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MAZAGRAN, subst. masc.
A. − Vieilli. Café noir, chaud ou froid, mêlé d'eau et de sucre, additionné ou non d'eau-de-vie, servi dans un verre profond. Les «mazagrans» fumèrent dans les estaminets (Rimbaud, Illumin., 1873, p.253).Je bois la moitié de mon café et je comble le vide avec de l'eau, ça me fait un mazagran (Courteline, Client sér., 1897, 3, p.56).Deux crèmes, un mazagran, un «déjeuner» coup sur coup (Céline, Mort à crédit, 1936, p.571).
B. − P. méton. Récipient profond, en forme de verre à pied en porcelaine épaisse, en grès ou en faïence. Les servantes vous empilaient en rangs d'oignons, et posaient sur une planchette faisant corps avec le dossier du banc dressé devant vous, les mazagrans et les bocks (Huysmans, Soeurs Vatard, 1879, p.137).
Prononc.: [mazagʀ ɑ ̃]. Étymol. et Hist. 1. 1866 (Delvau, p.247: Mazagran s. m. Café froid à l'eau de Seltz); 2. 1879 p. méton. (Huysmans, loc. cit.). De Mazagran, nom d'un village d'Algérie, près de Mostaganem, où une garnison de 123 Français, sous le commandement du Capitaine Lelièvre, soutint un siège contre 12000 Arabes, du 3 au 6 février 1840. G. Esnault ds Fr. mod. t.20, 1952, p.132: «l'idée est de café bu à la va-vite, comme à Mazagran en 1840». Fréq. abs. littér.: 17.