinuateur], § 39h); 3. 1766 «franc-maçonnerie» ([Berage], Les Plus Secrets mystères des hauts grades de la maçonnerie dévoilés, ou le Vrai rose-croix [titre], v. Lar. Lang. fr. t.7, p.6642b). Dér. de maçon*; suff. -erie*; au sens 3, forme abrégée de franc-maçonnerie*. Fréq. abs. littér.: 196. Bbg. Archit. 1972, pp.48-49. _ Quem. DDL t.3. |