| MATINEUX, -EUSE, adj. Vieux A. − [En parlant d'un être vivant] Qui se lève de bon matin. Synon. matinal.Les paysans matineux agitent les bras, nous criant: «Laissez-vous tomber». Mais nous allons toujours, sans monter ni descendre, penchés au bord de la nacelle et regardant couler l'univers sous nos pieds (Maupass.,Contes et nouv.,t.2, Voy. Horla, 1887, p.1328): . Après ce léger examen des habitans et des habitués du Pont-des-Arts, je me suis amusé à observer les passans: parmi les plus matineux j'ai remarqué ces cuisinières de bonnes maisons, connues dans la livrée sous le nom de cordons-bleus...
Jouy,Hermite,t.5, 1814, p.137. − Emploi subst. Je partais quand les plus matineux s'éveillaient (Vallès,Réfract.,1865, p.53).Les premiers baigneurs, les matineux déjà sortis de l'eau se promenaient à pas lents (...) le long du ruisseau qui descend des gorges d'Enval (Maupass.,Mt-Oriol,1887, p.5). B. − [En parlant d'une chose] 1. Du matin. Vous avez vu ma jeunesse quitter le rivage; elle n'avait pas la beauté du pupille de Périclès, élevé sur les genoux d'Aspasie; mais elle en avait les heures matineuses: et des désirs et des songes, Dieu sait! (Chateaubr.,Mém.,t.2, 1848, p.290). − P. hypallage. Quel charme de trouver la beauté paresseuse; De venir visiter sa couche matineuse (Chénier,Élégies,1794, p.71). 2. Qui a lieu tôt le matin. Des centaines et des centaines de sabots (...) défilant dans cette rue basse; une espèce de procession matineuse de mauvais aloi: c'étaient les ouvriers qui rentraient dans l'arsenal (Loti,Mon frère Yves,1883, p.28). Prononc. et Orth.: [matinø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1350 «qui se lève tôt le matin» (Gilles Li Muisis, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, II, 80); 2. 1609 «qui est du matin» l'aube matineuse (A. du Breuil, Muses Gaillardes, fo13 vods Gdf. Compl.). Dér. de matin*; suff. -eux*. Fréq. abs. littér.: 21. |