| MAUVE1, subst. fém. et adj. I. − Subst., BOT. Plante dicotylédone, herbacée, vivace, famille des Malvacées, dont les fleurs possèdent des propriétés émollientes. Eau, infusion, tisane de mauve. Ainsi, on commencera par appliquer, pendant du temps, des cataplasmes simplement émolliens, avec les pulpes de mauve, guimauve, bouillon-blanc, poirée, pariétaire, etc. (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p.291).Les herbes parasites, les ronces, les grandes mauves bleues s'élèvent par touffes épaisses entre les rosiers (Lamart., Confid., 1849, p.70): 1. Babette aux yeux rouges lutte à côté d'elle. Elle a détourné toutes les boîtes où sont les simples, les herbes sèches pliées dans du papier journal: la camomille, la mauve, la sauge, le thym, l'hysope, l'aigremoine, l'aspic, l'artémise...
Giono, Colline, 1929, p.106. ♦ CHIM. Eau de mauve. Réactif coloré obtenu en agitant des fleurs de la mauve séchées dans de l'eau (d'apr. Lar. encyclop.). − Pop., vieilli, p. anal. de forme (avec la feuille de mauve). Parapluie en coton rouge ou vert. Il reniflait, lamentable et grotesque, avec sa mauve en loques (Huysmans, Soeurs Vatard, 1879, p.40). II. − Adj. D'une couleur violet pâle, faisant penser à celle de certaines fleurs de mauves. Fleurs mauves; velours mauve; gris-mauve; rouge-mauve. Elle était vêtue d'une délicieuse robe mauve à noeuds de ruban gris-perle (Zola, Conquête Plassans, 1874, p.978).Les bois que l'on traverse se fleurissent déjà de crocus mauves (Gide, Journal, 1896, p.67): 2. Moi, annonce Marie Belhomme, à qui on ne demande rien, c'est de la mousseline blanche, et les rubans couleur pervenche, d'un bleu mauve, très joli!
Colette, Cl. école, 1900, p.254. − Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Un beau mauve. Et l'histoire de la robe violette! J'aime beaucoup le violet, le mauve, le lilas, mais toutes les femmes qui se respectent portent le noir, alors... pour m'imposer dans ce milieu il aurait fallu commencer par avoir un physique que je n'avais pas (Triolet, Prem. accroc, 1945, p.304). REM. Mauvéine, subst. fém.,chim. Matière colorante violette, dérivée de l'aniline et utilisée dans l'industrie du coton ou comme indicateur de pH. (d'apr. Méd. Biol. t.2 1971). L'industrie des matières colorantes, jusqu'ici limitée à l'extraction des produits naturels ou basée sur des transformations empiriques comme ce fut le cas, entre autres exemples, de la préparation de la mauvéine par Perkin, en 1856, (...) pouvait annexer et valoriser les dérivés des goudrons de houille, grâce à une suite de réactions enfin rationnellement conduites (Hist. gén. sc., t.3, vol.1, 1961, p.331). Prononc. et Orth.: [mo:v]. Le subst. ds Ac. dep. 1694; l'adj. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. A. Ca 1256 subst. bot. (Aldebrand de Sienne, Régime du corps, 165, 10 ds T.-L.). B. 1. 1804 subst. «couleur de la fleur de cette plante» (Berthollet, Art de la teinture, II, 321); 2. 1829 adj. Noeuds oranges et mauves (Journal des dames et des modes, p.339). C. 1841 (Phys. du parapluie ds Larch. 1872: Sa forme conserve une certaine ressemblance avec la feuille de mauve [...] La mauve est toujours en coton rouge ou vert). Du lat. malva désignant cette plante (cf. André Bot.). Fréq. abs. littér.: 465. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 149, b) 460; xxes.: a) 982, b) 1012. Bbg. Quem. DDL t.16, 20. |