| MASTROQUET, subst. masc. Pop., vieilli A. − Marchand de vin au détail; personne tenant un débit de boissons. Synon. bistrot (fam.), bougnat (pop.), cabaretier, cafetier.Pendant que les déménageurs étaient allés boire chez le mastroquet du coin, l'armoire à glace de mademoiselle Zoé reflétait la file des passants (A. France, Riquet, 1904, p.83).Le patron (...) n'a rien voulu accepter ni pour sa chambre ni pour son eau, j'espère montrer qu'un mastroquet d'Andalousie peut être hospitalier et désintéressé (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p.90). B. − P. méton. Débit de vin ou de boissons. Synon. bistroquet (fam.), bistrot (fam.), caboulot (pop.), troquet, p. abrév., (pop.).Et ils lui conseillaient d'imiter la grosse Eulalie, d'apporter ses fers et de repasser les oreilles de Coupeau sur le zinc des mastroquets (Zola, Assommoir, 1877, p.705).On fait la popote ici: une soupe, ou bien des oeufs, du fromage, c'est vite fait; on aime mieux ça que les mastroquets, n'est-ce-pas, Loulou? (Martin du G., Thib., Consult., 1928, p.1112): . Mais il croyait l'avoir vu, en 1894, entrer «saoul comme un cochon» dans un mastroquet de la rue Saint-Jacques: cette rencontre l'avait ancré dans le mépris des écrivains professionnels...
Sartre, Mots, 1964, p.129. Prononc. et Orth.: [mastʀ
ɔkε]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1849 «marchand de vin au détail, tenancier d'un débit de boissons» (Esn.); 2. 1862 «café, débit de boissons» (Hugo, Misér., t.1, p.796). Orig. incertaine. Un rapprochement avec mastoc* (proposé par FEW t.16, p.542a, note 3) paraît impossible. On a aussi proposé un néerl. meesterke «petit patron» (G. Esnault ds Fr. mod. t.19, 1951, p.305, après Delesalle en 1896), ou un flam. meisterke, qui serait l'appellation usuelle d'un tenancier d'auberge (Cellard-Rey). Fréq. abs. littér.: 37. |