| MATIÈRE, subst. fém. I. − Domaine concret A. − PHILOS., PHYS. [Au sing. avec l'art. déf.] 1. PHILOS. (MÉTAPHYS.), PHYS. CLASSIQUE. Substance dont sont faits les corps perçus par les sens et dont les caractéristiques fondamentales sont l'étendue et la masse. Constitution, structure de la matière. La matière n'a d'action que par le mouvement (J. de Maistre,Soirées St-Pétersb.,t.1, 1821, p.365).J'ai connu un chimiste qui a usé tant de saisons à essayer de définir d'une façon satisfaisante la matière qu'il n'a jamais trouvé le temps d'aller plus loin (Arnoux,Double chance, Paris, A. Michel, 1959 [1958], p.25): 1. L'esprit parvient à expliquer tour à tour la lumière, l'attraction, l'électricité, la notion d'énergie pure, jusqu'au jour où la science moderne sera tentée de réduire la matière, jadis sacro-sainte, à n'être plus qu'un aspect de cette même énergie, de ne considérer dans sa particule élémentaire, l'électron, en somme, «qu'une apparence... une localisation de cette énergie dans un espace généralement très petit».
Huyghe,Dialog. avec visible,1955, p.144. SYNT. Lois, propriétés de la matière; divisibilité, inertie, mouvement de la matière; désintégration, modification de la matière. ♦ [P. oppos. à esprit, âme] Affirmer que des formes applicables aux choses ne sauraient être tout à fait notre oeuvre; qu'elles doivent résulter d'un compromis entre la matière et l'esprit (Bergson,Essai donn. imm.,1889, p.172).Substance corporelle. Le corps tient-il à toi comme tu tiens au corps? Quel jour séparera l'ame de la matière? (Lamart.,Médit.,1820, p.61): 2. Cela fait songer à ces faces succulentes et d'un relief merveilleux que Gustave Doré a semées dans ses illustrations de Rabelais ou des Contes drolatiques et qu'il suffit de regarder pour éclater de rire. Ou plutôt on pressent là tout un poème d'ironie, une âme très fine et très alerte empêtrée dans trop de matière, et qui s'en accommode...
Lemaitre,Contemp.,1885, p.202. Avoir l'esprit enfoncé dans la matière. ,,Avoir l'esprit grossier`` (Ac. 1878-1935). ♦ Nature matérielle, ensemble des choses matérielles. Vous êtes, dans ce temps trop tourné vers la matière, un distributeur d'idéal (Hugo,Corresp.,1865, p.508): 3. Puis, ensuite, c'est l'étalage coutumier des préparatifs, le nombre des nouveaux navires lancés, leur tonnage, la supériorité bientôt écrasante de la flotte et des armements américains sur ceux de l'Axe... Après quoi le moindre revers devra paraître honteux, et la victoire, un triomphe du plus grand nombre et de la matière.
Gide,Journal,1943, p.185. − [Conçue dans ses grandes catégories] Matière brute, matière organisée. Les rapports dont les anneaux successifs conduisent de la matière brute au plus faible degré d'organisation, de la matière organisée à celle qui donne les premiers indices de sensibilité et de mouvement spontané (Condorcet,Esq. tabl. hist.,1794, p.182).Un phénomène de biologie générale dont il faut, semble-t-il, aller chercher les conditions dans les propriétés essentielles de la matière organisée (Durkheim,Divis. trav.,1893, p.4).Matière inanimée, matière vivante (ou animée). Il nous suffira de considérer la matière animée dans quelques états, où tantôt les lois fixes de la nature, et tantôt ses jeux bizarres, nous la présentent (Cabanis,Rapp. phys. et mor., t.1, 1808, p.124).Ces réactions chimiques ne peuvent se produire qu'en relation plus ou moins directe avec la matière vivante, car elles s'observent dans des conditions propices à l'accumulation de la matière organique, produit de la matière vivante (Vernadsky,Géochim.,1924, p.42).Nous avons l'habitude de partager le monde en deux zones: celle des êtres vivants et celle de la matière inanimée (David,Cybern.,1965, p.13).Matière organique, matière inorganique. Aux phénomènes de la nature vivante comme à ceux que produisent les forces qui sollicitent la matière inorganique (Cournot,Fond. connaiss.,1851, p.48).J'entends ici par sensibilité la propriété vitale inconsciente que possède la matière organique vivante de recevoir l'impression des agents extérieurs (Cl. Bernard, Principes méd. exp.,1878, p.155).Matière animale, végétale, minérale. De nos jours encore, l'atmosphère reste le grand réservoir intermédiaire de ce gaz carbonique, et la matière végétale offre toujours la seule transition entre la matière inorganique et la matière animale (E. Schneider,Charbon,1945, p.298).Le rôle dévolu aux microorganismes semble être précisément de transformer la matière minérale en matière vivante (P. Morand,Confins vie,1955, p.19). − PHYS., vx ou vieilli ♦ [Chez Descartes] Matière subtile. Fluide formé des parties les plus fines et les plus mobiles de la matière, qui remplit l'espace et fait mouvoir l'univers. [Descartes:] «(...). On s'est beaucoup gaussé de mes tourbillons et de ma matière subtile, comme si un siècle et demi après ma mort on n'expliquait encore les aimants et le mouvement de la lumière par l'activité d'un milieu tout garni de petites toupies en rotation» (Valéry,Variété IV,1938, p.222). ♦ [Désignant la cause inconnue de certains phénomènes] Matière du calorique (Littré). Il me paroît que le calorique et la matière électrique suffisent parfaitement pour composer ensemble cette cause essentielle de la vie (Lamarck,Philos. zool., t.2, 1809, p.16). 2. [P. oppos. à forme] a) PHILOSOPHIE − [Chez Aristote et les philosophes scolastiques] ,,Élément déterminable dont une chose est faite``(Foulq.-St-Jean 1962). Nous faisons nôtre (...) la formule d'Aristote que le genre est matière et que la différence et l'espèce sont formes (Hamelin,Élém. princ. représ.,1907, p.185).V. forme I C 2 b a ex. de Franck, de Gilson et ex. 35.[P. réf. plais.] Avoir la forme enfoncée dans la matière (loc. vieillie). Synon. de avoir l'esprit enfoncé dans la matière (supra I A 1). − [Chez Kant] ,,Donnée de l'expérience sensible, considérée indépendamment des formes a priori que lui impose la sensibilité`` (Foulq.-St-Jean 1962). Déjà les logiciens, et Kant en particulier, ont insisté sur la distinction entre la matière et la forme de nos connaissances, et ils ont très bien fait voir que la forme pouvait être l'objet de jugements certains, quand la matière ou le fond restait à l'état problématique (Cournot,Fond. connaiss.,1851, p.2).V. forme I C 2 b b ex. de Cousin et ex. 37.Dans le domaine de la morale.Les faits par opposition à l'intention. V. forme ex. 38. − Contenu de ce qui peut être un objet de pensée. On admet que la matière de la durée psychique peut se représenter symboliquement à l'avance (Bergson,Essai donn. imm.,1889, p.169).Ni la forme, ni la matière de l'obligation morale ne sont donc l'expression d'un impératif sans racine dans la vie réelle, d'un commandement mystérieux et arbitraire (Blondel,Action,1893, p.302).LOG. ,,Termes des propositions ou propositions du syllogisme considérés en eux-mêmes, indépendamment des rapports affirmés ou niés (rapports constituant la forme)`` (Foulq.-St-Jean 1962). Dans la forme du syllogisme comme dans sa matière, le caractère absolu n'est qu'apparent (Boutroux,Contingence,1874, p.38). b) P. anal. − DR. Matière d'un crime, d'un délit. Faits qui constituent le crime ou le délit, indépendamment des motifs. (Dict. xixeet xxes.). − THÉOL. Matière d'un sacrement. Ce dont est constitué l'acte rituel. Changements survenus au cours des siècles dans la matière ou la forme de certains sacrements (Théol. cath.t.14, 1939, p.534).V. forme ex. 39. 3. PHYS. MOD. ,,Énergie condensée dans une portion de l'espace`` (Charles 1960). B. − [Désignant une forme particulière de la matière] 1. [Au sing. ou au plur., avec l'art. déf. ou indéf.] a) Substance particulière qui a les caractéristiques fondamentales de la matière. On agita ce mélange, on le laissa reposer, puis on le décanta, et on obtint un liquide clair, contenant en dissolution du sulfate de fer et du sulfate d'alumine, les autres matières étant restées solides, puisqu'elles étaient insolubles (Verne,Île myst.,1874, p.157).La terre éventrée avait été fouillée jusqu'aux entrailles, si bien que cent cathédrales et dix villes avaient peut-être été bâties avec la matière extraite de ce gisement (Cladel,Ompdrailles,1879, p.155).
α) [Avec déterm. évoquant la spécificité de la matière considérée] Matière albumineuse, cornée. Les choux ont aussi une teneur appréciable en matière azotée (Macaigne,Précis hyg.,1911, p.254).Les jarres, les vases et poteries en Espagne, comme en Berbérie et en Égypte, s'y reproduisent tels encore qu'ils sortirent des mains des premiers potiers qui pratiquèrent l'art de façonner la matière argileuse (Vidal de La Bl.,Princ. géogr. hum.,1921, p.129). SYNT. Matière aimantée, alimentaire, animale, azotée, bitumineuse, caséeuse, cellulosique, charbonneuse, coronale, fibreuse, hydrocarbonée, ligneuse, minérale, organique, pierreuse, textile. Matière(s) grasse(s)*. Matière(s) plastique(s)*. − ANAT., MÉD. ♦ Substance évacuée ou excrétée. Matière sébacée; matières exsudées, rejetées. Matière(s) fécale(s). Excréments. V. fécal.P. ell. du déterminant. Quand on a replié le «zélé», il sentait si fortement les matières et le jus de la fosse, et Courtial d'ailleurs aussi, entièrement capitonné, fangeux, enrobé, soudé dans la pâte à merde! (Céline,Mort à crédit,1936, p.481).Matière purulente. Cette tumeur vient à s'ouvrir, et forme un ulcère (...) duquel suinte une matière ichoreuse, et quelquefois sanieuse (Geoffroy,Méd. prat.,1800, p.328).La rage communiquée par injection de la matière rabique dans le système sanguin offre très fréquemment des caractères fort différents de ceux de la rage furieuse donnée par morsure (Pasteurds Travaux,1882, p.380).MÉD. VÉTÉR. Matière soufflée aux poils. ,,Matière purulente qui s'élève de l'intérieur du sabot du cheval, le long des feuillets, dans le cas de la maladie de la sole, et s'échappe par le biseau, entre les poils de la couronne, qui se hérissent`` (Littré-Robin 1858, 1865). Matière des vomissements, de la transpiration, de la sueur (Littré). D'autres portions épaisses et consistantes sont en même temps expectorées, et sortent mêlées à la matière de l'expuition (Bretonneau,Inflamm. tissu muqueux,1826, p.317). ♦ Matière nerveuse. Cette petite boîte crânienne avait été vidée de la matière cérébrale (Gide,Journal,1949, p.336). ♦ Matière grise. Synon. de substance* grise.La RMN [résonance magnétique nucléaire] permet de distinguer la matière blanche et la matière grise beaucoup plus nettement que le scanographe (Sc. et Avenir, no428, 1982, p.53).P. méton., fam. Cerveau comme siège de l'intelligence. Il y a réjouissance en quelque endroit de la matière grise; des velléités s'ébranlent, pareilles à des carrioles de maraîchers; on entend galoper les lourdes carnes des idées (Fargue,Piéton Paris,1939, p.11).Faire travailler sa matière grise. Réfléchir. Intelligence, réflexion, facultés intellectuelles, de raisonnement et d'invention; p. méton. ensemble d'individus chez qui ces facultés sont très développées. Plus de cent cinquante mille ordinateurs sont à l'oeuvre; personne ne s'était soucié des ressources en matière grise indispensables à leur bon fonctionnement (Elgozy,Le Désordinateur, Paris, Calmann-Lévy, 1972, p.259).La distinction habituelle entre sociétés de «matière grise» et sociétés de travail à façon s'estompe de plus en plus (Le Monde,7 juin 1972, p.29, col. 2). ♦ Matière blanche. Synon. de substance* blanche.V. supra matière grise. − ASTRON. Matière interstellaire. Matière située entre les étoiles, qui se compose de gaz faiblement ionisés, principalement d'hydrogène, et de poussières (d'apr. Astron. (CILF) 1980). La lumière des étoiles est polarisée, et le taux de polarisation croît avec l'épaisseur de matière interstellaire traversée (Schatzman,Astrophys.,1963, p.116).
β) [Avec déterm. évoquant une caractéristique de fonction] Matière absorbante, agglomérante, conductrice, épurante, fertilisante, tannante, tinctoriale; matière d'agrégation. La présence, dans les sucs de certaines plantes, d'une matière colorante fort sensible à l'action des acides (Cournot,Fond. connaiss.,1851, p.146).Souvent les constructeurs mettent des séparations en matières isolantes entre les plaques [dans les batteries] (Soulier,Gdes applic. électr.,1916, p.182). ♦ Matière active. Constituant essentiel dont dépend l'efficacité d'un produit: 4. Ce jour-là, le fleuve [le Rhin] fut contaminé par un tonneau de produit pur [insecticide organochloré], perdu accidentellement par une péniche (...). Les quelques dizaines de kg de matière active qu'il contenait, suffirent pour faire périr en quelques jours plusieurs millions de poissons...
F. Ramade,Éléments d'écol. appliquée, Paris, Édiscience, 1974, pp.2-3. ♦ Matière de charge. ,,Substances souvent d'origine naturelle, insolubles dans les milieux de suspension et qui, bien que ne présentant dans ces milieux qu'un faible pouvoir colorant et un faible pouvoir opacifiant, sont fréquemment incorporées dans les peintures ou dans les préparations assimilées`` (Forest. Métall. 1977).
γ) [Avec déterm. évoquant une caractéristique de nature] Matière âcre, collante, dure, gluante, homogène, pulvérulente; matière explosive, flexible, inflammable, lavable, volatile; matière fondue, moulée; matière précieuse. Un pays présente alors l'image d'un grand incendie, qui s'alimente sans cesse de nouvelles matières combustibles (Sénac de Meilhan,Émigré,1797, p.1685).La nutrition fournit graduellement aux parties plus de matières fixes que de matières fluides et de substances coercibles (Lamarck,Philos. zool., t.2, 1809, p.124).Une matière fragile ne se prête pas au travail du sculpteur (Alain,Beaux-arts,1920, p.189): 5. La société bourgeoise, brusquement «parvenue» depuis la révolution française, crut trouver ce principe dans la richesse: confondant étroitement le beau avec le luxe, elle le poursuivit dans l'étalage des matières coûteuses, dans l'exécution dispendieuse prouvée par l'entassement du décor...
Huyghe,Dialog. avec visible,1955, p.38. Matière sèche. Produit restant après déshydratation complète [Dans un corps ligneux] la formation d'un kilogramme de matière sèche nécessiterait l'absorption de 250 à 300 kilogrammes de liquide (Pesquidoux,Livre raison,1928, p.17).♦ FIN. Matière imposable. Ce qui est assujetti à l'impôt. Le sel (...) est en effet la matière imposable rêvée pour le fisc: les moyens de production sont concentrés et très localisés, donc d'une surveillance facile (Stocker,Sel,1949, p.96). ♦ PHYS. NUCL. Matière fissile. Matière qui peut subir une fission. V. fissile ex. b) Substance particulière destinée à être utilisée dans le cadre d'activités techniques ou artistiques. Sur des socles richement sculptés posaient de grands vases et de larges cratères d'or, d'un prix inestimable, dont le travail l'emportait sur la matière (Gautier,Rom. momie,1858, p.318).Ils [des arbres] constituent la matière d'élection des industries de déroulage et contreplaqué établies en Afrique du Sud (Industr. fr. bois,1955,p.32).La contraction des achats de machines et matières qui restreint le produit brut des firmes vendeuses ne peut pas être indéfiniment compensée par la diminution des profits (Perroux,Écon. XXes.,1964, p.180).
α) Matière brute, matière travaillée. Bronze ou bois, ivoire, or, argent, granit, ils conservaient à la matière travaillée sa pesanteur et sa délicatesse, sa fraîcheur végétale, son grain minéral (Faure,Hist. art.,1909, p.49).Les Samoans se procuraient la matière brute pour leurs herminettes en faisant éclater une roche contre une autre, et choisissaient un fragment qui se prêtât à la taille (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p.133). − Matière première. ,,Bien acheté par l'entreprise pour devenir, après transformation, partie du produit qu'elle fabrique`` (Tézenas 1972). Achat, importation, pénurie de matières premières. Les fabriquans, forcés de prendre leur bénéfice entre le prix de la matière première et le taux de la vente aux consommateurs (Recueils textes hist., Cahiers du quatrième ordre, 1789, p.12).Ce pays industriel et urbain demanda la matière première de son travail, la laine, à l'Angleterre (Vidal de La Bl.,Tabl. géogr. Fr.,1908, p.80): 6. La sucrerie qui, dans notre pays, n'a comme matière première que la betterave, met sur le marché trois types principaux de sucre: sucre cristallisé, sucre en poudre et sucre en morceaux.
Brunerie,Industr. alim.,1949, pp.142-143. ♦ P. anal. Une ingéniosité qui devrait nous conduire, logiquement, à faire d'un Mabillon, authentique pourvoyeur de matière première historique, le contemporain ignoré (et qui s'ignorait) d'une grande industrie déjà soucieuse de ses matériaux et de leur trituration (L. Febvre,Combats pour hist., De Spengler à Toynbee, 1936, p.1350).Nous autres écrivains, voyez-vous, l'injustice sociale, la misère, (...) et autres calamités constituent notre matière première (Aymé,Confort,1949, p.196).[En parlant de pers.] On en étoit venu à ce point de mépris pour la vie des hommes et pour la France, d'appeler les conscrits la matière première et la chair à canon (Chateaubr.,Mél. pol.,1814, p.22).Pour ces chefs de naissance aux gestes étincelants, le reste des hommes n'était guère que la foule, une sorte de matière première (Magnane,Bête à concours,1941, p.28). − Matière directe. Matière qui entre dans la composition du produit fabriqué. Matière indirecte. Matière qui intervient dans la fabrication d'un produit sans entrer dans sa composition: 7. Parmi les matières directes utilisées à l'huilerie, nous citerons les différentes graines oléagineuses à traiter à l'atelier des presses, les tourteaux de pression à passer à l'extraction, les huiles brutes à raffiner (...). Les matières et fournitures indirectes sont: le charbon, l'électricité, les solvants...
Brunerie,Industr. alim.,1949p.224. ♦ Comptabilité(-)matières. V. comptabilité A 1 c.On joint à ces renseignements les poids des matières mises en oeuvre, des produits et des sous-produits obtenus, des fournitures et autres matières indirectes consommées; l'ensemble est utilisé ultérieurement, comme nous le verrons, à la comptabilité-matières pour la détermination des prix de revient (Brunerie,Industr. alim.,1949, p.164).
β) [À propos d'un type de matière propre à une activité] − [Gén. avec déterm.] ♦ Matières d'or et d'argent. Or et argent en lingots employés pour la fabrication des monnaies. On doit porter ces matières à la monnaie (Ac.1835, 1878). ♦ BEAUX-ARTS. Ce que l'artiste façonne pour réaliser son oeuvre. Depuis Rude, la matière de la sculpture a emprunté à la chair sa chaleur et sa mollesse (Hourticq,Hist. art, Fr., 1914, p.447).Le premier, l'écrivain français a conçu son oeuvre comme un objet de belle matière avec de justes proportions (Chardonne,Attach.,1943, p.93).Matière (picturale). Le goût excessif pour les belles pâtes, les ragoûts de couleurs, les triturations ostensibles de la matière picturale, n'est pas sans présenter certains dangers techniques (Arts et litt.,1935, p.30-10).Après avoir préféré à la nature les formes qu'on en peut dégager ou qu'on y peut créer, l'art en viendra à leur préférer la matière picturale (Huyghe,Dialog. avec visible,1955, p.191): 8. ... le pastel, qui reste toujours dessin par la touche et par la matière. Et il est bien remarquable qu'un portrait au pastel, qui pourrait passer, à la première réflexion, pour une espèce de portrait peint, dans le fait n'y ressemble point du tout. La matière d'abord ne se prête point aux préparations et aux recherches du peintre. Et, d'un autre côté, la ligne qui revient partout, exclut la vérité des couleurs.
Alain,Beaux-arts,1920, p.285. P. anal., MUS. C'est grande illusion des musiciens, de croire que la matière de leur art est radicalement différente de celle des autres arts (Rolland,Beethoven, t.1, 1937, p.22).[Dans les mus. expérimentales] Matière sonore. Timbre, grain, épaisseur, densité du son ou ,,substance accoustique dans laquelle le musicien (ou le compositeur) va s'efforcer de «modeler» son oeuvre`` (Mus. 1976). Où réside l'invention? Quand s'est-elle produite? Je réponds sans hésiter: quand j'ai touché au son des cloches. Séparer le son de l'attaque constituait l'acte générateur. Toute la musique concrète était soutenue en germe dans cette action proprement créatrice sur la matière sonore (Schaeffer,Rech. mus. concr.,1952, p.16).Rem. ,,Il paraît difficile de donner une définition exacte et complète de la m(atière) s(onore) autrement qu'en se référant à des données aussi empiriques qu'intuitives`` (Mus. 1976). P. anal. (plus gén.). Un auteur qui ne frappe pas directement la matière scénique, qui n'évolue pas sur la scène en s'orientant et en faisant subir au spectacle la force de son orientation, a trahi en réalité sa mission (Artaud,Théâtre et son double,1938, p.134).La matière verbale n'est-elle pas prodigieusement régénérée, rafraîchie, avant d'être projetée sur le haut fond où, pour la joie du lecteur (spectateur autant qu'auditeur), elle s'étoile? (Le Nouvel Observateur,18 janv. 1967, p.376, col. 1):9. ...la matière touristique évolue extrêmement rapidement. Tel pays, hier encore oublié des voyageurs, devient en quelques saisons un haut lieu du voyage.
Réalités,juil. 1972, p.16, col. 2. ♦ MÉD. Matière médicale. ,,Ensemble des corps qui fournissent les médicaments`` (Garnier-Del. 1958, 1972). Voir Voy. La Pérouse, t.1, 1797, p.191.P. méton. ,,Partie de la thérapeutique qui a pour objet la description de tous les agents employés dans le but de guérir les malades`` (Garnier-Del. 1958, 1972). Tous ces établissements si précieux, et sur lesquels il reste à faire un grand travail utile pour la matière médicale, sont à un quart et une demi-heure de chemin de Cauterets (Maine de Biran,Journal,1816, p.181). − [Sans déterm. spécificateur] ♦ BRASS. Cuve(-)matière. Cuve contenant le mélange de malt et d'eau. L'empâtage du malt (...) s'effectue soit directement dans la cuve matière ou le macérateur, soit au moyen d'un hydrateur (Boullanger,Malt., brass.,1934, p.217). ♦ IMPR. Alliage utilisé pour fondre les caractères ou les supports de clichés (d'apr. Comte-Pern. 1963, 1974). Celui-ci, [l'ouvrier] tenant dans sa main gauche le moule garni de sa matrice, y versait de la main droite la matière en fusion cueillie dans le creuset au moyen d'une cuiller de fer (pochon) (E.Leclerc,Nouv. manuel typogr.,1932, p.51).Dressé, raboté, tourné, biseauté, le cliché est terminé comme ceux en plomb. On le monte sur bois ou sur matière (E.Leclerc,Nouv. manuel typogr.,1932p.538). ♦ TECHNOL. ,,Bois-d'oeuvre`` (Plais. 1969). c) P. métaph. [À propos de pers. formant une catégorie déterminée; toujours avec déterm.] La ville palpitait comme un rayonnement se renverse. Pour lancer dans les deux sens tant de matière humaine, le centre n'avait pas eu besoin de bouger (Romains,Hommes bonne vol.,1932, p.210).Pour résistante que soit, à tout choc, la précieuse et étrangère matière féminine, les raisons de chanceler et de périr ne lui ont pas manqué (Colette,Pays. et portr.,1954, p.9).Quand la matière électorale royale pénétra dans l'intérieur de l'Hôtel de Ville, des murmures plus menaçants accueillirent le postulant (Chateaubr.,Mém., t.3, 1848, p.631).Pénétrons en ce cabinet, presque toujours d'un si beau vert, où le directeur, − un de ces hommes qui traitent les honnêtes bourgeois de «matière abonnable», − est assis devant sa table (Villiers de l'I.-A.,Contes cruels,1883, p.46). 2. [Au sing., gén. avec art. déf. et le plus souvent avec compl. prép. de] Ce dont quelque chose est fait. La gélatine et la fibrine sont la véritable matière des membranes (Cabanis,Rapp. phys. et mor., t.1, 1808, p.206).Ils [les Samoyèdes] trouvent dans l'élevage du renne et dans l'existence du bouleau-nain (...) la matière des vêtements dont ils se couvrent, des peaux ou des écorces dont ils revêtent leurs tentes d'été, des récipients dont ils font usage (Vidal de La Bl.,Princ. géogr. hum.,1921, 130).Les protéines qui constituent la matière essentielle de toutes les cellules vivantes (Bérard, Gobilliard,Cuirs et peaux,1947, p.27). ♦ GRAMM. Complément de matière. Complément introduit le plus souvent par de ou en qui indique de quoi est fait un objet. Dans la langue courante, lorsque le complément de matière est attribut et épithète, on préfère se servir de en: sa montre est en or, son corsage est en soie, plutôt que: sa montre est d'or, son corsage est de soie, phrases qui ont un air archaïque (BrunotPensée1953, p.663). − P. métaph. On trouve facilement par soi-même que ces événements incessants et impalpables sont la matière dense de notre véritable personnage (Valéry,Variété [I], 1924, p.75).Il n'y a pas de mauvaise souffrance (...) il n'y a qu'une souffrance tout court celle dont la vie est faite, la matière dont la vie est faite (Green,Journal,1950, p.45): 10. [Je] travaille maintenant à un pastiche de Proust avec grand plaisir. (...) après trois pages, la matière de la phrase, à la fois liquide et végétale, devient (je crois) assez proustienne.
Maurois,Mes Songes,1933, p.142. II. − Au fig. A. − Ce dont il est question. 1. Ce dont on traite (par écrit ou oralement). Matière d'un débat, d'un discours, d'un entretien, d'un reportage, d'un roman; matière romanesque. Échelonné mes leçons du mois et distribué le restant de la matière de mon cours (Amiel,Journal,1866, p.311).La lecture des journaux fournissait parfois des diversions bénies de nous, quand, sur une matière trop épineuse, le ton allait se monter (Blanche,Modèles,1928, p.56): 11. Le Père (...) dit qu'après avoir montré l'origine divine de la peste et le caractère punitif de ce fléau, il en avait terminé et qu'il ne ferait pas appel pour sa conclusion à une éloquence qui serait déplacée, touchant une matière si tragique.
Camus,Peste,1947, p.1297. Synon. de fond (p. oppos. à forme).Ils admiraient l'art avant tout, et tout ouvrage dont ils pouvaient dire: l'art y surpasse la matière, était à leurs yeux un chef-d'oeuvre (Joubert,Pensées, t.1, 1824, p.409).♦ Entrer en matière. Commencer à traiter de quelque chose. Je dois, avant d'entrer en matière, me justifier du reproche qui m'a été fait d'énoncer mes idées sur la société d'une manière trop absolue (Bonald,Législ. primit., t.1, 1802, p.6).Parfaitement... dit Gaspard en avançant d'un pas. Façon d'entrer en matière et de se faire remarquer (Benjamin,Gaspard,1915, p.106).Entrée en matière. Il posa la main, affectueusement, sur l'épaule de Gilbert, si bien que celui-ci n'eut pas la peine de chercher une entrée en matière et un prétexte pour s'arrêter (R.Bazin,Blé,1907, p.264). − BIBLIOTHÉCON. La Deutsche Bücherei de Leipzig recevait, en 1935, 18105 périodiques de langue allemande, dont le classement, par matières était le suivant... (Civilis. écr.,1939, p.32-8).Catalogue, index (des) matières. Table* des matières. 2. Contenu spécifique d'un enseignement. Matière enseignée, obligatoire; matière d'éveil; matières d'un (examen) écrit, oral. J'ai suivi des cours de pathologie mentale (c'était la matière à option que j'avais choisie pour la licence de philo) (Vailland,Drôle de jeu,1945, p.84).Une matière faisant l'objet d'un cours annuel ou deux matières faisant chacune l'objet d'un cours semestriel et choisies soit parmi les matières spéciales de la section de droit privé ou de la section de droit public et science politique de 4eannée (Encyclop. éduc.,1960, p.215). B. − Ce sur quoi s'exerce ou peut s'exercer une activité. Matière de recherche; être compétent/incompétent en telle matière. La géographie n'a donc pas de matière propre, mais seulement une méthode, un point de vue, qui, à la vérité, est très général (Civilis. écr.,1939, p.26-10).La répudiation du comportement logique par André Breton et ses disciples ne signifie pas l'aveugle abandon aux modes primitifs de communication et d'action qui sont la matière de l'étude parapsychologique (Amadou,Parapsychol.,1954, p.328): 12. En statuant sur certaines matières le législateur les réserve expressément à la loi. Dès que le législateur statue sur une matière, il en fait une matière législative. Il n'est plus en effet possible au pouvoir exécutif de prendre dans cette matière des dispositions contraires à celles de la loi.
Vedel,Dr. constit.,1949, p.497. DR. Matière(s) sommaire(s)*. En la/cette matière, en ces matières, en pareille matière. Je n'ai pas besoin de vous dire que vos observations en cette matière comme en toute autre seraient bien reçues (Tocqueville,Corresp. [avec Gobineau], 1851, p.177).En territoire étranger, le commandant en chef concentre tous les pouvoirs civils et militaires au nom du gouvernement français; il les exerce dans les conditions fixées par les conventions internationales conclues en la matière (J.O., Loi organ. gén. armée, 1927, p.7269).− En matière + déterm.Dans le domaine de, en ce qui concerne. ♦ En matière + adj.En matière budgétaire, constitutionnelle, économique, financière, fiscale, forestière, législative, politique, religieuse, tarifaire. Mais la plaisanterie, en matière scientifique, est toujours fausse (Renan,Avenir sc.,1890, 438).Les interventions de l'État, notamment en matière sociale, apparaissent comme des moyens d'évolution de la démocratie formelle vers une démocratie plus concrète (Belorgey,Gouvern. et admin. Fr.,1967, p.15).DR. En matière contentieuse, disciplinaire, pénale. En matière civile − c'est le cas de ton fils − en matière civile, la contrainte par corps ne peut être exercée que dans le cas prévu de stel-lio-nat (Châteaubriant,Lourdines,1911, p.96).Elle [l'inviolabilité] ne s'oppose qu'aux poursuites pénales en matière correctionnelle ou criminelle (Vedel,Dr. constit.,1949, p.403). ♦ En matière de + subst.En matière d'art, de crédit, de doctrine, d'expropriation, d'impôt, de sentiments, de science. Vous admireriez, j'en suis sûr, qu'entre des hommes de sentiments si opposés, surtout en matière d'élections, il ait pu se trouver un point sur lequel tous fussent d'accord (Courier,Pamphlets pol., À conseil préfect. Tours, 1820, p.49).Il convint qu'en matière de défense nationale les économies sur la qualité pouvaient être néfastes, et même criminelles (Romains,Hommes bonne vol.,1938, p.155).Dans ses derniers jours d'existence, la première assemblée constituante réalise une oeuvre législative aussi importante et plus durable que son oeuvre constitutionnelle, notamment en matière de nationalisations (Vedel,Dr. constit.,1949p.581). C. − [Dans des loc., sans art.] Ce qui constitue l'occasion d'une action. Mais ils n'aiment point que les rêves restent rêves, et que les possibles demeurent indéfiniment sans actualité et sans matière (Nizan,Chiens garde,1932, p.165). − Matière à ou de (vieilli) + subst. ou inf.Quel texte et quelle matière à réflexions! (Chamfort,Max. et pens.,1794, p.78).Reconnais qu'il n'y avait pas matière à une brouille (Mauriac,Mal Aimés,1945, iii, 1, p.223).Avoir, trouver matière à. Puisque je ne trouve pas matière à une analyse dans ce qui fut une réelle aliénation (Bourget,Disciple,1889, p.188).Des unes comme des autres, elle ne tirait ni motif d'édification ni matière à s'indigner (Boylesve,Leçons d'amour,1902, p.243): 13. Tu la trouves un peu sèvère,
Pour toi, qui n'as rien dans ton verre,
Cette fête?... Mais qu'un chacun
Ayant vidé sa tire-lire,
N'y trouve pas matière à rire,
Elle amuse toujours quelqu'un.
Ponchon,Muse cabaret,1920, p.243. Être, devenir, faire matière à. Dans la société une idée doit être matière à échange (L. Blanc,Organ. trav.,1845, p.207).Tout ce qui nous fait pénétrer dans la vie du passé peut être matière à réflexion (Lavedan,Urban.,1926, p.241).Donner, fournir matière à. Je ne veux pas donner matière aux discours par ma présence à Lisbonne (Lemercier,Pinto,1800, i, 2, p.10).Elles [des mesures] permettent de pallier les inconvénients et la contre-publicité qui résultent de disparités locales, et apparaissent ainsi comme un élément non négligeable de l'accueil, en même temps qu'elles fournissent matière à propagande (Jocard,Tour. et action État,1966, p.218).Prononc. et Orth.: [matjε:ʀ]. Ac. 1694, 1718 matiere, 1740 -é-, dep. 1762 -è-. Étymol. et Hist. A. 1. Début xiies. «substance dont une chose est faite» (St Brendan, 1680 ds T.-L.); 2. ca 1256 «substance évacuée par le corps» (Aldebran de Sienne, Régime du corps, 28, 13, ibid.); spéc. 1538 matiere fecalle (Est.); 3. 1280 «substance d'une médication» (Clef d'amour, 2415 et 2442 ds T.-L.); d'où 1717 matière médecinale «ensemble des substances utilisées dans les médications» (Tournefort, Voyage du Levant, t.2, p.386); 4. 1580 matières grasses (B. Palissy, Discours admirables, p.429 ds IGLF); 5. 1681 «substance que l'industrie ou l'artisanat met en oeuvre (ici, les métaux précieux pour les monnaies)» (Colbert, Lettres et Mémoires, éd. P. Clément, II, 157); 1771 matières premières (Baudeau, Philosophie Economique, D., II, p.660 ds Brunot t.6, p.381, note 2); 6. 1764 «alliage à base de plomb dans lequel sont fondus les caractères d'imprimerie» (Fournier, Manuel typographique, 109 ds IGLF); 7. 1913 matière plastique (Lar. mens., oct., p.859); 8. 1922 gramm. complément de matière (Brunot, La Pensée et la langue, p.397). B. 1. 1121-34 «sujet d'un ouvrage» (Ph. de Thaon, Bestiaire, 362 ds T.-L.); ca 1655 entrer en matière (La Rochefoucauld, Mémoires, Œuvres, éd. Gilbert et Gourdault, t.2, p.167); 1690 table des matières (Fur.); 2. 1174-76 «cause, occasion, circonstance déterminante» (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, c.f.m.a., 5975); cf. aussi Chrétien de Troyes, Charrette, éd. M. Roques, 26 (voir J. Rychner ds Vox rom., t.26, pp.1-23); 1erquart xiiies. doner matere (Reclus de Molliens, Miserere, 127, 11 ds T.-L.); 3. a) 1280 «sujet, domaine d'étude» (Clef d'amour, 77, ibid.); b) 1478-80 dr. «cas, affaire, type d'affaire faisant l'objet du jugement» en cas et matiere de saisine (G. Coquillart, Plaidoyé, 22, oeuvres, éd. M. J. Freeman, p.5); c) début xviies. plus gén. en matière de «dans le domaine de» (E. Pasquier, Rech. de la France, éd. 1665, 646 ds IGLF); d) 1790 matière imposable (Montesquieu, Rapport, 27 août 1790, p.10 ds Littré). C. 1. a) Ca 1165 «nature, naturel, composition, fonds (d'une personne)» (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 1488); b) 1270 «fonds indéterminé des éléments et des êtres susceptible de recevoir une forme déterminée» (Mahieu Le Vilain, Les Metheores d'Aristote, éd. R. Edgren, livre I, chap.I, p.7); 2. 1555 «ce qui constitue la substance de tous les corps et éléments concrets, indépendamment de la forme qui peut leur être donnée et par opposition à ce qui est spirituel» (Ronsard, Hymne de la mort, 332, Œuvres, éd. P. Laumonier, t.8, p.178); 1659 avoir la forme enfoncée dans la matière (Molière, Précieuses ridicules, 5); 1690 esprit enfoncé, abysmé... dans la matière (Fur.); 3. 1690 (Fur.: Matiere, se dit aussi en Theologie, de ce qui sert de base et de fondement aux Sacrements qui sont spirituels). Empr. au lat. materia, -ae, d'abord materies, ei qui désignait le bois de construction, d'où tous matériaux et en gén. la matière, la substance fondamentale des choses, le sujet d'une oeuvre, la cause de quelque chose. Fréq. abs. littér.: 8083. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 12134, b) 8692; xxes.: a) 8485, b) 13660. Bbg. Besse (H.). Paraphrases et ambiguïtés de sens. Cah. Lexicol. 1973, no22, p.20. _ Quem. DDL t.18. _Sculpt. 1978, p.572. |